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Les récentes élections générales anticipées en Espagne (avec plus de 75% de votants), ont été surprenantes : un Psoe sous la direction de Pedro Sànchez qui recueille 28,8% des votes (et qui ravive trop vite l’espoir que la social-démocratie puisse revenir aux manettes en Europe) ;la

question Catalane est un paramètre important : un Parti populaire qui s’effondre à 16,7% (33% en 2016), un nouveau parti andalou « Vox », droite extrême, qui entre au Cortès avec 26 élus (10,3%). Enfin des Ciudadanos (soutenus en sous-mains par Aznar) qui passent de 32 à 57 sièges (de 13,1% à 15,9%), et pourrait devenir le pivot d’un éventuel regroupement des droites espagnoles.

Pour « la gauche européenne » dite « populiste » le résultat de Podemos pose questions. Podemos a chuté de 71 sièges (21,1 % en 2016) à 42 élus (14,3%), payant la crise interne entre les 2 dirigeants historiques, et fragilise au passage la coalition de gouvernement avec le Psoe (29 députés en moins). Le chavisme d’Iglésias aurait-il atteint son point d’incandescence ?

Quelles sont les alliances possibles ?

Pour gouverner il faut une majorité de 176 sièges. Le Psoe avec 165, peut diriger sans majorité, mais combien de temps pourrait-il tenir entre une droite qui se reconstruit et des indépendantistes Catalans irrédentistes ? Au rythme des alliances qui se feront et se déferont sans cesse et brouilleront sa politique ?

Une alliance rouge-orange a été évoquée, l’orange étant le couleur de Ciudadanos. C’est la banque Santander qui a soufflé cette option au lendemain des élections. Le PP est discrédité après ces années de corruption, d’incapacité et de politiques répressives. Ciudadanos pourrait donc devenir hégémonique de la reconstruction de la droite espagnole. Et Ciudadanos le fera contre un Psoe « allié des indépendantistes catalans ». Danger pour Sànchez.

Autre alliance possible, celle avec Unidad Podemos, les petites formations nationalistes, Basques, Catalans, et autres de gauche.

L’inconnue réside dans ce que les Indépendantistes catalans sont prêts à accepter ou non. La solution à la crise catalane – indépendance ou non – est toujours déterminante.

Le résultat des élections municipales du 26 mai (en même temps que les européennes) va être déterminant pour les alliances qui permettront au Psoe de diriger le pays.

Reste la crise de Podemos décrite dans l’article prémonitoire suivant, en Janvier 2019 avant le refus du budget en février 2019 présenté par le Psoe et refusé provoquant les élections anticipées.