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est chercheur indépendant

Dans les mois à venir, le Moyen-Orient pourrait connaître le chaos et une possible guerre majeure entre Israël et l’Iran.

Les tensions sont à un tel niveau au Proche-Orient qu’Israël a lancé plus d’une soixantaine de missiles sur la Syrie, les forces iraniennes ayant tiré des roquettes sur le plateau du Golan, un territoire occupé par Israël depuis 1967 avec la guerre de Six jours.

Selon un rapport de l’agence Reuters Israël a déclaré « avoir attaqué, jeudi, pour la première fois, la quasi-totalité des infrastructures militaires de l’Iran présentes en Syrie, en réplique aux tirs de roquettes des forces iraniennes sur le territoire israélien, dans la plus vaste confrontation militaire jamais vue entre les deux adversaires … La plus lourde intervention israélienne en Syrie depuis le début de la guerre syrienne en 2011, alors que des unités iraniennes, alliées des milices musulmanes Shi'ites et des troupes russes, ont été déployées pour soutenir le président Bachar el-Assad ».

Reuters relate l’information donnée par l’Administration Trump qui

« dépeint cette réaction en partie comme une réponse aux interventions militaires de l’Iran au Moyen-Orient, et un soutien à la ligne dure du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre Téhéran. » Ainsi que les affirmations d’Israël : « Israël a déclaré que 20 roquettes iraniennes Grad et Fajr furent abattues par son système de défense aérien, Iron Dome, et qu’elles n’ont pas atteint les cibles situées dans le plateau du Golan, territoire de la Syrie occupé depuis la guerre de 1967 »

Le blog Zéro Hedge, reprend la déclaration de l’Iran aux revendications israéliennes :

« À la suite de l’une des plus graves attaques israéliennes- de ces dernières décennies contre la Syrie - les autorités iraniennes ont déclaré jeudi que l’Iran n’avait aucun rôle dans cet attentat, et que la nation chiite n’avait aucune base en Syrie. », et Mohammad Javad Jamali Nobandegani, membre de la sécurité nationale du Parlement iranien et de la Commission des affaires étrangères, a ajouté « Israël ment en ce qui concerne l’attaque imputée aux Iraniens… Les interventions militaires d’Israël en Syrie sont bien connues… L’Iran n’a pas de base militaire en Syrie, ».

De son côté, la chaîne d’information “RT” a rendu compte de son interviewé de Leonid Ivashov, le Président de l' Académie des questions géopolitiques, un ancien colonel-général du renseignement militaire russe (GRU) : « chaque fois que l’on a recourt aux armes, on cherche d’abord à frapper certaines cibles particulières pour ensuite en analyser les conséquences… Ce serait une stupidité flagrante de lancer un missile visant la région du Golan [étroitement surveillée par les Forces de défense israéliennes (FDI)] en sachant pertinemment qu’elle recevrait une réponse militaire… L’Iran n’a - absolument - aucune raison de lancer une attaque de missiles contre Israël. »

En d’autres termes, Israël a utilisé une vieille tactique offensive, justifiant une frappe militaire en Syrie, car c’était les iraniens qui avaient tiré en premier des missiles sur les hauteurs du Golan.

Israël veut clairement la guerre contre la Syrie avec l’aide de Washington, car le plus grand obstacle pour assoir son pouvoir hégémonique sur le Moyen-Orient, c’est bien sûr l’Iran.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est livré à la présentation de « l’Iran Lied » (mensonge iranien) à Tel-Aviv, sur l’activité présumée secrète de de l’Iran pour son armement nucléaire. Netanyahu a affirmé que l’Iran « après la signature de l’accord nucléaire de 2015, a intensifié ses efforts et a caché ses fichiers concernant son armement nucléaire dans un endroit hautement secret à Téhéran. »

La première question est alors, comment les Israéliens ont-ils pu obtenir ces dossiers si secrets?

Tout simplement, selon un article du Jérusalem Post. :

« Le Mossad en une seule nuit aurait clandestinement introduit en Israël une demi tonne de documents concernant le nucléaire iranien. Comment ont-ils pu faire ? ... Les Services de renseignements israéliens, ont fait irruption dans un bâtiment anonyme de Téhéran qui abritait les dossiers nucléaires secrets iraniens et ont passé dans la même nuit une demi tonne de documents et de disques compacts en Israël. Le New York Times dans un article publié sur son site Internet lundi soir a cité un haut responsable israélien, qui a parlé sous couvert d’anonymat, disant que le Mossad avait découvert l’entrepôt en février 2016 et gardé le bâtiment sous surveillance depuis lors. »

Le Times suit cette information « Des agents du Mossad ont fait irruption dans le bâtiment en janvier, ont pris les documents originaux et sont retournés en Israël la même nuit »

Cette opération se serait donc déroulée en une seule nuit ? Juste avant que Trump ne s’apprête à prendre une décision cruciale sur l’affaire iranienne ? Cette histoire semble difficile à gober.

The Associated Press (AP) a publié la réponse de l’Agence nucléaire des Nations Unies sur la présentation faîte par Netanyahu :

« L’Agence nucléaire de l’ONU estime que l’Iran avait un programme de développement « coordonné » d’armes nucléaires avant 2003, mais elle n’a trouvé « aucune indication crédible » de ces travaux après 2009. L’Office a publié son évaluation mardi, un jour après que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rendu publique la « demi tonne » de documents saisis, prouvant que l’Iran avait menti sur ses intentions nucléaires. Les documents portaient en fait sur les activités iraniennes d’avant 2003 et ne fournissent pas une preuve explicite de la violation de l’accord nucléaire par l’Iran signé en 2015 avec la communauté internationale »

Or le directeur du site Web de l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, avait déclaré en mars devant le Conseil des gouverneurs des 35 membres de l’Agence :

« Je peux affirmer que l’Iran a mis en œuvre ses engagements en matière nucléaire » … L’accord représente un gain important pour le contrôle. Il est essentiel que l’Iran continue d’appliquer pleinement ses engagements. S’il devait échouer, ce serait une grande défaite pour le contrôle sur le nucléaire et le multilatéralisme »

Dans les mois à venir, le Moyen-Orient pourrait donc connaître le chaos et une possible guerre majeure entre Israël et l’Iran.

Trump vient d’annuler l’accord nucléaire avec l’Iran - également connu sous le nom de Joint Commune Plan d’Action global (JCPOA) entre les 5 + 1 (Chine, France, Russie, Royaume Uni, Etats-Unis, plus Allemagne) - parce que, selon Netanyahu et Trump, c’est une « mauvaise affaire ». D’autre part Trump avait déjà affirmé à plusieurs reprises, alors qu’il était candidat à la présidentielle de 2017, qu’il prendrait cette décision.

Trump impose maintenant de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran dans l’espoir d’un renversement du régime par le peuple iranien lassé de sa situation économique actuelle. Il a donné son aval à des groupes de l’opposition et à des organisations terroristes.

Quoiqu’il en soit, l’Administration de Trump a ouvert une autre crise. La décision du 14 mai dernier de déplacer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, peut intensifier la possibilité d’une troisième Intifada.

Washington et Tel-Aviv ont une stratégie à long terme, la destruction du tissu social et politique des sociétés musulmanes. Israël deviendrait alors la force dominante, pour imposer la « démocratie » au Moyen-Orient.

Trump, Netanyahou et le « Mauvais » accord sur le nucléaire iranien

Une chose est claire, Trump et une grande partie de l’administration de Washington, ont soutenu les actions d’Israël depuis 1948 bien avant que Netanyahu en devienne le premier ministre. La démonstration théâtrale de Netanyahu à la télévision israélienne avait pour seul but de convaincre l’Administration Trump que l’Iran avait un programme clandestin de développement des armes nucléaires.

L’attachée de presse de la Maison blanche, Sarah Sanders, a effectivement déclaré :

« Les États-Unis sont au courant de l’information livrée par Israël et continuent à l’examiner avec soin. Cette information donne des renseignements nouveaux et convaincants sur les efforts de l’Iran pour développer des missiles. Ces faits sont conformes à ceux que les Etats-Unis connaissaient depuis longtemps : l’Iran a un programme clandestin solide pour des armes nucléaires qu’il a essayé, en échouant, de cacher aux yeux du monde et à son propre peuple. Le régime iranien a montré qu'il utilisera des armes destructrices contre ses voisins et d’autres pays. L’Iran ne doit jamais avoir d’armes nucléaires »

L’Administration Trump indique par là-même, que l’Iran est coupable parce que Netanyahou lui a fourni des preuves convaincantes même s’il elle fait valoir qu’elle continue à examiner ces preuves ! Cependant, aucune preuve n’est nécessaire pour l’équipe de Trump : l’Iran est coupable des actes reprochés.

Le 26 avril, le ministre israélien de la défense Avigdor Liberman avait une réunion de haut niveau avec des responsables américains à Washington, l’un d’eux étant le psychopathe néo con, John Bolton. Selon Le Jerusalem Post, Liberman n’avait rien d’autre à dire si ce n’est des mots aimables pour l’Administration Trump, y compris louer la nomination récente de John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale :

« John Bolton est un ami fidèle d’Israël, et il est très bien renseigné sur la menace iranienne. Nous avons discuté de cela ainsi que la situation complexe et sensible, en Syrie… Je suis heureux que les Américains voient la situation au Moyen-Orient comme avec nos propres yeux et je remercie l’administration de son soutien à Israël ».

Quand Liberman dit « Les Américains voient avec nos propres yeux », c’est qu’Israël et les Etats-Unis ont un ordre du jour : détruire le Hezbollah, la Syrie et l’Iran à tout prix, pour protéger Israël.

Libermann n’a fait que singer l’attitude de Bolton, lorsque celui-ci a déchiré « une résolution de l’ONU assimilant le sionisme au racisme, une résolution à laquelle Bolton était l’un des opposants majeurs alors qu’il était ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations Unies ».

Le but de la rencontre entre les responsables israéliens et américains était, toujours selon le Jérusalem Post, de discuter des « tensions entre Israël et l’Iran, des positions militaires de la République islamique en Syrie et pour Israël, du rejet de l’accord nucléaire P5 + 1 »

Le geste emphatique de Bolton déchirant la résolution de l’ONU était un geste symbolique dans l’espoir que Trump ferait de même avec l’accord nucléaire de l’Iran, ce qu’il a fait. Trump a tenu une promesse électorale faîte aux Israéliens.

Et Liberman a aussi appelé les puissances mondiales (essentiellement les Etats-Unis) à appliquer une politique de mesures et de sanctions économiques pour l'arrêt de l'utilisation de missiles balistiques par l'Iran.

Le mois dernier, The Jérusalem Post avait déjà publié un autre article de Liberman : « l’état d’Israël est déterminé à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Ce n’est ni un slogan, ni seulement des mots … Il ne doit y avoir aucune présence militaire iranienne en Syrie, et aucune arme nucléaire en Iran. Ce ne sont pas des paroles en l’air, nous savons ce que nous disons. »

En ce qui concerne le nucléaire iranien, Trump, tout comme son partenaire-en-crime Netanyahou, a rappelé au monde à plusieurs reprises que « le deal » était mauvais, et ce depuis la signature de l’accord en 2015. Une des plaintes de Trump sur l’affaire est qu’il affirme que le gouvernement américain sous l’administration Obama a distribué de l’argent à l’Iran.

Trump a tweeté au début de cette année « qu’il n’avait jamais obtenu auprès du congrès, du FBI ou de la justice, une enquête visant Obama qui a envoyé 1,7 milliards de Dollars en espèces à l’Iran ». Il feint l’ignorance ou joue là à un jeu stupide.

En réalité cet argent était dû à l’Iran depuis 1979 date à laquelle les États-Unis ont gelé tous les fonds iraniens dans les banques américaines en représailles à l’envahissement de l’ambassade américaine à Téhéran pendant la révolution de 1979 qui a renversé le chah d’Iran, une marionnette des Américains. La crise « iranienne des otages » s’est poursuivie pendant plus d’un an. Elle s’est terminée par la déclaration d’Alger qui impliquait un certain nombre d’accords entre les États-Unis et l’Iran pour résoudre cette crise. L’accord a été négocié par l’intermédiaire du gouvernement algérien et signé à Alger le 19 janvier 1981. Il prévoyait un échange financier contre la libération de 52 diplomates et de citoyens américains.

Le gouvernement des États-Unis et l’Iran avaient convenu de résoudre le problème de l’argent par le biais d’un « arbitrage international », ce qui signifie que depuis 1979 chacune des deux parties a effectué des versements à l’autre. En 1983, l’Iran a renvoyé plus de 896 millions $ US aux institutions bancaires américaines et qu’en retour, les Etats-Unis ont transféré des centaines de millions de fonds gelés, à l’Iran.

Aujourd'hui, les dettes privées du côté américain ont été soldées à hauteur de 2,1 milliards de $, tandis que l’Iran recevait plus de 3 milliards de $ des 12 milliards de $ d’avoirs gelés depuis 1981.

L’accusation de Trump contre l’Administration Obama donnant de l’argent à l’Iran et méritant une enquête est donc absurde. Trump en fait a montré qu’il ignorait les faits.

La question numéro une qui se pose maintenant au monde en ce qui concerne l’accord nucléaire de l’Iran, c’est que va faire Trump ?

Personne ne sait ce que va faire Trump, sauf ceux qui déambulent dans les allées de Washington, les membres du Congrès et le Comité américano/israélien pour les affaires publiques (AIPAC).

Pendant la campagne présidentielle de 2016, Trump avait promis de déchirer l’accord. Ce qu’il a fait devenu président malgré les pressions des membres de l’Union européenne, de l’AIEA et de la communauté internationale, y compris la Russie et la Chine, qui ne veulent pas se retirer de l’accord. Cette annulation permet à Trump d’imposer de nouvelles sanctions contre l’Iran.

Le 13 septembre 2017, L’Arms Control Association a publié un communiqué de presse : « Plus de 80 des spécialistes mondiaux de la non-prolifération des armements nucléaires ont publié une déclaration commune, mercredi, comme quoi l’accord (JCPOA) entre les six grandes puissances et l’Iran, s’est avéré être un accord efficace, contrôlable, un véritable plus pour les efforts internationaux de non-prolifération nucléaires … Le JCPOA, a considérablement réduit le risque posé par le programme nucléaire iranien grâce à des mesures de surveillance et de transparence sans précédent. Tout effort futur de l’Iran de poursuivre un programme d’armement nucléaire, même un programme clandestin, serait détecté rapidement »

L’Iran va maintenir l’accord JCPOA ainsi que l’Union européenne, la Russie et la Chine, isolant davantage les États-Unis.

Une question importante demeure cependant : les Etats-Unis et Israël peuvent-ils agir en Syrie pour ensuite en rejeter le blâme sur l’Iran ? Oui. Israël continuera à lancer des attaques contre la Syrie jusqu'à ce que Netanyahu arrive avec une autre présentation qui pourrait s’intituler « L’Iran a secrètement développé son nucléaire en Syrie » et une opération conjointe américano-israélienne lancera probablement une frappe sur l’Iran.

Trump, la Corée du Nord et le prix Nobel de la paix

« Prix Nobel », « Prix Nobel », scandait la foule devant le président américain Trump lors d’un meeting dans le Michigan, samedi dernier (prix Nobel de la Paix, qui a perdu sa crédibilité pour avoir été donné à des criminels de guerre comme Henry Kissinger ou l’ancien président américain Barack Obama).

Oui, il existe entre le Nord et Sud de la Corée une réelle possibilité de réunification attendue comme un signe de paix dans le monde entier, mais je doute que Trump, avec sa menace de « fire and fury » ou quand il surnomme le dirigeant nord-coréen Kim-Jong de « Rocket Man », soit un jour le récipiendaire du prix Nobel.

RT News a publié les propos du Président du Comité pour les Relations internationales du sénat russe, le sénateur Konstantin Kosachev à ce sujet :

« Un sénateur russe a décrit les appels en faveur de Donald Trump pour un prix Nobel de la paix en raison de son rôle dans l’accord de paix coréen, comme une tentative des Etats-Unis à s’approprier le crédit de la résolution d’un conflit qu’ils ont attisé pendant des décennies … Je vois cela comme une tentative des États-Unis à être l’exceptionnel et seul contributeur au « redressement coréen ». Bien sûr, ce n’est pas vrai. Si les États-Unis, ont jamais joué un rôle exceptionnel c’est celui de provoquer des tensions sur la péninsule coréenne avec des menaces constantes contre la Corée du Nord » (Agence Stass)

Alors que Trump veut s’attribuer le crédit du processus de paix qui se déroule actuellement dans la péninsule coréenne, il est sorti du JCPOA iranien en laissant entendre que les États-Unis et Israël pourraient lancer des frappes, voire nucléaires, contre l’Iran. Israël est gouverné par une majorité de fanatiques à la Knesset et prêt à saisir cette occasion et à risquer une guerre nucléaire pour vaincre une fois pour toutes, l’un de leurs principaux ennemis pour la survie de l’Etat juif. C’est en effet une possibilité très dangereuse.

Jérusalem, une ville sainte dans le Chaos

Le déménagement de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, prévu pour le 14 mai exacerbera les tensions entre Israéliens et Palestiniens dans une situation déjà fragile, et pourra éventuellement allumer une troisième intifada.

Un reportage de Spoutnik a indiqué que le Hamas a appelé à la troisième Intifada : « Selon l’organisation fondamentaliste islamique palestinienne, qui régit la bande de Gaza, les manifestations de la « journée de colère » contre le déménagement de l’ambassade des États-Unis, a déjà fait deux morts et plus de mille blessés vendredi … La mobilisation continuera en Cisjordanie, la bande de Gaza et à Jérusalem. Nous protestons contre la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël, que nous estimons être la capitale de la Palestine. Nous espérons que les manifestations se développeront davantage » (déclaration de l’attachée de presse du mouvement, à RIA Novosti)

« Le jour suivant, l’annonce de Trump - condamnée par les Etats musulmans et les pays qui soutiennent une solution à deux États pour résoudre la crise israélo-palestinienne - le chef du Bureau politique du Hamas a appelé à une troisième « intifada » contre les Etats-Unis et les sionistes qui veulent judaïser Jérusalem. Au cours d’affrontements tendus entre les Palestiniens et la police, l’armée israélienne a intensifié ses opérations contre le Hamas, en particulier, en ciblant ses tunnels dans la bande de Gaza »

La première intifada palestinienne entre 1987 et 1991 a été une résistance contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens après la guerre de Six jours en 1967. Le début de la deuxième intifada a eu lieu lorsque le premier ministre israélien, Ariel Sharon et un groupe de ses partisans ont visité le Mont du Temple, en septembre 2000 (sur l’esplanade des mosquées). La deuxième intifada a duré jusqu’en 2005.

Un des objectifs à long terme du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est de prendre le contrôle de Jérusalem pour qu’elle devienne la capitale du peuple juif. La plupart des peuples du monde entier ont rejeté la proposition d’Israël de transformer Jérusalem en capitale d’Israël ethniquement nettoyée.

La décision de déménager l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem a été soufflée par l’un des principaux milliardaires sionistes, Sidney G. Adelson qui aurait fait don de plus de 20 millions de $ en 2016 pour la campagne de Trump.

En février, un article du New York Times intitulé « Un partisan de la ligne dure d’Israël s’est engagé à payer pour l’ambassade américaine à Jérusalem », raconte :

« Sheldon G. Adelson, un des soutiens d’Israël les plus bellicistes parmi les Juifs américains, a offert d’aider au financement de la construction d’une nouvelle ambassade américaine à Jérusalem, et le département d’Etat, a convenu qu'il examinait s’il pouvait légalement accepter le don » … « Pendant des années, M. Adelson, un magnat des casinos de Las Vegas, a poussé le gouvernement américain à transférer son ambassade à Jérusalem, la capitale contestée et revendiquée par les Israéliens et les Palestiniens. Avec un net estimatif d’une valeur de40 milliard de $, M. Adelson a donné beaucoup pour la campagne de M. Trump et 5 millions de $ pour le Comité organisateur de festivités en faveur de l’inauguration du Président, soit la plus importante contribution »

« Lors de sa campagne, M. Trump a promis que, s’il était élu, il déménagerait « assez rapidement » l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. En décembre, il a annoncé qu’il allait formellement et officiellement reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et y installer l’ambassade »

Non seulement Adelson a influencé la décision insensée de Trump, mais aussi le gendre de ce dernier, Jared Kushner, par ailleurs conseiller de Trump pour le Moyen-Orient, qui appartient à une famille gérant la Charles et Séryl Kushner Foundation qui a financé dans le passé l’installation de colonies dans les territoires palestiniens.

En 2016, dans un article intéressant, le journal Haaretz, l’un des principaux journaux d’Israël, rapporte que la Kushner Fondation a soutenu des projets d’installation de Cisjordanie :

« La famille, par l’intermédiaire de la fondation Kushner, a donné quelques millions de dollars par an pour des causes caritatives, selon les formulaires d’impôt pour les années 2010 à 2014… Jared Kushner – ainsi que son frère et ses deux sœurs – siège au Conseil de fondation de la famille, créée en 1997… Parmi les organisations et institutions en Cisjordanie qui reçoivent des fonds de la famille Kushner, le premier bénéficiaire c’est l’association « les amis américains de Beit El Yeshiva ». Située dans une des implantations les plus intransigeantes sur le plan idéologique, Beit El Yeshiva a reçu 20 000 $ de la famille Kushner en 2013 »

La Fondation Kushner fait non seulement des dons à la Yeshiva de Beit El, mais aussi à la colonie israélienne de Yitzhar où le radical Od Yosef Chai a mené des attaques sur les villages palestiniens conjointement avec les forces de sécurité israéliennes. « Cette "yeshiva" particulière a servi aux forces de sécurité israéliennes de base de lancement d’attaques violentes contre des villages palestiniens à proximité, tant et si bien, qu’elle ne reçoit plus de financement du gouvernement israélien » (Haaretz).

L’an dernier, Reuters avait également signalé que la colonie israélienne de Bet El soutenait le choix de Trump pour la candidature de Jared Kushner comme conseiller sur le Moyen-Orient. « Pour beaucoup de colons de Bet El, colonie profondément ancrée dans la Cisjordanie occupée, le choix de Jared Kushner par Donald Trump, est un signe politique en leur faveur »

Enfin, la Fondation de bienfaisance de la famille Kushner a distribué des « dizaines de milliers de dollars à leur colonie », celle-ci estimant que c’est un juste « rééquilibrage diplomatique après les huit années de partialité anti-Israël, sous l’administration américaine de Barack Obama. »

« Il va défendre nos intérêts. Je suppose qu’il va appuyer en notre faveur, » Avi Lavi, 46 ans, qui habite à Bet El depuis plus de 40 ans. « Il sera équitable, par opposition à Obama, dont la politique s’est toujours tournée vers les arabes. »

Trump affirme que son gendre Kushner, 36 ans, est capable de réaliser l’ultime « deal » pour emporter la paix entre Israéliens et Palestiniens. Toutefois, tant qu’il y aura la poursuite de l’expansion des colonies israéliennes sur les territoires palestiniens, il n’y aura jamais de solution pacifique entre les deux parties.

Le 17 août 2017, United Press International (UPI) a signalé que le « Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que les activités de peuplement par Israël des terres palestiniennes était un « obstacle majeur » à la réalisation d’une solution à deux États »

Le 25 septembre 2017, www.un.org a couvert une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l’activité illégale de colonisation par Israël :

« Israël avait progressé dans l’implantation de colonies illégales à un rythme élevé depuis fin juin, rendant plus difficile l’espoir d’une solution à deux Etats. L’envoyé des Nations Unies pour le processus de paix au Proche-Orient s’est exprimé devant le Conseil de sécurité aujourd'hui : … Le peuplement en expansion, dans Jérusalem-est, fait que la solution à deux États devient de plus en plus inaccessible et mine l’espoir palestinien dans les efforts de paix au niveau international » (le coordinateur spécial, Nickolay Mladenov).

Et Jared Kushner aurait également fait pression sur le conseiller de la sécurité nationale de Trump, le général Michael Flynn, pour qu’il intervienne au nom d'Israël auprès de la Russie pour qu’elle adopte sa position, ce que les Russes ont refusé.

En 2017, un article du Consortium News s’est fait l’écho de la découverte du procureur spécial Robert Mueller qui enquête sur les liens de Trump avec les Russes :

« En enquêtant sur l’ingérence présumée de la Russie dans la politique américaine, le procureur spécial Robert Mueller a découvert des preuves comme quoi le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est intervenu auprès de l’équipe de campagne de Trump pour saper les plans du président Obama qui permettaient à l’Organisation des Nations Unies de condamner Israël sur la colonisation illégale de la Cisjordanie palestinienne. Cette découverte est référencée dans l’accusation concernant le premier secrétaire de la sécurité nationale Michael Flynn, nommé par le Président Trump : sur ordre de Netanyahu, Flynn et le gendre du président Trump, Jared Kushner, auraient pris la tête du lobbying pour faire échouer la résolution de l’ONU. Flynn aurait proposé au téléphone à l’ambassadeur russe Sergey Kislyak de bloquer la résolution, mais ce dernier a refusé. »

Le New York Times fait état de la déclaration des dirigeants palestiniens au sujet du déménagement de l’ambassade qui tombe avec le 70e anniversaire de la création d’Israël, et qui est pour les Palestiniens, l’anniversaire de la « Nakba », connue comme la « catastrophe ». La Nakba fait référence au début du nettoyage ethnique anti-palestinien par les sionistes, provoquant l’expulsion entre 750 000 à 1 million de Palestiniens, les transformant en réfugiés :

« La décision de l’administration américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et de choisir l’anniversaire de la Nakba du peuple palestinien pour réaliser cette étape, exprime une violation flagrante de la Loi » (déclaration de Saeb Erekat, le Secrétaire général de l’organisation de libération de la Palestine et un vétéran négociateur palestinien).

En décembre 2017, Reuters a également signalé la réaction du président palestinien Mahmoud Abbas, lors de la reunion en Turquie convoquée d’urgence avec les dirigeants des pays musulmans, sur cette décision de l’Administration Us, « c’est le plus grand crime …une violation flagrante du droit international … Jérusalem est et sera toujours la capitale de la Palestine.  Les États-Unis ont donné Jérusalem comme s’il s’agissait d’une ville américaine. Ils ont franchi toutes les lignes rouges ».

Avec plus de sept cent mille colons israéliens dans les territoires palestiniens occupés, il risque de ne pas y avoir de solution à deux États Palestinien et Israélien.

La décision de Trump de déménager l’ambassade des Etats-Unis n’a eu que peu d’influence sur d’autres gouvernements, sauf deux pays d’Amérique latine, le Guatemala et le Paraguay, des marionnettes des États-Unis. Globalement, cette décision historique a été rejetée par l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) : 128 nations, ont voté « Non » ou « nul et non avenu », 9 votes pour le oui, 25 pays se sont abstenus et 21 autres absents.

La décision de Trump vise à séparer les musulmans, les chrétiens, les Juifs et le monde entier avec cet acte belliciste insensé qui contrevient au droit international. L’Administration de Trump a même menacé de prendre les noms de ceux qui ont voté contre leur décision.

La balkanisation de la Syrie pour Israël

La Syrie est au cœur d’une situation extrême. Elle doit faire face aux éléments de l’EI, d’Al-Nusra encore présents, et à toutes les futures organisations terroristes soutenues au sol par les forces américaines. Elle doit également composer avec les Forces de défense israéliennes (FDI) dont les actions de ces derniers mois sont un signe inquiétant qui pourrait montrer qu’Israël se prépare pour une longue guerre contre ses voisins, y compris contre le Hezbollah et peut-être même le Liban.

Une attaque américano-israélienne contre l’Iran ne peut pas se faire tant que la Syrie, et le Hezbollah dans le sud du Liban ne sont pas neutralisés. Une guerre contre l’Iran seul sera difficile à tenir pour l’alliance occidentale « coalisée » avec la Syrie, le Hezbollah, le Liban, l’Iran, et la Russie et même la Chine qui sont du côté de l’Iran.

Si le projet de balkanisation de la Syrie réussit, ce qui reste de l’EI, d’al-Nusra et d’al-Qaïda dans et autour de la Syrie et les zones de guerres voisines, sera en mesure de créer une nouvelle armée de djihadistes destinée à mener une guerre contre l’Iran sur ses frontières avec l’aide de les Saoudiens et des autres États du Golfe.

Au cours de l’été 1947, Rabbi Fischmann a déclaré à la Commission spéciale d’enquête des Nations Unies : « la terre promise s’étend depuis le fleuve d’Égypte jusqu'à l’Euphrate, il comporte une partie de la Syrie et le Liban … Le Plan sioniste au Moyen Orient, Oded Yinon, préconise la « partition totale du Liban en cinq provinces qui servira de précédent pour l’ensemble du monde arabe y compris l’Egypte, la Syrie, l’Irak et la péninsule arabique ».

Plus tard, il a ajouté : « La Syrie va s’effondrer, conformément à sa structure ethnique et religieuse, en plusieurs États, comme dans l’actuel Liban, il y aura un État alaouite Shi'ite le long de ses côtes, un Etat sunnite dans la région d’Alep, un autre Etat sunnite à Damas hostile à son voisin du Nord, et les Druzes mettront en place un État, peut-être même dans notre Golan et certainement dans le Hauran et en Jordanie du Nord »

Les récentes frappes d’Israël en Syrie qui visaient des personnels militaires iraniens, suggèrent qu’Israël continuera certainement à frapper des cibles civiles ou militaires en Syrie à seule fin de la détruire. Et Yinon annonce : « toutes les formes de confrontations inter arabes nous aideront à court terme, et plus rapidement à faire en Syrie et au Liban comme en Irak »

Créez des conflits entre les différentes nations et groupes, vous créerez une crise artificielle. Israël n’a jamais planifié la paix au Moyen-Orient. Car Theodore Herzl le fondateur du sionisme a écrit : « l’Etat juif s’étend de l’Égypte jusqu'à l’Euphrate. »

La troisième guerre mondiale est dans sa phase finale, comment le monde peut-il l’arrêter ?

L’annulation de Trump de la JCPOA et le déménagement de l’ambassade américaine du 14 mai ont jeté de l’huile sur le feu au Moyen-Orient. Il y a une guerre imminente entre les forces israéliennes appuyées par les Etats-Unis et l’Iran.

Mais si Israël prend le risque de frappe nucléaire sur l’Iran en utilisant ses armes nucléaires non déclarées, Israël sera en retour certainement frappée avec des fusées venant de presque toutes les directions, y compris de la Syrie, du Hezbollah, du sud du Liban et de la Palestine.

Toutes les actions américano-israéliennes, avec l’arrivé de Trump comme président conduiront au chaos et à plusieurs guerres.

Le Chaos est une bonne chose pour le programme à long terme d’Israël. La troisième guerre mondiale se rapproche. Alors que peut faire le monde pour l’arrêter ?

La Russie et la Chine doivent se serrer les coudes militairement et surtout diplomatiquement pour la paix. Chaque nation souveraine pourrait bénéficier d’une nouvelle ère économique en lien avec la nouvelle-stratégie chinoise de la route de la soie, comme toutes les autres régions qui voudront renforcer leurs relations et travailler pour le bien de leur nation. Toutes les nations qui sont sur la liste américaine des sanctions, doivent s’unir et résister.

Par exemple, en Amérique du Sud, qui est toujours considérée par Washington comme son arrière-cour, le vice-président américain et croisé judéo-chrétien, Mike Pence, a récemment suggéré que Cuba, le Nicaragua et le Venezuela étaient mûrs pour un changement de régime.

Telesur a rapporté la phrase de Pence, lors d’une cérémonie pour l’arrivée du nouvel ambassadeur américain à l’Organisation des États américains (OEA), Carlos Trujillo : « Lors de son discours, le vice-président américain a désigné Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. De Cuba, il a dit que l’île continue à vivre « sous une tyrannie » en reprenant la terminologie et la rhétorique utilisée par les américains cubains de droite contre le gouvernement communiste de Cuba. »

Puis c’est au tour du Nicaragua. « Pence a accusé le gouvernement de Daniel Ortega de « répression brutale » contres des manifestants pacifiques. Une allégation commune utilisée par les gouvernements américains successifs et leurs alliés occidentaux pour justifier l’ingérence malgré le manque de preuves suffisantes pour appuyer leurs revendications. »

Il attaque ensuite le gouvernement vénézuélien, « qualifiant le président Nicolas Maduro, de « dictateur » et l’accusant de transformer « l’un des pays plus prospères de l’Amérique du Sud en une des régions la plus pauvre »

C’est un exemple de la manière de fonctionner de l’Empire américain. La Bolivie, Cuba, le Nicaragua, l’Equateur et le Venezuela unis peuvent repousser toute tentative de Washington de déstabiliser leurs gouvernements.

Une autre façon d’empêcher le « changement de régime » voulu par Washington, est d’interdire, pour commencer, toute organisation non gouvernementale financée par les Etats-Unis comme l’USAID et la NED. La Bolivie et l’Équateur ont sagement interdit les Ong dirigées par l’opposition qui a des liens étroits avec Washington.

La Banque binationale commune au Venezuela et à la Palestine avec la monnaie crypto du Venezuela, le « Petros » est certainement un pas dans la bonne direction, nous allons voir jusqu’où cela peut aller pour s’aider mutuellement à long terme hors de l’ingérence US-Israël.

En ce qui concerne la guerre en Syrie l’alliance américano-israélienne doit être stoppée ou nous ferons tous face à la menace d’une guerre nucléaire lancée par Israël ou les Etats-Unis contre l’Iran. Il faut éviter le pire : Une nouvelle guerre mondiale nucléaire avec la Russie et la Chine qui soutiennent l’Iran.

Dans l’un des grands médias américains, le magazine Newsweek a averti le mois dernier « un Kremlin en colère peut reconsidérer cette position et fournir à Assad des systèmes d’armes puissantes, surtout après que le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a déclaré à la BBC de Moscou, qu’il ferait tout ce qu’il faudra pour aider la Syrie à « décourager l’agression. » Et mentionnait également la menace chef du renseignement militaire, l’Ex-israélien Amos Yadlin, à propos du déploiement par la Russie de S-300s en Syrie qui sont déjà ciblés par la force aérienne d’Israël : « Si je connais bien l’armée de l’air, elle a déjà de bons plans pour faire face à cette menace. Après avoir supprimé la menace, ce qui va être fait, nous reviendrons à la case départ. »

La Russie détient les capacités militaires pour faire face à la menace américano-israélienne en Syrie. L’Iran et la Chine ont également la capacité militaire de frapper les forces américaines et israéliennes, quand ils le veulent.

Le Hezbollah, la Syrie, l’Iran, la Russie et la Chine peuvent arrêter la troisième guerre mondiale s’ils s’unissent contre les mesures prises par les Etats-Unis et Israël, nanti-Syrie. Non seulement les nations que j’ai mentionnées peuvent arrêter la troisième guerre mondiale, mais la communauté internationale peut organiser des manifestations pacifiques dans toutes les régions du monde pour stopper la volonté des États-Unis et d’Israël d’aller à la guerre.

Les médias alternatifs doivent diffuser les informations importantes et vitales à la communauté internationale. La vérité est le médicament contre la maladie de la propagande de guerre. Les guerres conduites par l’occident au moins depuis la guerre hispano-américaine de 1898 ont été responsables de certaines des pires atrocités de l’histoire humaine.

Nous, en tant que peuples, nous avons une chance réelle d’arrêter la prochaine guerre de grande ampleur. Nous devons nous unir contre cet occident et Israël pour répandre la vérité sur ce qui se prépare réellement.

La Paix est encore être possible, nous allons tous prendre position et tenter d’arrêter cette guerre, parce qu’en fin de compte, c’est à nous tous de le faire et sans perdre de temps.

 

Global research 11 mai 2018