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Le document élaboré à la Farnesina siège du ministère des affaires étrangères) en étroite coordination avec le Palazzo Chigi (le parlement), a été présenté à New York par le ministre Luigi Di Maio lors d’une conversation avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres

Quelles en sont les 4 étapes importantes :

  1. Cessez-le-feu

 - La première étape est la plus ardue et concernerait la proclamation du cessez-le-feu, avec pour conséquence le démantèlement de la ligne de front en Ukraine. Le principal problème lié à ce point réside dans le fait que la proposition devra être négociée alors que les deux pays sont en conflit, sans recourir immédiatement à une trêve. La démilitarisation devrait servir de viaticum vers la cessation définitive des hostilités.

  1. Le statut de l’Ukraine

 - La deuxième étape de la proposition italienne ferait référence au statut international de l’Ukraine après la guerre. La meilleure option, selon l’administration Draghi, serait la neutralité du pays. Le tout sous la protection d’un bouclier politique, construit sur la base d’une « garantie » internationale : la compatibilité ukrainienne avec une future entrée dans l’Union européenne. Ce nœud devra également être résolu par le biais de négociations multilatérales.

  1. Le sort des zones contestées

 - Le troisième point de la feuille de route se concentre sur la question des territoires et des frontières, avec un accent sur la Crimée et le Donbass. La Russie et l’Ukraine devront donc se mettre d’accord sur les zones contestées. Ces dernières jouiraient en pratique d’une pleine autonomie, à condition toutefois que Kiev conserve sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national. Le dossier traiterait également des dispositions législatives et constitutionnelles et des mesures politiques d’autonomie gouvernementale, ainsi que de la réglementation des droits linguistiques et culturels, de la libre circulation et de la préservation du patrimoine historique.

  1. Assurer l’équilibre international

 - La quatrième et dernière étape porterait sur les garanties internationales et proposerait un accord multilatéral sur la paix et la sécurité en Europe. Bruxelles et Moscou devront donc recalibrer leurs relations mutuelles et réorganiser l’équilibre international. Avec quelques priorités : la stabilité stratégique, le désarmement et la maîtrise des armements, la prévention des conflits et les mesures de confiance. Quant à l’armée russe, les conditions du retrait du sol ukrainien devront être établies. L’intention serait de revenir au statut d’avant l’invasion et d’initier un assouplissement progressif et parallèle des sanctions contre Moscou.

Qui maintiendra l’équilibre ?

 - Avant le passage d’une étape à l’autre, « la loyauté envers les engagements pris par les parties doit être testée ». La tâche de supervision sera confiée à un GIF (International Facilitation Group) formé par les États et les organisations internationales, principalement l’ONU et l’UE. Pour l’instant, il n’y a pas de liste officielle des pays à impliquer dans le projet, même si les nations « papabile » (éligibles) seraient les mêmes que celles qui se proposent depuis des semaines comme « arbitres internationaux » du conflit. Outre l’Italie, il s’agirait de la France, de l’Allemagne, de la Turquie, des États-Unis, de la Chine, du Canada, du Royaume-Uni, de la Pologne et d’Israël. Selon les anticipations, le GIF « favoriserait les activités de surveillance, le déploiement de forces de maintien de la paix et la mise en place de missions d’observation ». L’objectif est « d’assurer la mise en œuvre des divers arrangements conclus par les Parties avec l’aide et l’appui internationaux. » Le Groupe devrait également promouvoir la coordination multilatérale de l’aide et de l’appui à la reconstruction par le biais d’une « Conférence des donateurs ».

Le plan est-il réalisable ? Les scénarios 

- Alors que la Russie réitère continuellement sa ligne dure en revendiquant les zones occupées, l’Ukraine semble avoir acquis une plus grande ingéniosité diplomatique et militaire. En plus de repousser les Russes de certaines parties du pays et de résister jusqu’au bout, Kiev a qualifié l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de « sacrées et d’intouchables ». L’issue de l’affrontement pour le Donbass sera cruciale pour déterminer l’efficacité du plan italien.

, Poutine renverserait au moins le cours d’un conflit qui ne s’est pas encore déroulé comme espéré. Avec Marioupol et Severodonetsk, la Russie renforcerait sa présence dans l’Est de l’Ukraine, étendant sa frontière militaire jusqu’à la frontière naturelle représentée par la rivière Seversky Donetsk. Rendre les négociations de paix déjà difficiles beaucoup plus difficiles.

L’armée russe ne serait plus en mesure de garantir l’initiative militaire et n’aurait plus de réserves à jeter dans la mêlée. La guerre de Moscou deviendrait ainsi une guerre défensive à tous égards, du moins jusqu’à la mobilisation générale possible et redoutée. En revanche, l’Ukraine avancerait sur le terrain avec une plus grande agressivité, contrecarrant chaque mouvement de Moscou.

Selon plusieurs analystes, cependant, dans un court laps de temps, le conflit pourrait atteindre une 

Une fois la vague de raids et de contre-attaques terminée, les parties pourraient donc être persuadées de déposer progressivement les armes afin de s’asseoir en permanence à la table des négociations. À ce moment-là, la voie de la trêve et de la paix proposée par l’Italie pourrait se concrétiser.