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Catégorie : Editorial

« Cet arrêt brutal et assumé de la production provoque de tels changements – d’autant plus qu’il durera longtemps – économiques, mais aussi – ce que négligent les économistes – institutionnels, politiques, sociologiques, psychologiques, de sorte qu’il est impossible que tout « reprenne » comme avant. »

(Robert Boyer, les capitalismes à l’épreuve de la pandémie, la découverte, octobre 2020)

Le monde est fortement bousculé par une pandémie. Auparavant, seuls certains pays en développement étaient régulièrement touchés par des pandémies localisées, toutes aussi mortelles sinon plus. Plus ou moins rapidement des mesures sanitaires extrêmes étaient prises. Mais cela ne concernait que certaines régions du monde, loin de nous. Quand covid 19 est apparu en Chine, il a fallu quand même la mort d’un médecin « lanceur d’alerte » pour que la bureaucratie chinoise finisse par comprendre qu’il s’agissait là d’un nouveau type de coronavirus plus agressif que les autres. Elle a réagi en confinant la région du Wuhan, soit plus de 60 millions de Chinois en les obligeant à porter un masque. C’est, peu à peu, devenu le modèle dominant, à l’exception du Brésil et des Usa.

L’Europe, dont la France, n’a pas vu venir la pandémie. Ne devait-elle pas « s’arrêter aux frontières », comme lors de l’épisode du nuage nucléaire de Tchernobyl (1986) ? Mais l’Italie a été atteinte, gravement (comme terminal européen essentiel de la « route de la soie » elle a beaucoup de contacts avec la Chine), puis le reste de l’Europe, et le virus a continué sa route vers d’autres continents. Il « circule » aujourd’hui dans le monde entier poursuivant ses ravages. L’économie mondiale s’est arrêtée une première fois, et piétine à reprendre, alors que la deuxième « vague » arrive. C’est ce qui distingue ce virus des autres pandémies. Ses effets ont une incidence plus large que ceux d’une grippe saisonnière.

Le virus perturbe notre existence.

Covid 19 ne fait pas société. C’est le moins que l’on puisse dire. Il confine, et être confiné ce n’est pas dans la nature humaine en général. Les relations sociales sont constitutives de la nature humaine. Être confinés c’est terrible. Les échanges verbaux, les regards, la curiosité des uns envers les autres, les rencontres et les déplacements, le fait d’appartenir à une société font de nous des êtres sociaux. Eviter de se toucher, de se rendre au travail, de se distraire nous fait pénétrer dans un monde désolant porteur de menaces. C’est surtout une privation des libertés. Pour l’instant les solidarités tiennent, mais jusqu’à quand ?

Il n’y aura pas de solution à la « crise covid » sans la mise en place d’un vaccin à l’absence d’effets secondaires ; hélas le temps de la recherche est long, aucune date n’est prévisible. Les mesures de « distanciation » et le masque restent donc, pour les scientifiques, à maintenir.

Que cela nous plaise ou non, par solidarité, les uns envers les autres, pour les plus fragiles, il nous faut taire notre hédonisme le temps du covid.

Il a pointé les défaillances du système de santé.

Y compris dans un pays comme la France qui a une médecine d’excellence. La logique politico-économique néolibérale, celle d’un large désinvestissement dans le domaine de la santé, et au-delà dans les services publics, a vidé l’hôpital de sa substance : manque de personnel, de lits, de matériel, de structures sanitaires, d’hôpitaux. La marche vers une privatisation rampante depuis plusieurs années et l’apparition de grands groupes économiques et financiers désireux de croquer ce pactole est de plus en plus visible. Ainsi en France il y a 4 à 5000 lits d’urgence pour une population de près de 70 millions de Français. Le constat est le même en Italie, en Espagne et ailleurs. Et trop souvent les médecins doivent intervenir pour soigner d’abord le covid contagieux, au détriment des autres pathologies.

Cette incapacité (ou ce refus) à concevoir la possibilité d’une pandémie, ajoutée à la doxa d’une santé publique estimée comme une charge non rentable, à l’abandon des personnages âgées parquées dans des dispositifs plus ou moins convenables, a coûté la vie à plus de 35000 Français, ou plutôt de Françaises, si l’on tient compte du différentiel d’espérance de vie entre les femmes et les hommes.

Le système de santé français s’est révélé au bord de l’implosion. Les mesurettes décidées par le gouvernement lors de la « première vague » n’ont été que des rustines pour un temps court, alors que déjà la « deuxième vague » frappait à la porte du système de santé.

La confiance des populations envers leurs gouvernements a été plus qu’ébranlée selon les pays - sauf en Chine pour certaines raisons comme la surveillance tout azimut de la population - surtout en France où 65% des Français s’inquiètent de l’approximatif dans les mesures gouvernementales.

La politique de santé publique est à refondre dans tous ces aspects : revalorisation des salaires, développement des formations, embauches, construction ou transformation de structures à mettre en place pour gérer cette pandémie et celles qui nous attendent tapies quelque part.

La santé, comme l’éducation seront les « deux mamelles » d’une politique sociale réelle.

La « crise » du coronavirus s’étend à tous les domaines d’une économie déjà fragile.

Il ne s’agit pas seulement d’une crise sanitaire, le coronavirus a bloqué les mécanismes du marché mondial. L’activité économique dans le monde a été suspendue pendant plusieurs mois, partiellement en Chine, moins au Brésil et aux Usa. Les usines ont cessé d’acheter, de produire, de vendre, les marchés d’échanger, les acheteurs d’acheter, etc. Cette période de non activité économique va se traduire in fine par la disparition de nombreuses unités de production dans tous les domaines de l’industrie, des services et même de la culture. Avec pour conséquence un fort développement du chômage réel. D’autant que cette « crise » se greffe sur une économie déjà ralentie, une économie qui ne s’est pas totalement remise de la crise de 2008, pour différentes raisons, entre autres, celles de modifications dans la structure de l’économie :

- La demande de services est de plus en plus importante et depuis près de 20 ans, entraine une décrue de la part de l’industrie dans le Pib, (surtout en France (13%) par rapport à l’Allemagne (22%) et à l’Italie (18%)). Or c’est l’industrie qui génère les gains de productivité les plus importants. Les services captant une partie de la plus-value. Celle-ci a beaucoup externalisé, délocalise, informatisé, etc. Les services eux-mêmes commencent à subir la même loi de « modernisation ».

- La forte présence des multinationales qui arbitrent entre les différentiels de « coût du travail », de fiscalité, etc., au niveau mondial. Ce vrai scandale ne cesse pas. « Les affaires continuent » par exemple, en pleine crise, Renault annonce mi-juillet qu'il produira en Chine un petit véhicule électrique, destiné au marché français, et des licenciements en France. Une de ces nombreuses entreprises qui bénéficient de prêts de l’Etat.

- Des « chaînes de valeurs » qui trouvent dans la division extrême du travail au niveau international la raison de leurs bénéfices. Notons, par ailleurs que l’on ne dit plus « production », « industrie », « usine » ni même « plus-value », mais « chaînes de valeur » ! C’est plus cru, mais exact.

Tout cela se traduit par une réforme profonde du rapport entre capital et travail, de l’organisation du travail, un développement de nouveaux types de salariés « libres entrepreneurs », la casse des droits du travail et de la protection sociale, la fin de l’Etat providence. Attaqué de toute part, le syndicalisme peine à garder son influence, d’autant que beaucoup jouent la cogestion avec le patronat plutôt que l’affrontement de classe…

Ainsi, globalement la rente s’est accrue au détriment du travail.

En une décennie (2009-2020) dans une dizaine de pays, la fortune des plus riches s’est fortement élevée. On voit par exemple que la France est devenu - après la Chine mais avant tous les autres (États-Unis, Inde, Russie etc.) - un pays où la fortune des très riches avec une croissance de : 439% en 10 ans !

Covid 19 renforce l’extrême pauvreté dans le monde.

Selon le dernier rapport biennal de la Banque Mondiale sur la pauvreté dans le monde, la pandémie du coronavirus devrait pousser de 88 à 115 millions de personnes dans l’extrême pauvreté cette année. Le total pourrait atteindre 150 millions de personnes l’an prochain.

« Il s’agirait de la plus forte augmentation depuis que la banque mondiale a commencé à publier les données en 1990, et elle mettrait fin à un déclin de plus de deux décennies de l’extrême pauvreté, qui est définie comme vivant avec moins de 1,90 dollar $ jour ».

Le rapport constate également que « bon nombre des nouveaux pauvres se trouveront dans des pays qui ont déjà des taux de pauvreté élevés. Un certain nombre de pays à revenu intermédiaire verront un nombre important de personnes passer sous le seuil de l’extrême pauvreté. Environ 82 % du total se fera dans les pays à revenu intermédiaire. »

« La convergence de la pandémie Covid 19, la pression des conflits, le changement climatique, sans action politique rapide, significative et substantielle, détruira l’objectif de mettre fin à la pauvreté d’ici 2030 », a déclaré la Banque mondiale. Le taux de pauvreté dans le monde pourrait être d’environ 7 %.

La France comptait elle-même déjà en 2018 quelques 9,3 millions de personnes considérées comme pauvres, soit 14,8 % de la population !

Des licenciements liés aux fermetures temporaires, mais pas seulement.

Aux Usa 40 millions de salariés ont perdu leur emploi du jour au lendemain, sans indemnités. En Europe les mécanismes de solidarité ont été activés, différents selon les pays. La mise au chômage partiel, plus ou moins généreuse, le recours au travail partiel et au télé travail a évité pour le moment ou plutôt ralenti la casse sociale, bien qu’avec des pertes de salaires. Quoiqu’il en soit le chômage se développe, des pans entiers de l’économie se délitent dans les services, les petites et moyennes entreprises qui ferment à cause d’une activité fortement réduite, voire nulle. « En France La faiblesse de la croissance prévue pose la question de l’emploi aussi bien à court qu’à moyen terme. Un déficit d’activité de 7 % fin 2020 menace environ 1,7 million d’emplois. Le taux de chômage pourrait ainsi atteindre 10,5 %. » (Les économistes atterrés).

Comme toujours, certaines grandes entreprises « profitent » de la crise. Oui profitent. Elles ont vite constaté que grâce au chômage partiel (payé par l’Etat), au travail partiel (qui coûte moins cher, bien entendu) et au télétravail (dont les conditions d’exercice n’ont pas été définies ni encadrées par la loi), elles pouvaient réduire leurs « charges » sociales, leur frais de production, de locaux, etc.., bref une aubaine, qui va augmenter leur rentabilité en se séparant d’une partie plus ou moins qualifiée de leurs salariés devenus inutiles, mais pas que ; les ingénieurs, les cadres subissent aussi la perte de leur emploi et les mêmes contraintes. Les entreprises transforment les termes du contrat de travail en l’individualisant à l’extrême, avec la garantie et la bénédiction des pouvoirs publics qui interviennent essentiellement pour leur proposer des allégements fiscaux de toute nature pour la période du Covid 19, mais le patronat fera tout pour conserver ses avantages.

Le plan de relance européen, un retour des Etats providence ?

Les mécanismes du « marché » ont montré leurs limites et ils ne suffisent pas à résoudre la crise. C’est alors, de manière tout à fait inattendue, que l’Europe a réagi, après tergiversations, en annonçant un plan de relance. Comment on est-on arrivé là et voir « l’ordo-libéralisme allemand » céder à son principe de limite des dépenses budgétaires ?

Selon David Cayla, économiste : “Créer un budget fédéral européen, c’est une grande idée d’Emmanuel Macron. La France était un peu seule à défendre cette idée, mais l’Allemagne s’y est récemment raccrochée, là aussi pour des raisons d’intérêts allemands. On y craint un effondrement économique [...] qui va toucher premièrement, en priorité, l’Allemagne et son industrie. »

« Le principe de ce financement repose sur un endettement de l’Union européenne, c’est-à-dire que c’est l’UE qui va s’endetter en son nom. C’est une grande première, parce que l’Union européenne n’a jamais emprunté plus que pour des raisons de trésorerie, [...] là elle va emprunter énormément d’argent, 750 milliards d’euros, [...] c’est-à-dire 5 fois plus que son budget annuel, ce qui est considérable »

« Ce n’est possible que parce que les États assurent la garantie de ces emprunts, et bien sûr, pas tous les États, puisque certains sont déjà en difficulté, évidemment la Grèce et l’Italie ne vont pas garantir les emprunts de l’UE, mais, c’est l’Allemagne, la France, et d’autres pays qui assureront ces emprunts” (interview France inter en juillet).

Finalement, l’accord a pu se faire sur un plan de 750 milliards, dont 360 milliards de prêts aux Etats, 312,5 milliards de subventions. S’y ajoutent 77,5 milliards d’extension de programmes européens. Cela semble important, mais la partie mutualisée du plan n’est plus que de 390 milliards (au lieu de 500), soit 1% du PIB par an. Alors que les Usa ont mis à disposition 2 mille milliards.

Il a été contesté immédiatement par les états dit « frugaux » (Autriche, Pays Bas, et même l’Allemagne, en partie…) qui continuent de refuser l’idée d’une solidarité européenne face aux crises. Comme toujours la question de la viabilité de l’Ue se pose une fois de plus. Ils ont obtenu un allégement de leur contribution au budget européen. C’est le changement de pied de l’Allemagne qui a été majeur.

Malgré tout le risque existe aussi que la Commission européenne subventionne des programmes d’investissement tout en exigeant, dès 2022, que les pays bénéficiaires se lancent dans des politiques d’austérité budgétaire, sociale et salariale alors que beaucoup seront en situation de chômage de masse. Le plan ne comporte aucune indication sur l’avenir du traité budgétaire. (Les économistes atterrés).

Et enfin, l’accord prévoit aussi des coupes dans certains budgets communautaires. Le programme de santé a été quasiment abandonné.

Si aujourd’hui les classes dirigeantes acceptent un fort déficit public quand celui-ci est nécessaire pour soutenir les entreprises, quitte à utiliser plus tard la hausse de la dette comme prétexte pour réduire les dépenses publiques et sociales, il ne s’agit pas là d’un retour à l’Etat providence, mais d’une mesure libérale de soutien à l’offre. Ce plan endette l’Europe auprès des marchés, sous le contrôle allemand, pour de nombreuses années. L’Allemagne va-t-elle renoncé définitivement à son « ordo-libéralisme » ?

Des difficultés financières qui s’amoncèlent à l’horizon.

« Les faibles taux d’intérêt, les rendements négatifs de la dette publique et l’assouplissement quantitatif (des normes financières) font partie de la plus grande expérience financière de l’histoire mondiale, et les conséquences en sont encore inconnues », explique Lord Rothschild, président de RIT Capital Partners dans son rapport financier semestriel de septembre 2020.

« Au cours des six mois qui ont été examinés, les banquiers centraux ont poursuivi ce qui est certainement la plus grande expérience de la politique monétaire de l’histoire du monde. Nous naviguons dans des eaux inconnues et il est impossible de prédire les conséquences imprévues de taux d’intérêt très bas, voire négatifs, avec environ 30 % de la dette publique mondiale aux rendements négatifs, le tout combiné avec un assouplissement des règles à une échelle massive ».

La baisse du rendement du capital industriel a conduit à une augmentation de la « liquidité » mondiale. Elle a contribué à la baisse des taux d’intérêt sur les actifs à risque, et conduit à la recherche d’actifs financiers sûrs, à l’abandon de la dette publique et à des « pauses » au détriment de l’investissement productif.

Plus de liquidités conduit à plus d’achats d’actifs financiers spéculatifs. Et plus d’achats d’actifs financiers nécessitent plus de liquidités. Ainsi, nous passons d’un capitalisme de production à but lucratif, à un capitalisme clairement de spéculation.

La question est donc de savoir si l’injection massive d’argent par les banques centrales pour sauver les entreprises et les gouvernements des effets négatifs de la pandémie, conduira par la suite à un « choc » financier similaire ? Personne ne le sait.

Aujourd’hui les principaux fournisseurs de fonds sont les institutions financières mais aussi de plus en plus de nouveaux acteurs, les grandes multinationales, comme les Gafam, qui agissent seulement au nom de leur « volonté de puissance ».

La transformation d’un nouveau type de capitalisme

La bête n’est pas encore morte. Tout au long de son histoire le capitalisme a enfanté moultes et moultes crises et dernièrement deux guerre mondiales suivies de toute une série de conflits meurtriers çà et là dans le monde, surtout au Moyen Orient ; en Europe avec la guerre en Yougoslavie ; l’occupation de la Cisjordanie par Israël moteur d’un conflit régional depuis 1947/48, et l’apparition d’un djihad meurtrier en Afrique du nord et au Moyen Orient, liés à l’effondrement de certains Etats de la région à l’infrastructure dévastée par le gendarme impérial.

La nouveauté c’est la compétition entre la Chine et les Usa qui pourrait connaître une extension militaire, bien que la nouvelle richesse de la Chine s’estime en dollars et qu’elle ait encore besoin des Usa pour sa croissance économique et technologique. Tout cela dépendra de la politique du nouveau gouvernement américain.

Mais le « vieux monde » capitaliste n’est pas arrivé à son dernier souffle. Il s’est déjà transformé récemment en capitalisme de « plate-forme ». De nouveaux acteurs mondiaux commencent à s’imposer, transformant durablement nos manières de vivre : les Gafam. Ils sont tous américains, et leur modèle s’étend sur tous les aspects de notre vie. Ils ne se préoccupent ni de la production ni de l’amélioration des conditions de vie – ils agissent en prédateurs sur le « marché des compétences », à l’échelle transnationale.  Ils offrent une rémunération du capital importante à leurs actionnaires, ils dynamisent ainsi les marchés financiers et dynamitent le peu de règles encore respectées dans la vie sociale, le travail etc.

Même en cette période de crise coronavirus, ils peuvent lever et détourner pour leurs projets des quantités de capitaux importantes. Ils font école y compris en France. Dans un journal financier :

« C'est une levée de fonds record pour une start-up française. Mirakl, pionnier français des places de marché en ligne, a annoncé, il y a peu, avoir levé 255 millions d'euros (300 millions de dollars). Une opération qui valorise la société de 300 salariés à 1,5 milliard de dollars, et la fait rentrer dans le club des "licornes" européennes, ces entreprises de la tech qui valent plus d'un milliard de dollars. 

Le fonctionnement de Mirakl est simple. Quand vous achetez un livre sur le site de la Fnac, vous pouvez l’acheter neuf auprès de l’enseigne, ou bien d’occasion auprès d’autres vendeurs répertoriés, souvent des particuliers. C’est là que Mirakl intervient. Elle développe et fournit cette plateforme d’achat en ligne intégrée au site de la marque. C’est ce qu’on appelle une "marketplace".

En plus de Fnac-Darty, cette pépite française revendique 300 clients dans le monde. En France, elle travaille avec Carrefour, Conforama, Go Sport, les Galeries Lafayette… Et son modèle économique est simple : sur chaque transaction qui passe par une de ses plateformes, Mirakl touche une commission.

Aujourd’hui, les marketplaces représentent 60% du commerce en ligne. Elles ont en plus été dopées par le confinement. La start-up, fondée en 2012, se porte donc très bien. La preuve : elle prévoit d’embaucher 1.000 personnes dans le monde dans les trois prochaines années, dont 300 ingénieurs. »

Voilà la nouvelle société chérie de Macron, celle de start-ups, plus ou moins parasitaires.

Conclusion

Le capitalisme vert n’étant encore qu’une « pousse » embryonnaire, trois options de sociétés de transition se dessinent grâce à Covid 19 (en pastichant Boyer, théoricien de la régulation) :

Un capitalisme d’Etat autoritaire et de surveillance d’une population grâce à une technologie avancée : la Chine.

Un capitalisme financier et une économie dérégulée, un puissant complexe militaro-industriel et pas de droits sociaux (Usa)

Un Etat interventionniste social sous le contrôle de la population, une relance par la demande ; un Etat garant des libertés publiques, des droits individuels et préservant les « biens communs », comme pourraient l’être chacun des Etats souverains d’une Europe unie.

Il ne faut pas nier l’épidémie. La panique est réelle. Le coronavirus n’a pas tué le capitalisme, mais des personnes. Cependant il en a montré les incohérences et les dangers. Aucun pays ne pourra sortir seul de cette pandémie. Elle nécessite une action coordonnée. La santé des populations devient un objectif déterminant de la vie économique et politique.

Les désordres du capitalisme sont de plus en plus insupportables à l’humanité et la planète. Il est évident que les principes de concurrence, de délocalisation, de « chaînes de valeur », de court terme doivent être inversés. Il est aussi évident que nous avons besoin d’une finance et d’échanges contrôlés, comme d’une mise en valeur, dans les budgets des Etats, de l’éducation, de la santé, de la culture. Les emplois et notre vie se mesurent à cette aune.

Quant au programme socialiste il reste entier à redéfinir, comme l’union de toutes les forces progressistes qui devient urgente.

26 octobre 2020