C'est le cri de désespoir du "trader" qui se réveille au petit matin, avec la gueule de bois, contemple la chute des cours et apprend qu'on vient de "nationaliser" l'essentiel du système bancaire des pays capitalistes.

Après des années de lavage de cerveau et de propagande "libérale" effrénée, digne des grandes époques de l'Union Soviétique, la presse s'y mets aussi. Le retour de Marx est salué par Challenge et le mot capitalisme est sur toutes les unes, le plus souvent accolé au mot "crise".

Mais qu'on ne s'y trompe pas: les plumitifs des "marchés" ne vont pas se repentir, ni les économistes libéraux se faire hara-kiri, ce qu'ils devraient faire derechef s'ils avaient le sens de l'honneur -- mais il est vrai qu'honneur, vertu et quelques autres termes de ce genre sont inconnus du lexique de ces messieurs. En fait il s'agit encore d'occuper le terrain. Marx n'est là que comme un épouvantail et nullement comme un théoricien dont les oeuvres pourraient éclairer le présent.

Ainsi pour parler de Marx, on mobilisera des "spécialistes", MM. Minc et Attali, qu'unit la propension à utiliser la photocopieuse comme outil majeur de "l'écrivain" moderne... Tous ces "marxistes" des marchés sont là pour nous faire gober l'idée que la crise actuelle est celle des excès du capitalisme et la référence à Marx est là uniquement pou donner un peu plus de crédiblité à cette fable que M. Sarkozy nous répète sur tous les tons, lui qui prend maintenant presque les accents régulateurs et moralisateurs des responsables d'ATTAC!

Mais la réalité est autre. La crise du capitalisme n'est pas la crise de l'avidité des spéculateurs qui ne sont dans cette affaire que l'écume des choses. C'est la crise classique du système quand il a épuisé tous les nouveaux moyens d'investir du capital à des taux de profit suffisants. Surproduction de marchandises et surproduction de capital. La crise s'ouvre en septembre en France, mais on apprend après coup que la production industrielle avait baissé de 0,4% en août. C'est bien la crise de l'économie dit "réelle" qui déclenche la crise financière et non l'inverse comme on cherche à le faire croire.

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