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Poutine a joué la diplomatie, il n'a pas été entendu, alors il a décidé de jouer un autre jeu, combien plus dangereux : la guerre. Il a pris le risque de perdre.

Ce qui se passe en Ukraine aujourd’hui, c’est d’abord le résultat de l’implosion de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) en 1991. L'Urss à l'origine ne fut pas un "empire" comme les autres, mais un résultat de ralliements à la Révolution bolchévique de 1917, ciment de cette Union. Créée en 1922, l'Urss a été placée sous la direction du parti communiste à Moscou et de Staline après la mort de Lénine en 1924).

On ne peut comprendre la « crise » Ukrainienne, ou la guerre avec la Géorgie par exemple, sans en revenir à un bref rappel historique de l’URSS.  

La rencontre de Yalta (1945) entre Churchill, Roosevelt, Staline, les vainqueurs de la deuxième guerre mondiale, a partagé le monde. Staline, dont les troupes avaient avancé jusqu’en Allemagne, a pu ainsi « geler » les pays repris aux Allemands, y compris « l’Allemagne de l’Est » et y implanter des régimes communistes sous la férule féroce du stalinisme de Moscou.

Certains de ces pays avaient pactisé avec les nazis, les avaient accueillis comme des « libérateurs » et s’étaient aussi employés à massacrer leur population juive, ne l’oublions pas. Par exemple en Ukraine : la « shoah par balles », massacra plus de 1,5 million de victimes. Les nazis ont trouvé que cela leur coûtait cher en munitions. C’est de là qu’est partie la volonté d’industrialiser de manière « économique » et « rationnelle » la « solution finale » la mort des juifs d’Europe par le gaz. Dans l’Ukraine d’aujourd’hui des groupes paramilitaires (formés en Pologne, seulement par des Polonais ?) continuent de se réclamer ouvertement de cette période nazie. (Comme le bataillon Azov).

La Russie aux côtés des alliés avait perdu près de 30 millions d’hommes dans la guerre contre Hitler. Nous lui devons notre liberté autant qu’aux Américains.

La guerre froide

En fait, dès la fin de la guerre, l’Urss a été minée par la « guerre froide » entre les « deux blocs ». Guerre « froide » avec beaucoup de points « chauds », et une course à l’armement que les Américains imposèrent aux Russes ; un plan pour les pousser à consacrer une grande part de leurs ressources, et épuiser son économie domestique déjà incapable de subvenir aux besoins réels de sa population. L’Urss avait des fusées et la bombe nucléaire mais « manquait de casseroles ».

C’est ainsi que l’ex-Urss, puis la Russie n’ont cessé de connaître des guerres, d’influence mais aussi de territoire. Les guerres de libération coloniale des années 1960 en Afrique par exemple, où Russes et Américains s’affrontaient indirectement, chacun ayant choisi de soutenir celui qui lui semblait apte à entrer dans sa zone d’influence.

La doctrine Américaine est qu’il ne peut y avoir au monde deux puissances nucléaires aux systèmes antagoniques « socialiste » contre « capitaliste ». C’est pourquoi, aujourd’hui la Chine est un autre ennemi principal des Etats Unis. C’est Reagan qui a relancé dans les années 1980, les bases de la guerre du « marché libéral et de la liberté » contre « la dictature du communisme » (par exemple en Amérique Latine, Chili en tête). Il a gagné, contre Gorbatchev.

Après la mort de Staline en 1953 et son régime de terreur, les dirigeants Russes qui se sont succédés n’ont pas osé ou voulu réformer la structure de l’Etat et le dogme stalinien. Sauf, pendant une courte période, celle du « Printemps », le « dégel » avec Khrouchtchev. A la stupéfaction et même l’incrédulité générale des partis communistes dans le monde, il a dénoncé les crimes de Staline (1956). Il a aussi évité un embrasement nucléaire en 1962 avec Kennedy lors de l’affaire des fusées à Cuba. Le monde avait retenu son souffle car un affrontement nucléaire était possible.

« La première mort de l’Urss ».

S’ensuivit la période Brejnev, une période de stagnation économique, de durcissement policier, et la longue guerre avec l’Afghanistan de 1979 à 1989 : les Russes avaient été sollicités par le régime communiste afghan alors en en difficulté sous le feu des « Seigneurs de la guerre », armés par les Américains. (Et à côté des Américains, certains docteurs Français dont Kouchner (co-fondateur de Médecins sans Frontières et plusieurs fois ministre), et Bernard Henri Levy (politologue écrivain), ont joué à la guerre en soutenant Massoud, l’un des chefs de clan hostiles au gouvernement pro-russe. Ce sont eux qui sont à l’origine de la doctrine désastreuse de « l’Ingérence ».)

Cette guerre a épuisé le moral de la population russe et a sonné le glas du pouvoir soviétique : un régime à bout de souffle qui reposait sur la surveillance policière de ses citoyens.

Les « pays du Glacis » ont toujours refusé le joug soviétique

Il s’avère que, « les pays du glacis », ex-Pays soviétisés de l’Est, n’ont jamais accepté la domination russe. Plusieurs révoltes « ouvrières » l’ont confirmé : Berlin 1953, Budapest 1956, Prague 1968, matées dans le sang par l’armée soviétique. Gdańsk avec Solidarność en Pologne, 1983, annonce un cours nouveau : grâce aux efforts coordonnés du pape Jean Paul 2, de Walesa (Solidarność, syndicat majoritairement d’obédience chrétienne créé au cours de cette grève puis se généralisant par la suite dans le pays), et aussi de Jaruzelski (un général soviétique qui se sentait Polonais avant que d’être Russe et refusa d’envoyer l’armée), étonnamment le Kremlin non plus n’eut pas recours aux armes et il était déjà engagé en Afghanistan.

Le stalinisme a été une terrible dégénérescence des idéaux de la Révolution de 1917, que paye encore la Russie dans la mémoire des peuples.

Perestroïka et glasnost (restructuration et transparence) : Gorbatchev

Arrive Gorbatchev en 1985. Un réformateur qui voulait mettre en place « un socialisme à visage humain ». Il ouvre une période politique d’expression libre, l’économie aux investissements étrangers, affiche sa volonté de dialogue avec « l’Occident » et en appelle aux conseils des « Occidentaux » pour mener à bien sa réforme.

« La deuxième mort » de l’Urss.

La catastrophe de Tchernobyl en 1986 lui donne raison. Ce n’est que deux à trois jours après que Gorbatchev fut prévenu. Une société autoritaire, très hiérarchisée, sans autonomie d’initiative, avec la peur au ventre, ne pouvait réagir rapidement pour prendre les mesures nécessaires qui s’imposaient.

« La troisième mort » de l’Urss. En 1989 les troupes Russes quittent l’Afghanistan et pour la première fois des élections libres sont ouvertes entre des partis politiques autorisés en 1990.  Les « pays du glacis » comprirent rapidement que la nouvelle direction russe allait ouvrait un cours nouveau plus libéral. Ils y ont vu l’opportunité unique de fuir le « bloc soviétique ». Les Allemands de l’Est, comme les Tchèques, etc., tous se sont rués vers les ambassades et ont franchi les frontières.

Gorbatchev accepte alors la réunification de l’Allemagne avec Kohl chancelier de la RFA, contre une aide agricole et financière car les récoltes de blé avaient été très mauvaises, tout comme ses finances. Cependant Gorbatchev insista sur une condition essentielle que l’Otan ne tente pas d’intégrer les ex-pays « frères ». Et pour montrer sa bonne volonté de coopération, Gorbatchev va supprimer l’organisation du pacte de Varsovie (1955-91), une alliance de défense entre armées des pays de l’Urss, un pendant soviétique de l’Otan. Les Américains, bien entendu, n’ont pas supprimé l’Otan, au contraire. Mais ils promettent. Promesse hélas orale, mais attestée dans de nombreux rapports américains de l’époque. Ils opposent actuellement à Poutine qu’aucun accord n’a été signé à ce sujet.

L’Otan les intègre au fil des ans, et passent « le bébé » à l’U.E.

Le monde entier fêta la réunification allemande, la « guerre froide » et ses dangers sont refoulés dans le passé. Et l’on assista avec effarement à un démembrement précipité, immédiat, sans plan réel ni discussions avec les pays intéressés ; présageant de futurs conflits de frontières mal définies. Et aussi à la naissance d’oligarchies qui s’emparèrent des richesses et du pouvoir.

Gorbatchev n’avait pas les moyens, ni les hommes, pour mener sa politique de réformes. Il a fait naïvement confiance aux Américains qui voyaient dans une Russie soulagée de son « empire » une énorme réserve de richesses en matière de pétrole, en gaz etc. Il est expulsé grossièrement de son poste lors d’une assemblée plénière du gouvernement, devant la télévision – une scène humiliante retransmise mondialement - par Eltsine l’Américain.

Les Américains ne voulaient absolument pas d’un Gorbatchev « rénovateur socialiste ». (D’après une remarque de Reagan sur Gorbatchev). Eltsine et sa famille se sont enrichis, ils ont bradé l’Urss.

A partir de 1991 les Etats du « bloc soviétique » sont « libres ».

Bien que « libres » certains d’entre eux connurent quelques années plus tard les révolutions dites de « couleurs », dont la Géorgie 2003, l’Ukraine en 2004 etc., qui se débarrassent avec l’aide des « spins doctors » (conseillers made in Usa) de leurs dirigeants plus ou moins pro-Moscou, devenus des oligarques prédateurs qui se construisirent des fortunes en récupérant les richesses de leurs pays. Ces révolutions sont appuyées par toute une série d’ONG « pour l’action civique », « contre les fraudes électorales », « la liberté de la presse », bref toute une armada y compris financière – made in Usa - pour ouvrir ses pays au « libéralisme économique ».

Géorgie. Le président géorgien Mikheïl Saakachvili (qui a vécu aux Usa) mal conseillé par un « spin doctor », décide d’en finir par les armes avec la sécession de l’Ossétie-du-Sud (celle du Nord étant en territoire russe) et de l’Abkhazie, proches des Russes.  Poutine intervient 2008 en Ossétie-du-Sud et en Abkhazie, pour protéger les deux régions séparatistes. La Géorgie perd cette partie de son territoire maintenant contrôlé par les Russes.

Ukraine. L’Ukraine a été un pays au passé instable, partagé au cours de son histoire entre Russie, Pologne, Lituanie, Russie, Tartars, Autriche…Les relations avec les Russes étaient plus ou moins amicales. Puis arrivèrent les élections de 2004 contre la corruption, avec 3 candidats. Les trois n’étaient pas formellement hostiles à la Russie mais deux d’entre eux étaient corrompus et plutôt pro-Russes. Ce fut Louchtchenko, le pro-européen qui l’emporta. L’Ukraine néglige alors les Russes qui menacent de coupures de gaz. A partir de là les problèmes s’enchainent, mais la Russie veut garder l’Ukraine dans son giron. En 2014, éclate la révolte de la place Maidan « pour la liberté » et contre la corruption. Une certaine Nuland (ambassadrices des Usa) est à la manœuvre. Elle l’a reconnu : « Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, les États-Unis ont soutenu les Ukrainiens dans le renforcement des compétences et des institutions démocratiques, dans la promotion de la participation civique et de la bonne gouvernance, qui sont toutes des conditions préalables à la réalisation des aspirations européennes de l’Ukraine. Nous avons investi plus de 5 milliards de dollars pour aider l’Ukraine à atteindre ces objectifs et d’autres qui assureront une Ukraine sûre, prospère et démocratique ». (département d'Etat Américain, Washington D.C, 13 décembre 2013). Aujourd’hui l’Ukraine n’est ni sûre, ni prospère, ni démocratique. Et les Russes ont compris qu’ils allaient devoir affronter d’autres problèmes avec les Ukrainiens, comme celui de la population russe en Ukraine.

Entre temps une dizaine de pays anciennement de « l’Est » ont été intégrés dans l’Otan hormis l’Ukraine et la Biélorussie.

La doctrine Poutine

Poutine, qui remplace Eltsine en 1999, c’est un homme du KGB qui a travaillé en Allemagne, connait bien la société occidentale et à très mal vécu la partition de l’Urss. Il ne peut que constater l’avancée de l’Otan à ses frontières. Il a pu vérifier que les promesses américaines n’avaient aucune valeur. Une ceinture de missiles entoure son pays. Il doit faire face à une Union européenne pusilanime qui se cache derrière le bouclier américain mais veut bien profiter de son gaz dont elle dépend à près de 50% pour son énergie.

Les premiers temps de son arrivée, Poutine manifesta des ouvertures vers l’Europe, il s’est dit pour la démocratie, mais à partir du moment où elle n’entretenait pas le désordre. Bref un libéral en économie et une poigne de fer à l’intérieur. Mais aussi un homme blessé par la disparition de l’Urss et la manière humiliante dont cela s’est produit. Poutine cherche à redonner à son pays une partie de l’éclat qu’il a perdu.

Il affronte tout d’abord la guerre avec les indépendantistes tchétchènes – en deux épisodes. Les Tchétchènes ont toujours refusé d’être rattachés à l’Urss comme au temps de la Russie impériale. La guerre commence sous Eltsine et se poursuit avec Poutine qui répond à la violence par la violence et envoie des troupes du FSK (services secrets russes). Poutine vainqueur gère cette guerre sanglante sans pitié, d’autant que Moscou est touchée par plusieurs attentats et qu’il veut juguler le séparatisme musulman.

Mais Poutine a un gros problème à régler. Celui de frontières mal définies entre la Russie et ses anciennes Républiques, avec la dislocation de l’Urss. Il y a donc des poches de populations Russes plus ou moins bien intégrées dans les pays qui étaient auparavant sous domination soviétique. Par exemple, dans les pays Baltes ou en Ukraine et ailleurs. Des enclaves Russes dans des mondes souvent hostiles envers les Russes qui représentent malgré eux, l’occupant bolchévique ou le communisme et la dureté des années Urss. Ce fut le cas en Géorgie. C’est le cas en Ukraine. Or l’Ukraine pour les Russes ce n’est pas rien, ainsi que le définit Poutine lui-même

Ukraine

Historiquement La région ukrainienne est sous la domination de Moscou depuis le 12ème siècle. Les Russes considèrent Kiev comme la première capitale Russe. Poutine, le rappelle dans un article récent : « Sur l’unité historique des Russes et des Ukrainiens » (12 juillet 2021) : « Les Russes, les Ukrainiens et les Biélorusses sont tous des descendants de l’ancienne Rus, qui était le plus grand État d’Europe. Les tribus slaves et autres à travers le vaste territoire – de Ladoga, Novgorod et Pskov à Kiev et Tchernigov – étaient liées par une langue (que nous appelons maintenant le vieux russe), des liens économiques, le règne des princes de la dynastie Rurik et, après le baptême de la Rus, la foi orthodoxe. Le choix spirituel fait par saint Vladimir, qui était à la fois prince de Novgorod et grand-prince de Kiev, détermine encore largement notre affinité aujourd’hui. », c’est une réalité qui compte tout autant pour lui que pour le peuple russe qui ne peut envisager de guerre contre les ukrainiens.

Dès que les Russes sont menacés, comme en Géorgie, et maintenant en Ukraine, Poutine sort les griffes.

Il y a des Russes dans le Donbass comme au Lougansk et tout au long de la frontière ukrainienne nord (Sud pour les Russes) il y a de part et d’autre de la frontière, des Russes. L’Ukraine veut remettre en cause ses attaches russes. Elle commet plusieurs erreurs. Par exemple quand elle remet en cause la langue russe sur son territoire. La question linguistique est importante en Ukraine. Que deviendraient alors les russophones, près d’un tiers de la population ukrainienne ? Quand elle réclame aux Russes de continuer à bénéficier de tarifs privilégiés pour le gaz, tarifs obtenus du temps de son rattachement à l’Urss et pour faire pression, ferme le robinet du gazoduc russe qui passe sur son territoire et alimentait aussi l’Europe ? Ou pire encore quand elle se risque à remettre en cause le renouvellement du bail pour le mouillage de la flotte russe à Sébastopol. La réponse a été immédiate, la Russie, avec une petite troupe, reprend la Crimée en mars 2014 et l’annexe à la suite d’un référendum.

Bref le malheur de l’Ukraine est d’être proche de la Russie géographiquement, historiquement et linguistiquement, ce ne peut être qu’une rupture douloureuse.

La guerre n’est jamais la solution

Poutine qui s’est arrangé pour conserver plus longtemps que l’exigeait la loi, son poste de dirigeant de la Russie, a compris la menace exprimée par l’Ukraine d’être intégrée dans l’Otan. L’Otan la « ligne rouge ».

Immédiatement il rédige une série de questions pour un traité adressées à Biden et rendues publiques le 17 décembre : « L’OTAN garantit qu’elle ne déploiera pas de batteries de missiles dans les pays limitrophes de la Russie - La fin des exercices militaires et navals de l’OTAN dans les pays et les mers limitrophes de la Russie - Le rétablissement effectif du traité couvrant les armes nucléaires à portée intermédiaire - Les États-Unis ont abandonné le pacte INF en août 2019 - Un dialogue permanent est-ouest sur la sécurité. »

Cet accord sera étayé par les premières négociations OTAN-Russie à Bruxelles pour parvenir à des accords correspondants. Enfin, les deux présidents scelleraient officiellement l’accord. Les Américains font la sourde oreille, jouent la montre et leur réponse est la même depuis près de 2 mois sur un ton de plus en plus hystérique : « les Russes vont envahir l’Ukraine ».

Les Américains sont-ils vraiment disposés à intégrer l’Ukraine dans l’Otan ? au mépris de la sécurité des Russes, des Ukrainiens eux-mêmes et des Européens qui se trouvent relégués à un rôle de spectateurs et ne veulent pas de l’Ukraine. L’Ukraine sait-elle, qu’intégrer les forces de l’Otan, c’est accepter de participer aux guerres de l’Otan ?

Macron a eu le mérite de bousculer le duo Poutine/Biden en prenant contact avec Poutine, même si ce dernier le tient en peu d’estime, et de réinsérer l’Europe dans le débat de manière diplomatique. Il veut remettre en route le protocole de Minsk Le protocole de Minsk, septembre 2014 Le texte du protocole comprend douze points dont en premier :
1. Assurer un cessez-le-feu bilatéral immédiatement.
2. Assurer la surveillance et la vérification du cessez-le-feu par l'OSCE.
3. Organiser une décentralisation des pouvoirs, par la mise en application d'une loi ukrainienne (loi sur le statut particulier), accordant de manière temporaire l'autonomie locale dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk.(wikipedia)
 qui n’a pas été respecté par les Ukrainiens. L’Allemagne jusqu’alors, capable de dialoguer avec Poutine, vient de se donner une nouvelle équipe dirigeante dont la ministre des affaires étrangères verte a déjà annoncé son penchant irrésistible pro-américain.

Il apparait clairement que cette guerre pourrait avoir comme raison inavouée, celle du gaz russe et du pipeline Nord stream 2 qui devait alimenter ces jours-ci l’Allemagne directement en passant par la Baltique. Les Américains ont approché les Allemands leur proposant de les ravitailler en gaz liquéfié venant des USA. Nord Stream 2 risque de ne pas être ouvert. C’est une perte économique énorme pour les Russes, mais aussi pour les Allemands qui rognent ainsi l’autonomie toute relative envers les Usa, qu’ils avaient acquis avec Merkel.

L’Otan s’agite et renforce ses forces en Pologne et dans d’autres pays européens. Il y a quelques déplacements d’hommes, mais la guerre de nos jours s’appuie en partie sur des techniques modernes comme la cyberguerre, les drones, les satellites etc...

Il ne s’agit pas de dédouaner Poutine de ses erreurs, de « sa main de fer » dans les questions sociales, de libertés, ou militaires. Il ne souhaite peut-être pas envahir l’Ukraine, mais il est maintenant déterminé à stopper l’érosion de la sécurité de la Russie.

Au Donbass la haine est très forte et un embrasement rapidement incontrôlable peur éclater. La situation devient très périlleuse et le bruit des armes se fait entendre. Les Ukrainiens et les « pro-russes » se renvoient la balle. Il existe aussi en Ukraine une force va-t-en guerre qui pourrait jouer un rôle néfaste : « un bataillon néo-nazi Azov, promu régiment de forces spéciales, distingué pour sa férocité dans les attaques contre les populations russes d’Ukraine, commandé par Andrey Biletsky qui éduque les jeunes à la haine contre les Russes avec son livre « Les paroles du Führer blanc » (selon Dinucci, Global research 8 février 2022)

L’Ukraine tient entre ses mains l’avenir de la Russie et de l’Europe, qu’on le veuille ou non. Tout doit être fait pour éviter une guerre qui pourrait être terrible, et revenir à la diplomatie.

Rien à la guerre

Tout à la paix

Abrogation de l’Otan

Février 2022

 

(*) 

20 février 2022