THE SORROWS 0F EMPIRE
Militarisme, Secrecy.and the end of the Republic
Chalmers Johnson
A metropolitan Owl Book, Henry Holt and company New York 2005
Qu'elle soit Républicaine ou Démocrate {tant pis pour ceux qui ont des illusions en ce qui concerne les démocrates} l'Administration américaine nourrit un Etat dans l'Etat : le puissant complexe militaro-industriel. C'est lui qui décide depuis la deuxième guerre mondiale de la marche du monde sous la bannière « vertueuse » de l'Otan, il suffit de vérifier que depuis la guerre de Corée l'essentiel des guerres qui ont eu lieu le sont à l'initiative des Américains : guerres pour la « liberté », guerres contre le « communisme », guerres contre les « Etats voyous », « guerre contre le terrorisme », guerres sans discontinuités, guerres à venir...
Même si ce livre n'est pas récent, il est toujours temps de le présenter. Chalmers Johnson est un auteur « référence » aux Etats-Unis, Président de l'Institut de Recherches sur la politique du Japon, il est aussi professeur émérite de l'université de San Diego en Californie et un citoyen, un commentateur critique de la politique étrangère de son pays, qu'il analyse et qu'il combat d'autant mieux qu'il a été en son temps consultant pour la CIA et qu'il en connaît donc l'idéologie et la stratégie.
Les « chagrins de l'empire » (politique militaire, services secrets, et la fin de la République) a été un best-seller à sa sortie aux USA. C'est un livre tellement important qu'il n'a pas été traduit en France car il met à bas le mythe d'une Amérique soucieuse des intérêts du « monde libre » (dont on nous bassine à longueur de presse et de télé et de déclarations politiques serviles) en proposant la critique la plus fondée et exhaustive qui soit de la volonté hégémonique américaine en direction du monde et de sa stratégie impérialiste. C'est le deuxième d'une trilogie dont le dernier volume paru en 2007 a pour titre Nemesîs : The Last Days of the American Republic (2007) - Némesis les derniers jours de la république américaine, livre bien entendu introuvable en France par lequel il analyse ce qu'il nomme le «keynésianisme militaire : la volonté de maintenir une économie de guerre permanente et de traiter le militaire comme un produit économique ordinaire, même s'il ne contribue en rien à la production ou la consommation».
Comment contrôler de vastes espaces du monde, sans que cela soit perçu comme la colonisation, au sens classique, de différents peuples ? C'est très simple nous dit Ch. Johnson, grâce aux centaines de bases militaires (près de 800) implantées sur tous les continents. Alors que les Russes procédaient au désarmement de leur force nucléaire, Les Américains décidaient non seulement de développer le nombre de bases mais aussi de relancer les solutions militaires pour répondre aux problèmes politiques et économiques du monde. Par exemple il faut se rappeler que si les « Kosovars » ont « gagné » leur confetti de territoire contre les Serbes, c'est qu'ils ont été armés
Suite dans Utopie Critique n°47