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Catégorie : Editorial

« La crise que connaît l’Otan s’aggrave de plus en plus. Alors que le président américain Donald Trump mise sur une paix avec la Russie en Ukraine, les alliés européens de l’Otan veulent poursuivre à tout prix la guerre meurtrière par procuration. Quant à l’Otan qui a été créée avant tout pour imposer les intérêts des Etats-Unis en Europe, elle se retrouve confrontée à une épreuve de vérité. Tandis que les Chefs d’Etat et de gouvernements européens, surtout ceux de la Grande Bretagne la France et d’Allemagne, adhèrent à l’illusion dangereuse qu’une coalition des volontaires pourra encore faire plier la Russie, une puissance nucléaire, les Etats-Unis vont dans une direction tout à fait opposée, dans l’espoir qu’une paix avec la Russie puisse enfoncer un coin entre Moscou et Pékin.

(..) Les va-t’en guerre espèrent ainsi pouvoir se servir de l’Otan pour mener leur politique de confrontation. Et cela alors même que 17 services secrets américains, sous l’administration Biden, avaient observé que le rapport en matière de dépenses militaires entre les seuls membres européens de l’Otan et la Russie est déjà de 4 à 1. Des études font état d’une supériorité militaire massive de l’Otan dans à peu près tous les domaines.

Quel est l’enjeu alors ? Ce n’est pas une question de défense. Il s’agit d’un réarmement gigantesque, en particulier de l’Allemagne, pour pouvoir mener une « guerre de défense ». On convoque pour cela les mânes du passé et l’on s’abandonne à une surestimation de soi digne du Kaiser. Il est plus que temps de revenir aux traditions de la politique de détente, une politique qui a épargné à l’Europe l’enfer nucléaire durant la guerre froide. »

(Avant-propos d’Oskar Lafontaine, ancien président du SPD et du parti Die Linke en Allemagne – dans le livre « Contre l’Otan, pourquoi l’alliance atlantique doit disparaître », de Sevim Dagdelen, Editions critiques 2025)

 

Dernières minutes, 13 Juin 2025 : Israël/Iran.         Les bombardements contre les infrastructures nucléaires iraniennes par Israël - pendant la guerre d'"éradication" et d'"extermination" pour briser les Palestiniens - démontrent s'il le faut que 80 ans de guerres anti monde arabe et l'opposition du monde arabe et de l'iran contre la volonté d'Israël et des Usa à être "les gendarmes de la région", font d'Israël une machine propice à une guerre sans fin  (cf fin edito)...

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Deux guerres secouent le Monde. L’une concerne l’Ukraine contre la Russie. L’autre l’extermination de la population gazaoui par Israël (cf. l’article Palestine).

La guerre « par procuration » entre l’Ukraine et la Russie, n’est pas la nôtre, mais elle s’installe de plus en plus en Europe par la folie aveugle de nos gouvernements qui veulent croire à la « défaite » de la Russie par l’Ukraine, contre toute logique. Elle présente le danger d’un affrontement nucléaire pour la survie du monde post deuxième guerre mondiale.

La nouvelle troïka européenne belliqueuse – Macron (qui avait prédit la « mort cérébrale » de l’Otan), Starmer (qui n’est plus dans l’UE, que fait-il là ?) et enfin l’inénarrable et dangereux clown Merz (nommé de justesse chancelier au deuxième tour) - conduite par de Mme Ursula Von der Leyen, allemande de surcroît, dit défendre les intérêts des Européens et surtout des Allemands et de l’Otan. Elle met ainsi fin à 80ans de pacifisme allemand.

Les promesses de Paix de l’après deuxième guerre mondiale, du « plus jamais cela » se transforment aujourd’hui en menaces de conflit nucléaire.

L’autre conflit, la guerre d’« extermination » des Palestiniens par Israël et ses mentors : les Usa de Biden/Trump. Et UE sous les yeux du monde, c’est une longue histoire de sang ouverte depuis l’implantation d’Israël en 1947/1948, dont Biden gâteux était l’avant dernier maillon, remplacé par Trump, l’ « homme de la Paix » et du « deal » qui finance et arme Israël, sans discontinuer, contre la présence palestinienne … en Palestine !

« La guerre », c’est depuis 1945, en quelque sorte, une tradition américaine. Les Démocrates, et les Républicains pratiquent, à peu de choses près, de la même manière pour répondre aux conflits, où qu’ils se trouvent : « la guerre ». Ils ne sont jamais coupables car ils « agissent pour le bien de l’humanité » et la « démocratie ».

Certes, l’Histoire est une longue suite de conflits sanglants, mais cela ne semble pas ébranler leur conviction qu’ils sont une sorte de « peuple élu par Dieu » pour régler les affaires du monde. Ils se pensent toujours comme le « sel de la terre », le cœur du monde.

Pourtant, ces Démocrates/Républicains qui parlent de « liberté », ne peuvent nous faire oublier qu’ils furent, jusque- là, la seule puissance à utiliser le nucléaire sur une population, celle du Japon, d’Hiroshima et de Nagasaki, en juin 1945, qui s’avouait vaincue et demandait alors sa reddition ! Quand les Russes ont-ils utilisé leur nucléaire contre une population ?

 

 

La Russie « l’ennemie principale »

 

Quand l’histoire d’une « révolution trahie » (Trotsky 1939), pèse toujours sur l’histoire de la Russie d’aujourd’hui.

La Russie est devenue l’ennemie du « monde occidental » dès la révolution de 1917 et surtout avec la création des Partis Communistes dans le monde entier par la scission à la demande des bolchéviques, en 1919, entre les Socialistes et les Communistes. (Moscou, les 21 conditions d’adhésion à la 3ème internationale communiste).

« L’Occident » dès la fin de la guerre en 1918, veut tout de suite détruire sa progression. Rosa Luxemburg fondatrice du Pc en Allemagne, est assassinée une dizaine de jour après sa création en janvier 1919. Ensuite le fascisme italien (Mussolini) et le nazisme racial allemand (Hitler) vont prendre le pouvoir par la violence en recrutant d’abord la petite bourgeoisie, les bandes armées de soldats désœuvrés et une partie du sous-prolétariat. Ils reçoivent ensuite des fonds et le soutien politique total de la grande bourgeoisie industrielle et commerciale.

Après la mort de Lénine, (1924) « L’espoir communiste des peuples » sombre dans la réaction stalinienne. Staline avec « la bataille de l’acier », poursuit l’industrialisation du pays, et la collectivisation des campagnes à un rythme d’enfer en partie avec la main d’œuvre des goulags où sont emprisonnés (non assassinés) ceux qui conteste sa politique. S’en suivent 27 millions de Russes et de Soviétiques qui meurent dans la deuxième guerre mondiale pour la victoire du « monde libre » contre Hitler et le nazisme. Avec lequel il avait auparavant signe en 1939 un accord de non intervention, Mais Hitler a tant la haine de la Révolution bolchévique qu’elle lui fait envahir la Russie en 1941.

« L’équilibre de la terreur », « la guerre froide »

Dès la fin de la guerre en 1945, a peine signé les accords de Paix, Churchill et Roosevelt créent l’Otan de la « défense atlantique ». Et commence alors la « guerre froide » jusqu’à l’effondrement de l’Urss en 1989/1911.

Après 1945, les Russes ont rattrapé leur retard en matière nucléaire, entre autres grâce à deux savants Américains : les « Rosenberg », condamnés à mort parce qu’ils voulaient établir l’« équilibre de la terreur » : donner aux Russes la possibilité de construire leur propre bombe.

Par la suite, les Russes ont même dépassé les Américains dans la course à l’espace avec le spoutnik en 1957. Ils ont aussi soutenu militairement et économiquement les révolutions anti-coloniales un peu partout dans le Monde. Ils en récoltent actuellement le bénéfice, par exemple, en Afrique Sub-saharienne malgré la rage impuissante de la FrançAfrique de papa, qui était là pour y faire « œuvre de civilisation » (c’est-à-dire d’enrichissement).

Le « dégel »

Kroutchev, (premier secrétaire du PC d’Urss 1958/1964), après la mort de Staline et la dénonciation de ses crimes, a permis au monde d’échapper de quelques secondes au feu nucléaire qui pouvait être déclenché par la crise des missiles à Cuba en 1962. Evité grâce à l’intelligence stratégique du Russe et de Kennedy. (Rien à voir entre ces deux hommes et nos Fous belligérants du trio européen : Macron, Starmer, Merz qui veulent en découdre avec Poutine).

Mais tous ces efforts économiques et surtout militaires tout au long du XXème siècle ont un coût élevé, et ont conduits l’Urss à l’effondrement sous les yeux de Gorbatchev (1985/1991), arrivé trop tard pour démocratiser le régime, et de Reagan, arrivé trop tôt avec sa politique dévastatrice néolibérale et sa guerre des « étoiles ».

La guerre en Afghanistan (1979/1989). L’intervention russe à la demande des communistes du pays fraichement élus et minoritaires, et faisant face à la guerre des « seigneurs de la guerre » armés par les Usa et l’UE, puis Tchernobyl (1986 Ukraine) marquaient le début du déclin de l’Urss.

En 1989/1991 l’Urss s’effondre, perd ses anciennes Républiques socialistes et assiste à la vente du pays aux oligarques par un président alcoolique, Eltsine. Les actifs de la super puissance, tels que le pétrole, le gaz, l'acier, les chemins de fer et les médias, ont été bradés. L’espérance de vie a chuté, la pauvreté a explosé, le suicide et la toxicomanie ont explosé.

Les Etats du "glacis" sont devenus indépendants. Ils sont poussés à adhérer à l’Otan et couverts par une présence américaine et de l’Otan qui se renforce : Pologne, Roumanie, Etats Baltes, Allemagne, Royaume Uni. Sans oublier l’Italie, l’Espagne, etc, Seule la France n’a plus de bases américaines sur son sol et elle est indépendante sur le plan nucléaire depuis de Gaulle. Non seulement ils deviennent dépendants des achats d’armes américaines, mais ces bases américaines n’hésitent pas à s’impliquer dans les politiques des pays mis ainsi sous tutelle.

Et même si aujourd’hui Trump dit vouloir réduire les forces américaines dans l’Otan, pour l’instant il n’’en a rien fait et augmente plutôt la facture européenne de 2 à 5% pour leur sécurité !

Entre temps, la guerre de l'Otan en Yougoslavie (1991/2001), ravage la Serbie qui refusait la création d’un micro Etat ethnique et religieux, le « Kosovo ». Déjà une partie de l’opinion politique de gauche s’était solidarisée avec la politique de l’Otan (et surtout de manière inattendue, les militants de la 4ème internationale trotskyste !).

Entre temps le droit d’ingérence a caractère humanitaire est devenu le droit « d’intervenir dans les affaires d’un pays sans son consentement », largement inspiré de la « nouvelle philosophie française » dont on peut voir les principaux intellectuels sur tous les terrains de guerre … aux côtés des troupes de l’Otan. C’est la guerre en Irak par les Américains (2003) et contre la Libye par les Français toujours sans l’accord de l’Onu.

Arrive Poutine, l’homme à abattre.

Poutine, un officier formé par les services secrets (mais que restait-il de l’Etat russo-soviétique comme structure d’Etat autres que le FSB et l’armée ?), arrive au pouvoir en Mars 2000, s’attaque immédiatement à reconstruire l’Etat, relancer l’économie et … fait payer les salaires.

« C’est lui qui a sorti la Russie de l’abîme du marché libre dans lequel le pays et son peuple ont été plongés à la suite de la disparition de l’Union soviétique au début des années 1990 (..) Ce faisant, Poutine a réussi à restaurer la primauté de l’État sur une nouvelle oligarchie économique russe en plein essor – oligarchie cupide et corrompue qui avait été heureuse de laisser les masses du peuple russe entrer dans la misère et le désespoir. Le dirigeant russe s’est alors mis à reconstruire les institutions de l’État qui avaient été détruites au nom de la religion du « capitalisme de libre marché », avec pour résultat qu’un nouvel État a lentement mais sûrement émergé des cendres de l’ancien.» (Chris Hedges : La Russie à la croisée des chemins, 4 juin 2025, consortium news. Il a notamment écrit en 2002 « La course à la guerre est souvent une dépendance puissante et mortelle, car la guerre est une drogue. »)

Une série d’attentats Tchétchènes en 1999 - dont certains sans en produire la preuve, disent qu’ils seraient fomentés par Poutine lui-même - remettent la question du séparatisme islamique radical à l’ordre du jour en Russie. La révolte est écrasée à la mode Russe avec brutalité. Toutefois « l’occident » applaudit à deux mains, confronté lui aussi au développement du terrorisme des Al Qaïda et consorts.

A partir de 2003 la période des « révolutions de couleurs » flambent en Géorgie (2003) et en Ukraine (2004).

En Géorgie, les « spin doctors » (conseillers en communication et de stratégie politique : c’est-à-dire la CIA) s’en donnent à cœur joie et suggèrent au Président Saakachvili (Mouvement national uni) élu en 2004 de faire la guerre contre les séparatistes « russes » qui veulent leur indépendance : l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Quelques jours suffisent à Poutine pour régler le problème pour que naissent deux républiques autonomes. La Géorgie est un petit pays comparé à l’Ukraine. L’erreur de Poutine a été de penser qu’il réglerait aussi vite la « question Ukrainienne ».

L’Ukraine.

« En permettant une plus grande liberté d’expression à la société civile soviétique, Gorbatchev et sa perestrojka a provoqué la réémergence de mouvements nationalistes radicaux parmi les nationalités soviétiques. En Ukraine, ces mouvements radicaux, bien que nés dans un environnement social et culturel post-soviétique typique, se sont inspirés de mouvements et de penseurs profondément influencés par le fascisme européen et le radicalisme de droite de la première moitié du XXe siècle ». (Andrea Forti, Politics, rivista e studi politici, 2016,03,01)

L’Ukraine est tiraillée entre deux influences : côté Ouest, l’Europe - côté Est : la Russie. Elle a accueilli les nazis allemands en 1941 comme des libérateurs et elle s’engage pour un temps à leurs côtés jusqu’à pratiquer l’extermination des 2 millions de Juifs ukrainiens (Bandera : « gloire à l’Ukraine » « Gloire aux héros »). Il en est de même pour les Pays Baltes.

L’émergence d’une pensée nationaliste radicale au début du 20ème siècle se trouve ainsi renforcée.

Le putsch à Maïdan en 2014 – sous influence américaine - accélère le conflit entre Russes et Ukrainiens. Le président Ianoukovytch qui optait pour le maintien d’un équilibre entre la Russie et l’UE, est destitué par la violence de quelques factions d’Azov, Secteur droit, Svoboda, etc., héritières de Bandera et qui ont été par la suite intégrées dans l’armée ukrainienne.

La région du Donbass, essentiellement russophone et de culture russe, entre en dissidence contre le pouvoir ukrainien pro UE, et réclame son autonomie dans un ensemble fédéral ukrainien. Réponse : le gouvernement envoie l’armée. « L’autodétermination des peuples » n’a jouée que dans un sens, celui des Ukrainiens anti-russes). C’est le début d’une longue guerre.

Or deux représentants d’Obama sont sur place : « le vice-Président Biden et la secrétaire aux affaires étrangères Victoria Nuland » ! Celle-ci déclara plus tard devant le congrès américain que les Usa fournissaient une aide à hauteur de 5 milliards depuis 2004 à divers groupes nationalistes ukrainiens.

Mais bien avant 2014, en 2008, les pays membres de l’Otan au sommet de Bucarest décidèrent que l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN.

William J. Burns alors ambassadeur des Usa en Russie s’exprime : « l’élargissement de l’Otan en particulier à l’Ukraine reste une question émotionnelle et névralgique pour la Russie. La crainte que la question ne divise le pays en deux conduisant à la violence ou à la guerre civile qui déciderait la Russie à intervenir ». (« L’Ukraine des hommes, des faits, le piège » par Vladimir Caller, le Temps des cerises, 2024).

On ne peut être plus clair. L’ambassadeur sera nommé par Biden en 2021 le chef de la CIA.

2014/2015 Les accords de Minsk : la France de Hollande et Merkel pour l’Allemagne s’engagent pour calmer le jeu avec les Russes et les Ukrainiens. On sait ce qu’il en advint : cela devait « permettre aux Ukrainiens de renforcer leur armée. » (Merkel).

Le 17 décembre, 2021, Moscou publie deux projets de traités en vue d'être signés avec les Etats-Unis et l'Otan, dont les revendications sont les suivantes : les pays membres de l'Otan avant son élargissement en 1997 doivent s'engager à ne pas déployer d'armes sur d'autres territoires européens à l'est ; l'Otan doit s'engager à n'intégrer ni l'Ukraine, ni la Géorgie.

Le mémorandum reste sans réponse américaine.

Février 2022 reprise de la discussion Russo-ukrainienne pour la neutralité de l’Ukraine et l’abandon de la demande d’adhésion à l’Otan. Vladimir Poutine signe finalement l'acte de reconnaissance de deux territoires séparatistes du Donbass en Ukraine : la République populaire de Donetsk et la République populaire de Louhansk, en violation des accords de Minsk (2014/2015)

Avril 2022, Intervention Boris Johnson « Poutine est un criminel, il ne faut pas négocier ». Boris s’invite à Kiev. Puis il file à Washington pour rallier Biden au soutien à l’Ukraine.

Septembre 2022 « l’heure est à la détermination et non à l’apaisement » Fiona Hull, conseil de sécurité des Usa ! les Démocrates américains décident d’envoyer des armes à l’Ukraine.

07/2023 les Usa autorisent les livraisons de bombes à fragmentation à l’Ukraine (ce qui est interdit par les accords internationaux)

05/2025 l’Allemagne va construire ses chars en Ukraine, suivie par la France et ses drones...

Qui peut nier que l’Otan n’est pas le premier acteur historique d’une guerre permanente contre la Russie ?

Il y a dans cette guerre ukrainienne une dimension nationaliste que d’aucuns qui adorent Zelensky, refusent. Or ils avaient milité en leur temps contre « le nationalisme c’est la guerre ! ».

La question du « sentiment national »

Elle doit être évoquée dans les déterminants de la guerre ukrainienne actuelle.

Pour comprendre cette guerre ukrainienne au profond caractère nationaliste, il faudrait peut-être en revenir à une célèbre discussion dans le monde des marxistes et des années de la Révolution russe de 1917.

La « Russie veut reconstruire son empire, c’est une guerre impérialiste de la Russie ». Peut-on lire dans les textes des « gauches », des Verts, des Libéraux etc., et en grande partie dans les « extrêmes gauches » européennes. Les partisans de cette thèse veulent en nier la question du « sentiment national » ukrainien.

L’Urss disloquée, la question du « sentiment national » redevient particulièrement essentielle et en Géorgie et en Ukraine. Et à chaque fois les Américains décident d’intervenir, au nom de « l’Occident » avec le projet d’« affaiblir la Russie ».

Les Marxistes se sont intéressés très tôt à la question « nationale ». Le « sentiment national » pouvait-il se fondre dans un grand ensemble républicain socialiste républicain ?

Deux théories de la Nation se discutaient alors.

Celle de Bauer, social-démocrate (Menchevique) dans « la question nationale et la social-démocratie », 1909 (dit parfois le programme « autrichien ») est appuyée par le Bund (union générale des Travailleurs Juifs). C’est une question essentielle pour des peuples vivant sous le joug de l’empire austro-hongrois qui règne sur une multitude de groupes ethniques de langues et de cultures différentes : « La nation, une communauté relative. ».

L’autre étant celle de Staline « le marxisme et la question nationale » écrit à Vienne, Autriche, en 1913 par le futur commissaire du Peuple aux nationalités nommé par Lénine lui-même : « Une haute mission incombait à la social-démocratie : battre en brèche le nationalisme, préserver les masses de la « contagion » générale. Car la social-démocratie, et elle seule, pouvait le faire, en opposant au nationalisme l’arme éprouvée de l’internationalisme, l’unité et l’indivisibilité de la lutte de classes. »

Staline poursuit : les nations ont droit à « l’autodétermination » : « La nation a le droit d’établir son autonomie, elle a le droit même de se séparer », mais : « cela ne veut pas encore dire qu’elle doive le faire quelles que soient les conditions » et « sera-t-il conforme à l’intérêt des couches travailleuses ? » (materialisme-dialectique. com).

Poutine ne fait que reprendre à son compte cette discussion et la traduit clairement par le refus d’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan.

 

Pour en revenir à la guerre. Le memorendum russe adressé en 2021 à Biden était lui aussi très clair : neutralité de l’Ukraine, pas d’adhésion à l’Otan, retrait des troupes de l’Otan des pays du « glacis », retrait des missiles de Pologne et de Roumanie. C’est une question « existentielle » pour la Russie qui se voit encerclée par les forces de l’Otan.

Biden et Blixen ont choisi la guerre « par procuration », assuré la livraison d’armes mais sans troupes sur le terrain. Les Européens ont fait de même, ils s’engagent assez rapidement sous le couvert du parapluie américain.

Trump, leur demande de porter sans retard leur participation à la défense de sécurité à 5%.

Craignant le retrait des troupes américaines de l’Otan, une menace de Trump, l’Allemagne et la France, avec Starmer l’anglais, ce sinistre club des 3 Fous, prévoient de « remplacer peu à peu l’Otan, si les Américains décident de se retirer » et de fabriquer les armes sur le sol ukrainien : l’Allemagne, ses chars, la France une usine à drones (Juin 2025). Zelensky, comme chef d’orchestre de la folie des hommes.

Le pire c’est la décision de Merz qui s’accompagne d’un « porter la guerre à la Russie avec des armes allemandes ». Une réminiscence des années 1939/1945 plutôt douloureuse pour la population Russe et Européenne en général. Peut-être même des Taurus ces missiles à très longue portée. Trop ouvertement belliciste contre la Russie et présentant des risques de frappes Russes, cette proposition a été abandonnée.

Mais, où sont donc passés les pacifistes en Allemagne ?

Serait- alors acté le retour du pouvoir triomphant de la Germanie sur l’Europe, tant rêvé par Hitler et le Kiser avant lui ?

Il reste que l’Ukraine est désormais autorisée à attaquer des « cibles militaires dans l’arrière-pays russe » avec l’aide des armes de l’Otan.

Zelensky,, un despote est né.

Zelensky plastronne : « C’est la fin « du nucléaire dissuasif ». Est-il inconscient ? Qu’adviendra-t-il si « les intérêts vitaux de la Russie sont touchés » ? Poutine n’a-t-il pas menacé d’ouvrir le feu nucléaire ?

Zelensky pense-t-il vraiment avoir gagné la partie avec « l’armée la plus forte d’Europe » et surtout l’aide de « l’occident » ? l Alors qu’il perd du terrain sur le Front et 20% de son territoire ?

Zelensky, donc, à l’aide des nouvelles technologies lance des attaques « ciblées » contre les infrastructures russes. (Et il n’y a jamais de morts civils ?). Les militaires européens sont tellement époustouflés de l’importance prise par les drones qu’ils en négligeraient le rôle essentiel des combats au sol ! Ils en oublient presque l’arsenal nucléaire ! Ils étudient déjà les « futures batailles ».

Simple remarque. La technique des attaques « ciblées », semble inspirée par les « attaques ciblées » israélienne lancées contre des individus ou des sites militaires et industriels., réalisées par Israël, depuis toujours. L’assassinat est une méthode classique dans ces régions-là ! N’oublions jamais qu’Israël est un petit pays, mais il a la technologie la plus avancée dans la surveillance, les crimes et massacres de tel individu ou tel type de population. Zelensky a toujours exprimé son admiration pour Israël « cette nation de citoyen soldat » toujours en conflit.

Enfin il a pris le risque d’entrainer une UE inconsciente sous la houlette de Ursula Von der Layen – qui relaie toujours la puissance allemande - dans une guerre mortelle pour les peuples Européens.

Tant que la guerre dure, Zelensky cherchera à garder son pouvoir, le plus longtemps possible, lui qui avait promis à son peuple, « la Paix » lors de son élection ? Et la lutte contre la corruption ? Deux échecs retentissants.

La Paix à tout prix !

La solidarité pour l’armée Ukrainienne et ses « prouesses technologiques » contre le « dictateur » Poutine/Hitler (ou Staline selon l’humeur des propagandises otaniens), fait célébrer par ceux qui veulent la guerre, le moindre coup militaire ukrainien spectaculaire, aussitôt médiatisé, aussitôt propagande, mais qui ne remet pas la réalité du rapport de force sur le Front lui-même.

Cet engouement a hélas aussi gagné les « gauches », les sociaux-démocrates, les Verts, (comme Die Linke en Allemagne) et la palette des libéraux, tout comme une grande partie de l’extrême gauche européenne, qui se retrouve sans ciller à quérir « des armes » pour l’Ukraine, aux côtés de l’Otan et de l’impérialisme américain ?

La tâche historique du « prolétariat » contre les « guerres impérialistes » n’était-elle pas d’organiser le refus d’incorporation des jeunes et d’agir sur le Front pour la Paix : « soldats crosse en l’air ! » ? » Serait-elle enfouie sous le confort d’années de consumérisme individualiste ?

Poutine qui n’est ni marxiste, ni socialiste, ni fasciste mais plutôt de tradition « despote oriental » s’est inscrit à sa manière dans le débat sur « l’identité nationale », qui ravage aussi l’Europe en ce moment même.

Or en 1917 les « identités nationales » ne se sont pas dissoutes dans un ensemble révolutionnaire socialiste International, elles ont été respectées avec la formation des « Républiques socialistes des soviets ».

Tout comme les peuples Européens ne veulent pas se dissoudre dans une « identité européenne » au profit d’une conception impérialiste de la commission européenne. Une Europe des Nations (la souveraineté des citoyens) opposée à une Europe fédérale centralisant le pouvoir loin du contrôle des peuples.

En réalité, l’effondrement de l’Urss 19989/1991, s’est passé si rapidement que personne dans l’appareil d’Etat soviétique, ni même Gorbatchev, ne semble pas avoir réfléchis au devenir de plus de 25 millions de Russes installés historiquement dans les 15 ex Républiques socialistes, et dont le Russe était la culture et la langue d’usage.

La Russie et ses ex-Républiques socialistes, devront un jour aborder cette question des minorités Russes sous le contrôle des organisations internationales. Poutine a donné des passeports russes au Donbass et dans les oblats occupés, comme Orban a donné des passeports aux minorités Hongroises çà et là. Ce n’est pas suffisant et c’est porteur de problèmes.

Enfin plus qu’une guerre de « conquête et d’agression contre l’UE et l’Otan », Poutine veut réaffirmer la slavitude de la Russie et des peuples alentours, comme en Ukraine, face à un « occident corrompu, licencieux, et sans foi chrétienne ». Il rejoint Trump sur cette question, ce qui pourrait expliquer les rapports « amicaux » entre ces deux personnages.

L’Otan : « se prépare à la guerre contre l’agressivité poutinienne ». Or, c’est en fait « l’agressivité de l’Otan » qui ouvre le chemin vers une 3ème guerre mondiale !

L’Otan nous oblige à rassembler toutes nos forces contre cette prévisible descente aux enfers, pour la Paix.

 

13 Juin 2025

 

Dernières minutes, 13 Juin 2025 : Israêl/iran

Les bombardements contre toutes les infrastructures nucléaires iraniennes par Israël, pendant la guerre d’« éradication » et « d’extermination » pour briser les Palestiniens, démontrent s’il le faut, que 80 ans de guerres anti monde arabe, et l’opposition du monde arabe et de l’Iran, contre la volonté d’Israël et des Usa à être « les gendarmes de la région », font d’Israël une machine propice à une guerre sans fin.

Israël, en difficulté, haï par la jeunesse du monde, a choisi d’aller encore plus loin avec son choix de la guerre pour la soumission de la région aux intérêts de « l’occident ».

Que fait Trump, « l’homme de la Paix » ? Il dit aux Ukrainiens comme il le dit aux Iraniens : « faites la paix, il est encore temps, sinon je ne réponds plus de rien »

Trump/Ponce Pilate « s’en lave les mains » et dit qu’il n’implique pas les Usa.

Faux et archi faux : la flotte américaine patrouillait déjà près de la mer Rouge pour surveiller l’Iran. Et Trump a fourni récemment à Israël des armes soustraites de la dotation prévue pour l’Ukraine.

L’apparent « laisser faire » de Trump, et de son administration, est un mythe.

Mais il n’est pas seul à « laisser faire ». Les Européens « laissent faire » tout en distribuant eux-aussi, argent et armes.

Au danger d’une nouvelle explosion du monde Proche oriental, s’ajoute celui d’une guerre impensée et inutile entre Europe et la Russie.

Deux foyers de guerres qui se déroulent dans deux parties du monde, avec les mêmes intervenants : les Etats Unis d’Amérique et l’Union européenne et à chaque fois la possibilité du nucléaire ressurgit.

Israël possède l’arme nucléaire. Cela pousse les pays de la région comme l’Iran, mais pas seulement, comme l’Arabie saoudite, a se mettre sur les rangs pour avoir chacun droit à la « dissuasion nucléaire », car il s'agit plus de cela que de vouloir frapper Israël.

 

Pour la Paix au Moyen et Proche Orient !

Désarmement du nucléaire militaire d’Israël.

Non à la guerre,

Non à l’Otan,

Oui à la Paix.