Jaurès : « Il n’y a plus qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes, et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar. » (Citation de Jaurès tirée de sa toute dernière intervention publique, le 25 juillet 1914 dans la salle Vaise à Lyon, peu avant sa mort)
Rosa Luxemburg : « Le socialisme international n'a aucun intérêt à ce que les gouvernements impérialistes trouvent un terrain où ils puissent concilier leurs intérêts et à ce qu'ils fassent la paix de leur propre initiative. Ce que le prolétariat doit faire, au contraire, c'est d'empêcher que la paix se fasse de cette manière, c'est-à-dire qu'elle soit l'œuvre de gouvernements capitalistes. Le seul devoir et l'intérêt vital du socialisme international consiste pour le moment à faire que la paix soit l'œuvre du prolétariat international et le résultat de son action révolutionnaire, qu'elle soit obtenue en luttant contre les gouvernements capitalistes, qu'elle résulte de la puissance acquise par le prolétariat et qu'elle aboutisse à un changement radical dans la situation sociale et politique des Etats capitalistes. Du point de vue du prolétariat conscient, il n'y a pas d'autre moyen pour mettre fin à la tuerie impérialiste que la résistance ouverte des masses du peuple, résistance qui, en même temps, devra s'élargir et devenir une lutte pour la conquête du pouvoir politique. Nous nous trouvons en ce moment devant la même alternative que celle devant laquelle s'était trouvé le socialisme international le 4 août 1914. Et ce n'est que lorsqu'on aura compris et qu'on se sera bien pénétré de la fatalité d'une décision qui fait époque dans l'histoire du monde que le sort tragique du socialisme dans la guerre mondiale cessera d'être une énigme insoluble. ». (Spartacus, août 1917, marcists.org))
Le combat pour la Paix n’est pas un vain combat pour le prolétariat international. Deux de ses militants, Jaurès et Rosa Luxemburg ont été assassinés. Jaurès, en France, à la veille de la première guerre mondiale, le 31 juillet 1914. Rosa Luxemburg, après l’échec de la révolution spartaquiste en Allemagne, le 15 janvier 1919.
La première guerre mondiale était à peine finie que déjà l’Allemagne vaincue reforgeait de nouvelles armes pour sa revanche. Et l’on sait comment cela se termina, à Auschwitz, dans les camps de la mort dont nous célébrons la mémoire des victimes, ces jours-ci, et sans la présence des Russes qui ont pourtant libéré le camp.
Nous sommes les générations qui ont suivi ces deux guerres européo-mondiales.
Nous avons milité pour soutenir les guerres de libération anti coloniales, nous avons suivis les guerres entre les deux systèmes idéologiques qui s’affrontent pour le pouvoir, le capitalisme contre un socialisme dévoyé. Et nous vivons actuellement deux guerres en Europe, celle de l’Ukraine et de la Russie : une guerre américaine « par procuration ». Et au proche Orient, l’interminable guerre Israélo-Palestinienne, autre guerre américaine « par procuration ».
Et nous voyons bon nombre d’éléments qui pourraient annoncer une troisième guerre mondiale encore plus terrible que les deux autres.
La guerre est peut-être inscrite dans les gènes de l’humanité (Albert Einstein/Sigmund Freud, Pourquoi la guerre ? Rivage poche janvier 32005). La Paix l’est tout autant dans intelligence de la pensée humaine qui peut décider de dire une fois pour toute, Oui à une société de Paix.
Nous devons agir pour que la Paix ne soit plus un interlude entre deux guerres. Les capacités de destruction « massive » pour la « conquête », la « force », « la volonté de puissance » sont si meurtrières – elles vont être encore plus performantes – qu’elles peuvent vitrifier toute vie ou faire sauter la planète.
Le combat pour la Paix est donc le combat essentiel, un « Bien commun » de l’humanité. Pas de Paix : Pas de démocratie, pas de socialisme démocratique et autogestionnaire.
Trump/Biden
Républicains/Démocrates
2 faces d’un même empire agressif
« Dieu m’a sauvé pour que je rende sa grandeur à l’Amérique ». Trump annonce, lors de son investiture, « l’âge d’or » de la suprématie du « Make America Great Again » (faire l’Amérique encore plus forte) : le « Maga » de sa casquette rouge.
« Dieu » ? Disons plutôt, dans ses différentes incarnations : Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, le PDG de Google, Miriam Adelson, grande donatrice israélo-américaine de la campagne, très influente sur la politique israélienne de Trump, etc. 13 milliardaires, dont les plus riches du monde. Un jour Démocrates, le lendemain ils s’affichent Républicains ; tous éblouis par le discours de Trump, « enrichissez-vous avec moi, vous serez encore plus riches ». Plus ou moins avec des rôles officiels dans sa nouvelle administration. Une « ère nouvelle », certes, pour ces libertariens : plus de libertés pour eux, moins de droits pour la population américaine, et le monde.
Le retour à « l’âge d’or »va donc se matérialiser dans un ensemble de mesures de revanche de Trump, qui n’a toujours pas digéré son échec à l’élection présidentielle de 2020, de haine contre les Démocrates et une volonté de puissance inextinguible. On peut se demander que va devenir la « démocratie américaine », que restera-t-il de la « volonté du peuple » ?
Trump, se présente comme un « homme de Paix », mais il n’a cessé de proférer des menaces belliqueuses.
D’abord une guerre commerciale.
Au risque de faire imploser les règles actuelles du marché mondial, il projette une dérégulation totale des échanges commerciaux mondiaux au profit des Usa : « America first ». Par exemple mettre en place un système de Taxes qui vont renchérir pour le Américains les marchandises importées des 4 coins du monde, surtout de la Chine et de l’U.E. En fait il ne fait que reprendre et développer devant l’assemblée à la réunion de Davos (janvier 2025) la politique « bienveillante » déjà mise en place par Biden : « Venez investir et construire aux Usa vous ne paierez pas ces taxes et vous bénéficierez d’un régime fiscal intéressant ».
Une guerre contre l’U.E. Des Taxes, encore plus de Taxes sur les produits européens. Ces taxes pourraient même « remplacer en montant celui des Impôts qui seraient alors réduits, voire supprimés ». Une bombe contre la production de l’UE, mais aussi pour ceux qui rêvent du « moins d’impôts, moins de taxes ». L’UE redécouvre, enfin, que les Usa « ne sont pas nos amis ». Trump déteste les voitures allemandes dans les rues américaines, les fromages et vins français, le parmesan italien, la technologie asiatique (même celles de la Corée du Sud et du Japon, pourtant ses deux fidèles amis), etc.
Quelle a été la réaction d’Ursula Von der Leyen et de la commission européenne ? Snobée par Trump qui ne l’a pas invitée à son investiture, Ursula a déclaré à Davos qu’elle se « montrera pragmatique ».
Une guerre contre l’écologie, pour l’énergie carbonée. Il se retire une nouvelle fois des accords de Paris, et promet encore plus de forages, de production de gaz de schistes, etc., : il va « forer, forer, ma belle, forer ». Il nie la réalité du changement climatique en cours. Malgré, par exemple, la rapidité stupéfiante des incendies en cours en Californie provoqués sans doute par des aménagements incontrôlés de la zone, mais aussi par une importante sécheresse après 2 années de pluies. La Californie qui est le troisième plus gros producteur … de pétrole et qui devait mettre fin à son extraction … pour des raisons écologiques !
Une guerre contre les institutions internationales, la ressortie de l’OM ….
Une guerre contre l’immigration avec la tentative de fermer la frontière Sud avec le Mexique …
Contre les femmes sur l’avortement, les « droits des minorités », etc.
Mais plus encore une guerre d’expansion impériale.
Et même si l’on voit mal les soldats américains débarquer sur ces territoires, il n’en reste pas moins qu’il faille prendre cette menace au sérieux. Ils l’ont précédemment fait contre plus d’un pays du monde. Trump peut faire « des deals » c’est-à-dire « acheter » aussi ceux qui le gène, où les clouer au pilori, mais il peut mener des expéditions militaires, dans la bonne tradition Yankee.
Annexion du Canada, deux pays selon lui, si proches culturellement, « séparés stupidement par une frontière inutile ». Un langage qui stupéfie ceux qui font la guerre contre Poutine et sa violation de la frontière ukrainienne et qui défendent les « valeurs occidentales ». Quoi ? Ces mêmes valeurs abandonnées par les Usa ? C’est à y perdre son latin.
Intervention sur le Canal du Panama, prétendu « contrôlé » par les Chinois côté océan pacifique, une présence insupportable pour Trump, qui limiterait la « liberté et la sécurité » américaine.
Prise du Groenland, colonie danoise au statut d’autonomie et au sous-sol si riche en matières premières qui doivent nécessairement revenir aux Usa, et non à l’UE ou aux Chinois !
Contre le Mexique, c’est-à-dire réécrire l’histoire de la conquête américaine, en baptisant le golfe du Mexique : golfe américain. Et « militariser la « Frontière », pour la sécurité nord-américaine en tentant de bloquer l’incessante immigration de l’Amérique du Sud. Expulser les 13 millions de travailleurs « légaux » comme les « illégaux », force de travail sans droits, dont les enfants n’auront pas la nationalité américaine avec la fin du « jus soli », ou droit du sol. Les Usa, terre d’immigration depuis leur fondation.
Un retour à la vieille guerre historique de conquête vers « l’Ouest » », non plus en caravanes et Cowboys, mais dans un « Space opéra » à la Stanley Kubrick (l’Odyssée de l’Espace, film 2001), pour « Planter le drapeau sur Mars », grâce à son engouement pour Musk, ce « génie de la tech » humanoïde fascisant qui sautille en faisant le salut fasciste, main tendue, mais en passe de devenir l’homme le plus riche du monde.
Lutte contre le « Big State » Trump, hostile depuis toujours contre l’administration fédérale, a donné à Musk la tâche pour « l’efficacité gouvernementale », c’est-à-dire de « Dégraisser le Big State » une expression que nous connaissons très bien en France et en Europe et qui veut dire « guerre au secteur public pour de nouvelles privatisations et suppression de droits sociaux ». !
Et enfin une centaine de décrets sont en cours de signature. Trump, gouverne par décret, car il manifeste ainsi son mépris des Institutions démocratiques. Avec un scénario bien orchestré avec une annonce stupéfiante chaque jour. Entre bluff et vérité, apte à désorienter tout le monde.
Trump, la fin du « rêve » pour les Américains ?
« Bien qu’ils aiment à se qualifier de « première démocratie du monde », les Etats-Unis ont vécu la majeure partie de leur histoire sous un régime d’apartheid et nombre de leurs institutions sont tout sauf démocratiques, en partie parce que les Pères fondateurs craignaient autant la tyrannie que la démocratie » (Anne E. Deysine, les Etats-Unis et la démocratie, éd. Harmattan, 2019).
Trump 1 - La première élection de Trump en 2016 avait fait l’effet d’une bombe : la démocratie était en danger ! Les démocrates avaient perdu avec Hillary Clinton, quand celle-ci, affichant leur mépris pour les électeurs de Trump, les a désignés, comme « déplorables », ces couches moyennes « Blanches » qui n’ont pas vu leur niveau de vie augmenter depuis 40 ans et qui ont vu par contre se constituer d’énormes richesses.
Si la démocratie américaine déjà affaiblie a en quelque sorte été « violée » par Trump, elle l’a été d’une manière plus subtile par les démocrates. « (…), les remparts naturels de l’ordre constitutionnel, les partis politiques, ne sont plus en mesure d’assumer leur rôle historique ; le tempérament des passions idéologiques par le dialogue, l’esprit de compromis et la règle de la majorité. (…) Les démocrates ont cédé aux théories identitaires, en parole, en « éléments de langage », sinon toujours en actes. » (Ran Halevi, le chaos de la démocratie américaine, collection Le débat, Gallimard déc. 2021).
Trump 1 a accéléré le démantèlement des droits civiques, politiques, économiques, ceux des « Blancs » comme ceux des « minorités ». Les institutions « démocratiques », ont été impuissantes à bloquer la tempête.
Puis les Démocrates sont revenus au pouvoir avec un vieil homme malade, qui a peu fait pour rétablir une démocratie populaire. L’inflation, les deux guerres, le recul en matière de technologie au profit de la Chine ; les Américains ont vécu le déclin des Usa. Le choix de représenter Biden, puis Harris qui n’a eu que 3 mois pour sa campagne, trop axée sur les « droits des minorités » et de l’avortement, allait permettre à Trump de revenir en scène … après deux tentatives d’assassinat et la démonstration d’une chance « divine » et d’un courage « viril » !
Trump 2 - Une grande partie du peuple américain démocrate est abasourdie et semble s’éveiller d’un long rêve. « Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? ». : « Au commencement, il y a eu le « fordisme », puis le post- fordisme : déclin de la grande usine, financiarisation et nouvelle valorisation des savoirs et des interactions sociales. Un nouveau capitalisme se forme, un capitalisme numérique, avec un mélange de technologies de communication et de formes politiques qui déconstruit la démocratie et fonde un système oligarchique ». Une américaine sur les réseaux sociaux qui déplore l’élection e Trump (janvier 2025).
Robert Reich, membre de l’aide gauche des démocrates, lui répond en résumant assez bien ce qu’ont été ces cent dernières années et ce que pourrait être l’avenir, une « bataille pour une démocratie renforcée » :
« Le capitalisme n’est compatible avec la démocratie que si la démocratie est le partenaire dominant ». Il a été dominant de 1933 à 1980. Puis l’hyper capitalisme a pris le dessus, et nous a finalement donné Trump. Donald Trump n’est pas la cause des maux de l’Amérique. Il est la conséquence. Les vraies causes remontent à quatre décennies.
- De 1946 à 1979, nous avons grandi ensemble.Presque tout le monde en a profité.
- 1980-2008, le grand demi-tour.La plupart des gains économiques ont commencé à grimper hors sol.
- 2008-2010, la crise financière. Les banques ont été renflouées, mais des millions d’Américains ont perdu leur emploi, leur maison et leurs économies. L’expérience a révélé les inégalités flagrantes de richesse et de pouvoir qui sous-tendaient la nouvelle économie. Cela a provoqué une désillusion généralisée à l’égard du système.
- 2010-2016, colère contre l’establishment. Bernie Sanders et Donald Trump sont tous deux apparus comme des candidats anti-establishment – bien que le personnage anti-establishment de Trump soit frelaté (et l’est toujours).
- 2016-2050, le choix entre l’oligarchie et la démocratie. L’élection de 2024 a représenté un virage vers l’oligarchie, mais je crois que Trump et son oligarchie iront trop loin, et nous choisirons une démocratie plus robuste». (Substack.com, 29 décembre 2024, Robert Reich).
Les Américains sont conscients de leur histoire. Mais certains veulent encore croire aux promesses de Trump.
Or le défi que pose Trump ne réside pas seulement dans les politiques qu’il promet, les institutions publiques qu’il délégitime, ou la richesse qu’il va redistribuer vers le haut : il menace en réalité le tissu politico-social-culturel du pays.
Cependant, si l’élection de Trump, pour la deuxième fois, a divisé le pays en deux factions irréconciliables, il n’a pas gagné tous les Etats, ni remporté tous les votes et les Républicains sont eux-mêmes divisés en plusieurs chapelles, évangélistes, catholiques romains, quelques républicains encore un peu « sociaux » et leurs contraires : les supporters d’Ayn Rand papesse du libertarisme, etc.
D’autre part, il n’y a que 2 ans, avant les élections à mi-mandat pour mettre à exécution ses projets, ce qui semble difficile. Mais il a une force de nuisance réelle.
Les mesures prises par Trump susciteront et suscitent déjà des réactions chez les électeurs démocrates convaincus contre les atteintes aux droits « sociétaux » : avortement, expulsion des migrants installés depuis longtemps aux Usa, aux mesures anti écologiques, etc. Mais ensuite chez ses partisans, les ouvriers, le « petit peuple » quelle que soit sa « couleur », qui va se trouver aux prises avec les folies capitalistes des « libertariens » qui entourent leur président.
L’ombre de Reagan
Bref, cette « reprise en main du pays et du monde », par Trump ressemble à s’y méprendre à la politique de Reagan des années 1980 jusqu’à la chute de l’Urss en 1991.
Sous Reagan, la « guerre froide » et du « « containment » (endiguement) a atteint son apogée contre l’Urss, sans affrontements directs entre les deux puissances nucléaires. Les Usa soutenaient les rebellions contre les régimes ouvertement pro-soviétiques, et luttaient contre les guérillas pro-soviétiques, ou même simplement de « libération », dans le monde, comme les « Contra » en Amérique latine, l’Unita en Afrique et les « Moudjahidin » en Afghanistan, etc. Ils n’affrontaient pas directement les soviétiques, troupes armées contre troupes armées. Ils sapaient peu à peu l’influence et la puissance soviétique.
Comme ce nouveau projet de Trump pour la « conquête de Mars », l’idée stratégique de Musk, et sa décision de construire un « dôme de défense spatial » anti-missiles protégeant l’Amérique, ressemble assez à la politique de Reagan de la « guerre des étoiles », qui poussa l’Urss à réagir en engageant des dépenses pour sa défense, que son économie ne put tenir et qui provoqua, avec la guerre d’Afghanistan, la fin de l’Urss (1979/1989).
Mais reagan ne voulait pas détruire "l'ordre international" au contraire.
Le Nouvel ordre international
Déjà Biden tout au long de sa présidence a évoqué la possibilité d’un « nouvel ordre international ». Surtout après son soutien à Zèlensky, ce nouveau messie de la démocratie « occidentale », qui a pu influencer le vieil homme malade en lui proposant la guerre pour « affaiblir la Russie » et l’exclure de toutes les organisations internationales, comme l’O.N.U.
Cet ordre-là, n’est rien d’autre qu’un ordre « mondial » débarrassé des Russes, des Chinois et d’autres « Bad boys » avec lesquels l’Empire est déjà en guerre, par procuration en Ukraine, ou peut-être bientôt ouvertement militaire contre la Chine.
D’autre part il ne faut jamais oublier que les guerres de l’Empire pour « la démocratie » ou le « changement de régime » ont scandé toute la deuxième partie du 20ème siècle, et le premier quart du 21ème pour une « démocratie » caricaturale amenée à la pointe des fusils, et dont les peuples étaient en réalité évincés, placés sous contrôle américain. Cette « démocratie » déformée par des intérêts de puissance, a justifié bon nombre de guerres criminelles comme celles des « changement de régime » contre des populations qui se voyaient ainsi dépourvues de toute lutte autonome pour leur émancipation et asservies, contraintes par ces « nouveaux régimes » contrôlés par l’empire...
Mais ces projets impériaux ne pourraient-ils pas être contrebalancés, par exemple, dans un regroupement des pays anciennement colonisés par les puissances européennes ou qui ont connu les guerres impériales ?
Le basculement du monde vers l’Asie.
Chine et Inde se sont rencontrées en Octobre 2024 et ont annoncé la reprise des vols directs et un accord pour des patrouilles qui surveillent leur frontière, objet de nombreux conflits armés. Ils savent Trump capable de grand chambardement et d’actions irraisonnées, contre « l’Asie » et sa grande compétitive.
Trump, aurait pris la mesure de la montée de la puissance et l’avance de la Chine dans le domaine de la technologie si important aujourd’hui. Il poursuit à sa manière, la vision d’Obama, d’un déplacement « tellurique » du monde et du Sud dit « global », vers l’Asie et face aux « Occidentaux ». Une nouvelle géopolitique effervescente qui sculpte et accentue la concurrence contre la force et l’influence de l’Empire et ses supplétifs.
La « Mondialisation libérale » et capitaliste a eu comme conséquence la montée de « nouveaux acteurs » au niveau international qui cherchent à s’émanciper de la domination économique et militaire de la « super puissance ».
Les BRICS. C’est-à-dire 55 % de la population mondiale, 42,2 % du PIB mondial (dont celui de l’Afrique, 18%, qui passera à environ 38% en 2050).
Une force politique et économique en mouvement, qui n’est hostile ni à la Russie ni à la Chine, des pays qui veulent s’engager, ensemble, pour rattraper un retard économique et social, par rapport aux standards « occidentaux » des ex-colonisateurs.
Certes, ce ne sont pas des élites dirigeantes révolutionnaires porteuses d’un programme social et politique. Plutôt des autocrates qui imposent à leurs populations de milliards d’individus, des régimes de surveillances sévères et très durs. Mais leur volonté d’émancipation des règles édictées par l’Empire et les Européens, et leur volonté de trouver leur place pour participer à armes égales au développement du Monde, annoncent un « basculement du monde » qu’il faut penser.
Les Européens, en perte de pouvoir et de vitesse, devraient être les premiers à le comprendre. Ils devraient changer de perspectives, commencer par exemple d’abord par cesser toutes leurs menaces contre la Russie pour privilégier la Paix avec l’Ukraine, et choisir de bonnes relations avec la Chine et les autres, en participant ouvertement à leur développement, sans arrières pensées impérialistes, et sans angélisme.
Ils ont une immensité de besoins à combler pour une coopération équilibrée des Européens dans tous les domaines économiques, scientifiques et d’échanges culturels. Et une immensité de ressources pour cela. C’est à ne pas rater, car c’est une condition importante de notre propre développement et survie politique et culturelle, contre la servitude imposée par les Usa.
Et si les BRICS, s’expriment pour un retour plus ou moins timide vers les thèses de la conférence de Bandung lancée à l’initiative de Nasser, Tito, Nehru, Soekarno, en 1955, dite des « pays non alignés » ? Eh bien, tant mieux, le monde ne s’en portera pas plus mal qu’actuellement !
Le mouvement des « non-alignés » est une organisation internationale, dont on parle peu, qui regroupait en 2012, 120 Etats, qui se définissent comme n'étant alignés ni avec ni contre aucune grande puissance mondiale (17 États et 9 organisations internationales y ont en plus le statut d'observateur). « Ce mouvement né durant la guerre froide visait à regrouper les États qui ne se considéraient comme alignés ni sur le bloc de l’Est, ni le bloc de ‘Ouest. La déclaration de la Havane en 1979 est d'assurer « l'indépendance nationale, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité des pays non alignés dans leur lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme, la ségrégation, le racisme, et toute forme d'agression étrangère, d'occupation, de domination, d'interférence ou d'hégémonie de la part de grandes puissances ou contre l’intrusion de celle-ci ou de blocs politiques » et de promouvoir la solidarité entre les peuples du « tiers monde » (Wikipedia).
En octobre 2024, les BRICS comptaient neuf membres et 13 pays partenaires :
- 5 membres originaux : Brésil Russie Inde Chine Afrique du Sud
- 4 nouveaux membres (invités en août 2023 ; officiellement admis en janvier 2024) : Égypte Éthiopie Iran Émirats arabes unis
- 13 pays partenaires (acceptés en octobre 2024) : Algérie Biélorussie Bolivie Cuba Indonésie Kazakhstan Malaisie Nigéria Thaïlande Turquie Ouganda Ouzbékistan Vietnam
- Et de nombreuses demandes d’adhésion.
- Le Président de Gaulle, en son temps, bien qu'il ne se soit pas directement impliqué dans la Conférence de Bandung, les avait salués amicalement et elle a eu une certaine influence sur la politique française de décolonisation. On peut mesurer le recul actuel de la France dans la politique internationale avec une sujétion à la politique internationale américaine - sauf un petit intermède avec Chirac qui a dit Non à l’envoi de troupes en Irak en soutient à l’invasion américaine en 2003 –. Voilà 2 hommes de droite « nationalistes » qui refusent la sujétion, alors que Mitterrand, le « socialiste », atlantiste, a cédé sur la guerre contre la Serbie en 1992/1995 et s’est impliqué dans la guerre au Rwanda et le génocide en 1994.
Trump, est-il l’homme de la paix ?
Trump, l’homme des « deals » à son avantage, va devoir trancher clairement sur deux des guerres les plus importantes de ces 30 dernières années, après la guerre de l’Otan qui a fait éclater la fédération Yougoslave (1990/2001).
Guerre en Palestine
C’était la guerre de Biden : 45000 morts et 100000 blessés ou handicapés, dont 60% de femmes et d’enfants blessés ou morts.
C’était aussi la guerre de Trump, avec son envoi d’armes à Israël sous son premier mandat.
Israël c’est surtout la pointe avancée des Américains dans le proche Orient, qu’ils veulent toujours « remodeler » selon leurs propres intérêt géo stratégiques et malgré leurs échecs cuisants en Irak, Afghanistan, Syrie, Libye, etc.
Trump a toujours soutenu Netanyahou dans sa conquête totale et l’expulsion des Palestiniens, hors de Gaza et de la Cisjordanie. Il a déplacé en décembre 2017, l’ambassade des Usa de Tel Aviv, à Jérusalem qu’il a baptisé de « capitale d’Israël » ! Or la partie Est de la ville – qui était sous mandat international - devait revenir aux Palestiniens dans un accord de partage entre deux Etats reconnus : Israël/Palestine.
Trump est aussi à l’écoute de ses groupes évangélistes qui se disent le « peuple de la bible », de son gendre qui a conclu les « accords d’Abraham » - contre les intérêts des Palestiniens et qui ont poussé le Hamas à la reprise de la guerre avec son attaque du 6 octobre 2023 - et du lobby sioniste à Washington, même si la population de jeunes juifs américains a protesté dans les facs les plus prestigieuses du pays.
Une « Trêve » a été signée par les belligérants, mais « Une Trêve » ce n’est jamais « la Paix ». Les expulsions de Palestiniens se sont multipliées et vont se poursuivre. La dernière déclaration de Trump est très claire : « Le président Donald Trump a déclaré samedi qu’il aimerait voir la Jordanie, l’Égypte et d’autres pays arabes augmenter le nombre de réfugiés palestiniens qu’ils acceptent en provenance de la bande de Gaza – déplaçant potentiellement suffisamment de population pour « nettoyer » la zone déchirée par la guerre et « y faire table rase » ». (Will Weissert et Zeke Miller pour Associated Press, Washington, 25 janvier 2025).
La guerre d’Israël s’est élargie au Liban contre le Hezbollah, et en Syrie toujours avec l’aide des Américains. Notons que sous les Assad, chiites, il n’y a jamais eu d’affrontements frontaliers contre Israël. Il reste que les Israéliens et les Américains ont en vue une guerre contre l’Iran.
S’il n’y a pas le début d’un un règlement pacifique pour un Etat Palestinien ou toute autre forme politique qui accorderait et garantirait les mêmes droits de citoyenneté des Palestiniens, la guerre désespérée des Palestiniens reprendra, un jour ou l’autre, sous des formes peut-être plus terribles que celles du Hamas. Cela veut dire entre autres, qu’Israël renonce à se proclamer comme « Etat Juif »
Guerre en Ukraine
En réalité les Usa n’ont jamais changé leur fusil d’épaule, ils ont continué une guerre sourde, « froide », contre la Russie, depuis 1945.
Pourquoi l’Otan ne s’est-elle pas sabordée en 1991 comme l’ont fait les soviétiques qui ont dissout leur Pacte de Varsovie ?
Si Reagan avait promis verbalement à Gorbatchev de ne pas étendre l’Otan vers l’Est, il a refusé de prendre en compte l’autre demande de Gorbatchev pour une aide à reconstruire un pays plus « ouvert ». Reagan n’a vu dans Gorbatchev qu’un communiste qui voulait instaurer un communisme « à visage humain », et donc ce qui en faisait un adversaire des Usa libéraux qu’il fallait combattre par tous les moyens.
Busch père et les autres présidents suivants, ont poursuivi plus ou moins directement cette politique « Contre l’empire du Mal » avec la guerre en Afghanistan, via les clans des chefs de guerre du pays, puis avec les Révolutions couleurs dans les ex-pays du bloc soviétique, et leur adhésion … à l’Otan !
Avec la guerre « par procuration » en Ukraine, contre la Russie, Les Américains et les Britanniques ont préféré la guerre que de répondre aux demandes de Poutine décrivant sa réalité : « l’encerclement de la Russie par les forces de l’Otan », un accord garantissant la sécurité de la Russie et de ses frontières légitimes.
Les Ukrainiens, indépendants depuis 1991, comme tous les autres pays de l’Est soviétique, se sont par la suite soumis à l’administration américaine en incluant l’adhésion à l’Otan dans leur constitution !
Dès ces années-là, 5 milliards de dollars ont été versés (déclaration de Victoria Nuland au Congrès). Et en 2014 on a pu voir la même Nuland - responsable des Affaires étrangères - et le Vice-président d’Obama, Biden, place de Maïdan lors du coups d’Etat contre le Président élu Ianoukovitch, un « pro-russe ».
Le nationalisme ukrainien renaissant - avec l’héroïsation de la figure de Bandera comme « libérateur contre les Russes », en réalité collaborateur-nazi des années 1940/1941 - a choisi de mener une politique répressive contre les 40% de Russes historiquement présents depuis plusieurs générations dans l’Est du pays, au Donbass, dans les villes de Donetsk, Louhansk, Kharkiv qui avaient le Russe comme lague première à égalité avec l’ukrainien. Le tort des Russes, ils n’avaient pas soutenu la « révolution /coup d’Etat » de Maïdan.
Et les Ukrainiens d’inclure dans leur constitution l’adhésion à l’Otan.
En 2014 Poutine avait « récupéré la Crimée ». Le Monde s‘est tu, considérant qu’elle était Russe, de droit.
En 2022, Poutine, sans réponse des Américains a envahi l’Ukraine, pour une « opération de police interne » qui se voulait aussi rapide que l’expédition gagnée en Géorgie en 2008, là aussi pour venir en aide à des Russes qui n’avaient pu obtenir tout simplement l’autonomie de leurs territoires. Poutine a fait un très mauvais calcul.
3 ans après, des centaines de milliers de morts, blessés, handicapés, des terres rasées à l’os, bref, les ravages d’une guerre couverte avec 300 milliards, partagés à parts égales entre l’UE et les Usa. Et une guerre en Ukraine qui ne peut être gagnée ni par l’un ni par l’autre des adversaires, avec le danger d’un conflit s’internationalisant en une 3ème guerre mondiale, comme les 2 autres, à partir du sol européen !
Trump a hérité de la sale guerre de Biden. Il veut que « cette tuerie cesse » et il a renvoyé l’Ukraine et la Russie dos à dos pour qu’elles commencent leurs négociations.
Or, Zèlensky mène sa propre politique et surtout il veut entrainer les Européens vers une confrontation directe avec les Russes. Une nouvelle lézarde entre les pays Européens. De Macron, le belliqueux, prêt à envoyer des troupes armées, à Orban qui se présente comme un intermédiaire irremplaçable pour la Paix.
Zèlensky refuse que Trump discute d’un processus de Paix seul à seul avec Poutine, et sans les Européens. On peut se demander à juste titre quelle serait un accord de Paix, sans la présence de l’Ukraine aux négociations ? Mais on peut se demander aussi, quelle est la volonté de Paix de l’Ukraine, qui ne voulait pas discuter avec le « dictateur Poutine » ? Avec la présence sur son sol de groupes paramilitaires néo fascistes qui ne voudront pas lâcher les armes ?
Trump n’envoie plus d’armes à l’Ukraine et veut réduire ou supprimer les subventions. Il veut se défausser de cette guerre « inutile » sur les Européens, et leur demande (tout comme Obama et Biden) de porter leurs contributions à l’Otan à hauteur de 5%, contre 2% actuellement ! Impossible sans révoltes sociales. Macron vient de porter le coût de la défense à 50 millions par an jusqu’à 2030. Mais il est en danger d’être démissionné. Tout comme Scholz avec ses 100 milliards pour reconstruire une armée Allemande.
Quant à la direction européenne, elle s’est montrée belliqueuse, elle voit le retour d’Hitler en Poutine et les médias d’analyser ce conflit en s’appuyant sur les éléments de la guerre contre les nazis allemands. En vérité, malgré des effets de manches, qui veut mourir pour l’Ukraine ?
Cette guerre, comme toutes les guerres, a un coût politique et social, qui agresse les populations européennes contre tout projet d’augmentation des budgets de la défense en cette période de crise économique et d’incertitude politique.
L’UE, s’indigne d’être évincée des éventuels pourparlers de paix. Mais il est possible que cette « confrérie de marchands et de financiers », habituée à la guerre commerciale et financière, mais pas du tout à la « guerre militaire », est peut-être soulagée. Sauf les « Va-t’en guerre » : les Baltes, les Polonais et les nouveaux adhérents à l’Otan qui ont tous des comptes à régler avec les « soviétiques », car ils ont tous été occupés, soumis par les nazis et ensuite « délivrés » par les « soviétiques ». Pour certains d ’entre eux, leurs « élites » ont collaboré avec les nazis et assassiné beaucoup de Juifs dans le cadre de la « solution finale ». !
Macron, lui s’est imaginé en chef d’escadron européen. Il doit renoncer à son rêve napoléonien, car il se trouve affaiblit par le bazar politique interne ; il risque la censure et la démission.
Il est temps de s’organiser en Europe, comme les Allemands, les Italiens, les Britanniques qui militent pour la Paix et contre la guerre en Europe !
Le retrait des Usa de l’Otan. (Chiche !)
En fait les Européens se trompent sur les intentions des Américains. Les bases et tous leurs soldats américains participent plus de la défense en avant-poste de l’Amérique, que pour la défense des Européens qui n’auront pas leur mot à dire !
Trump a toujours secoué les Européens. S’ils ne portaient pas leurs dépenses militaires à hauteur d’abord de 2% - Obama les avait déjà menacé - et aujourd’hui à hauteur de 5% de leur PIB, les Américains se retireront de l’Otan.
Affolée, l’U.E répond en ordre dispersé : ceux qui comme les Allemands ne peuvent concevoir une remise en cause de leurs relations avec « l’ami américain ». Ceux qui comme la Pologne continueront à acheter des armes à l’oncle Sam. Ou ceux comme Orban et Meloni, fiers d’avoir été invités, par Trump à son investiture, et pas Von der Leyen. Il est vrai que Meloni a sur son sol une centaine de bases américaines avec quelques dizaines de bombes nucléaires. Et enfin une France coincée entre ses projets « encore plus d’Europe » pour une « défense indépendante » mais amicale face aux Usa.
Autre nouveau problème déstabilisant, l’Otan de Biden (c’est-à-dire les Usa) a décidé de s’étendre vers l’Asie, et de prendre en charge la défense du Japon, de la Corée du Sud et bien sûr celle de Taïwan. Ce qui n’est plus du tout une défense de l’Atlantique Nord.
Alors, il faudra bien que les politiciens européens choisissent ou non la soumission aux intérêts américains. Accepter un dictat de Trump, c’est à dire des budgets qui plomberaient définitivement les dépenses sociales des « services publics » déjà bien rabotées par la politique anti-sociale de l’UE avec de possibles émeutes de la population. Ou comme le propose Macron, construire une défense autonome, plus ou moins resserrée. Mais l’UE n’est pas assez unie pour un « commandement unique » européen.
La défense européenne » sous couvert de l’Otan, affiche actuellement la présence de quelques 100000 soldats américains, et autour de 180 bombes nucléaires distribuées sur le sol européen dans des bases plus ou moins importantes. En Juin 2024 : L’Allemagne : autour de 34896 soldats, l’Italie, 12323, l’Espagne 3253, la Grande Bretagne : 10180, la Grèce : 393, la Belgique : 1119. Autour de 4000 en Pologne.
La Grande Bretagne est autonome nucléairement, mais elle a des bases militaires américaines sur son sol.
La France est le seul pays avec son nucléaire indépendant, et sans bases militaires américaines sur son sol depuis de Gaulle. Elle pourrait être un point de ralliement pour une sécurité indépendance réelle face aux Usa. Mais personne ne veut de son leadership. Elle n’a pas totalement la confiance des Européen atlantistes, qui se méfient de son passé « Gaulliste », et son économie plafonne, elle accumule les dettes.
L’annonce de « dénucléarisation » (Chiche !)
Trump, vient de prononcer un discours virtuel au Forum de Davos en Janvier 2025, dans lequel il a déclaré qu’il souhait discuter de « dénucléarisation » avec la Russie et la Chine. Si c’était vrai, le monde pourrait enfin respirer un peu plus facilement.
Oui, mais comment y croire ? En réalité Trump envisage de se protéger contre toutes les nouvelles puissances qui veulent un armement nucléaire, comme la Corée du Nord, l’Iran, ou la Chine, puissance nucléaire naissante, mais bien sûr il vise surtout la Russie avec ses plus ou moins 5500 ogives.
Sachant que la force des USA repose sur 900 milliards de dépenses pour la Défense depuis 2008, Trump a-t-il vraiment la capacité d’affronter son complexe militaro-industriel qui tire toujours l’économie et la recherche en sciences militaires vers encore plus de puissance et plus de richesse ?
Pour un socialisme démocratique et autogestionnaire
Il est évident que Trump, même s’il le souhaite, ne pourra que difficilement passer pour un « homme de Paix ». Sauf peut-être, on verra quelle sera son action pour une paix entre l’Ukraine et la Russie.
Alors que faire ?
« L’Occident ne meurt pas, mais il y travaille ». « La puissance occidentale est plus forte que jamais ». « Ce qui a changé, c’est que la combinaison du socialisme pour les financiers, de l’effondrement des perspectives pour les 50 % les plus pauvres et de la reddition de nos esprits aux Big Tech a donné naissance à des élites occidentales arrogantes qui n’ont guère recours au système de valeurs du siècle dernier. » (Yanis Varoufakis Project Syndicate le, 19 décembre).
Alors si « l’Occident » est plus fort que jamais, il faudra passer par les luttes politiques et sociales pour le transformer.
Sortir de l’Otan pour les Européens. Et se rassembler avec ceux qui veulent une défense commune européenne dégagée de la présence américaine qui n’est intéressée que par elle-même. Cesser de jouer des muscles et reprendre langue avec la Russie pour une solution acceptable pour l’Ukraine et pour la Paix en Europe. La guerre n’a jamais été profitable pour le prolétariat.
Sortir du camp exclusif des « Occidentaux », c’est-à-dire de l’alliance exclusive avec les Usa, et allez voir du côté des BRICS, par exemple, quels types de liens à recréer avec eux hors perspectives néo coloniales.
Reprendre, et redéfinir politiquement l’Union Européenne, déjà à partir des comités de citoyens regroupant toutes les opinions des différents pays. Quels compromis politiques pour qu’elle ne soit plus seulement « un libre marché » ? Ou en sortir définitivement.
Redéfinir « une démocratie renforcée », comme l’écrit Robert Reich. Une démocratie « par et pour le peuple ». L’expurger de tout ce substrat économiste, libéral et libertarien, en redonnant la parole aux peuples dans leur diversité.
La « démocratie » qu’il nous faut c’est une « démocratie » avec le demos : l’intervention directe des peuples dans la gestion des entreprises, de la finance, des services publics, des communes et de l’Etat. C’est-à-dire lutter pour :
Un « socialisme démocratique et autogestionnaire », et un nouveau Pacte pour une « Paix internationale perpétuelle »
Janvier 2025