"Chaque guerre, même la plus courte, avec sa séquelle de pertes, vols, d'excès tolérés, brigandages, assassinats, avec la prétendue justification de sa nécessité et de sa justice, avec l'exaltation et la glorification des faits de guerre, avec les prières pour les insignes de guerre et pour la patrie, avec l'hypocrisie des soins aux blessés, corrompt les hommes en une année plus que des millions de brigandages, incendies volontaires, meurtres, commis au cours de centaine d'années par des individus isolés, sous l'empire de la passion." (Stephen Zweig, dans "Tolstoï", Ed. Libretto, janvier 2023)

 

Alors que la guerre Russo/Ukrainienne/américaine devrait se poursuivre selon Zélensky « jusqu’à la victoire totale » mais dont l’armée ne cesse de perdre du terrain et la population de se démobiliser, une autre guerre prend place dans l’actualité, celle qui se déroule au Moyen Orient, « une guerre totale » pour une « victoire totale » revendiquée par le gouvernement israélien, contre le peuple Palestinien.

Si l’Ukraine est au bord du collapse après près de 3 ans de guerre provoquée par l’invasion de la Russie, et si elle ne reçoit pas les armes sophistiquées de plus en plus létales attendues de ses « commanditaires », Usa et Européens, il ne restera plus alors peut-être que la tentation du nucléaire pour « gagner » contre la Russie. Ses commanditaires peuvent-ils aller jusque -là ou vont-ils l’obliger à un « Cessez le feu » ?

Le danger existe et on n’ose imaginer quel serait le résultat d’une guerre nucléaire entre les Européens commandités par les Usa et la Russie en défense de son territoire ! Exit non seulement l’U.E. avec sa direction belliqueuse mais surtout une vitrification totale de ses territoires et sa disparition de l’Histoire.

C’est alors que vient s’ajouter un nouveau « front » tout aussi intense : celui d’Israël contre le Hamas. Cette « guerre locale » pourrait finir par embraser tout le Moyen Orient et la constellation de pays Arabes dont les peuples n’ont cessé de subir le joug des guerres coloniales et impériales, car ils refusent toujours de se plier à la volonté des « Occidentaux » et de leurs propres Potentats, et veulent vivre simplement selon leurs propres règles.

Les tambours de la guerre se répondent en rythme les uns aux autres !

La Guerre d’Israélo/Palestinienne

Israël est né en 1947 de la conjonction de deux histoires celle de la culpabilité des Européens responsables de l’extermination des juifs ordonnée par les nazis allemands et celle de l’illusion sioniste d’un « foyer juif », puis d’un « Etat Juif », pour que le « peuple » de la Bible trouve une terre qui lui soit propre et lui permette de se défendre et d’en finir avec les pogroms et exterminations vécues depuis la diaspora.

C’est à partir de la volonté d’un « retour en Palestine » dans la « terre promise », que l’idée d’une implantation concrète en Palestine s’est imposée. « Promise » par qui ? D’abord par la tradition religieuse juive. Puis matérialisée au début du XXème siècle par l’existence d’une implantation d’établissements agricoles sur quelques arpents de terres achetés à des propriétaires Palestiniens.

Mais c’est surtout l’idée d’un « foyer national juif » émise par les Anglais qui a été fondatrice à terme d’Israël.

Lord Balfour, ministre Britannique, avait besoin d’assurer la sécurité du transport de « son coton » produit dans « sa colonie » en Inde, expédié en Angleterre où il était tissé pour être revendu ensuite à la population de l’Inde. En Novembre 1917, il se dit favorable à la création d’un « foyer national juif », après que les Français et les britanniques se soient partagés le Moyen Orient en 1916, avec l’effondrement de l’empire ottoman ! C’est Gandhi, qui plus tard, mit fin à ce circuit avec la lutte pour l’indépendance de l’Inde, en décidant de cultiver et de transformer lui-même sur place son coton.

Ce « foyer national juif » avait tous les aspects flagrants d’une nouvelle colonisation fondée par des Européens. Mais la Palestine n’était pas « un désert vide » comme la dépeignaient les sionistes, des Palestiniens y vivaient. Leur existence fut niée, le fait colonial imposé et ils ont combattu et combattent toujours pour leur droit à vivre sur leur terre Palestinienne.

A la sortie de la deuxième guerre mondiale, pour les Européens, y compris les Russes, qui ont voté pour la création d’Israël, ce fut un moyen hypocrite de résoudre « la question juive » et d’expier « l’holocauste » ! En fait l’existence d’Israël allait devenir de plus en plus une question, … épineuse. Les Arabes refusèrent immédiatement cette nouvelle colonisation européenne imposée par l’ONU, et ce fut le départ d’une guerre larvée permanente avec des épisodes militaires et de destructions réciproques plus ou moins violentes pendant près de 80 ans.

Les suites du 7 Octobre 2024

Aujourd’hui la guerre s’élargit, à nouveau, à la possibilité d’un conflit majeur contre l’Iran et les groupes chiites dispersés dans tout le Moyen Orient. Ils ont soutenu militairement le Hamas et la cause palestinienne. Et le Hezbollah, les chiites du Liban.

La fin du Hamas ?

L’attentat « razzia » meurtrier du 7 octobre 2024 a d’abord soulevé l’indignation et la solidarité avec Israël. Mais devant la rage du gouvernement israélien d’en finir avec les Palestiniens de Gaza, les répliques en Cisjordanie et maintenant au Liban (sans oublier que la frontière avec la Syrie est bombardée par Israël), la solidarité s’est déplacée vers le peuple palestinien contre ce qui commence à ressembler à une extermination.

Plus de 45000 morts, des militants du Hamas, des femmes et surtout des enfants : 70% sont des enfants, près de 100000 blessés, des disparus, une terre rasée, des milliers de réfugiés qui ne savent où aller, sans logement, hôpital, école, etc. Tous supposés être des soldats du Hamas ! Mêmes les organismes humanitaires de l’ONU, des médecins, des ambulanciers, des infirmières, sont pris pour cibles. Une armée israélienne qui pousse les Palestiniens sans nourriture, sans eau, sans soins, à l’exil, mais vers où ? il y a aussi plus de 1 million de Libanais déplacés du Sud Liban par l’armée israélienne, un autre Gaza ? Beaucoup passent la frontière de la Syrie sous les bombardements ! La traque est totale !

Le Hamas s’est implanté à Gaza après avoir rejeté et combattu l’autorité palestinienne (OLP) de Mahmoud Abbas, jugée trop conciliante avec l’occupant, et les autres groupes politico-religieux.

Il a été surpris par la réaction militairement intense immédiate de Netanyahou et l’évolution que l’on peut dire fascisante de cette direction Netanyahou avec ses composantes d’extrême droite terriblement anti Arabes. Israël refuse tout dialogue – y compris pour l’échange des otages - et serait majoritairement pour une « guerre totale » contre les Palestiniens de Gaza, contre les Libanais du Hezbollah et bientôt contre les Iraniens, les Houthis, voire les Syriens ? Sans oublier l’Irak ?

L’acharnement total du gouvernement israélien à « éradiquer le Hamas » a fini par montrer son vrai visage : un gouvernement à majorité d’extrême droite, acoquiné avec un « un fascisme des suonistes ultra- religieux », une coalition dangereuse autour de la personnalité contestée de Netanyahou.

Israël prétend détruire une idéologie, celle du Hamas et du Hezbollah par les armes ? On ne tue pas une idée par les armes. Elle peut renaître çà ou là chez ceux-là mêmes qui ont été persécutés, sous un autre nom et une nouvelle radicalité.

Le Liban est un Etat arabe souverain et multiconfessionnel, dans lequel le Hezbollah libanais est un véritable Etat dans un Etat libanais tellement déstructuré, délabré et corrompu qu’il est incapable de défendre ses frontières que Tsahal a déjà franchi sans peine.

Le Liban c’est 18 religions reconnues, que l’on peut regrouper à peu près en tiers : shiites, sunnites et chrétiens et environ 4% de Druzes (chiffres de 2016/2017, Wikipédia). D’autres chiffres montrent une population chrétienne toute confessions confondues plus importante (41%), pour une population musulmane toutes confessions confondues de 54 %.

Quoiqu’il en soit c’est le Hezbollah chiite qui assume en réalité, avec son armée, les fonctions de l’Etat défaillant.

Israël a, de manière réitérée, violé la frontière libanaise. Les dates les plus récentes : avec la guerre de 1982 « Paix en Galilée » pour faire cesser les attaques de l’OLP et chasser Arafat chef du Fatah qui avait installé la direction de l’OLP au Liban, à Beyrouth. Il y a toujours eu une présence palestinienne assez forte dans les camps de réfugiés au Liban et à Beyrouth. Cette guerre ouvrit à Israël l’occupation du Sud du Liban pendant une quinzaine d’années jusqu’en 2000 à partir de 1983/85. Elle fut suivie par nouvelle invasion en 2006 pour répondre aux guérillas et diverses intifada ! Voilà l’acte de naissance du Hezbollah qui a décidé d’organiser la défense des Libanais, d’abord les chiites, dans un Etat incapable d’assumer ses fonctions régaliennes.

La France a des liens profonds avec le Liban, placé sous sa tutelle par un mandat sur le Liban et la Syrie donné par la Société des Nations en avril 1920, le « Protectorat ». Les racines d’une « présence française » remontent en fait bien plus loin. Elle assurait historiquement la sécurité des lieux Saints de Jérusalem et des chrétiens d’Orient depuis au moins François 1er, qui avait fait alliance avec le Sultan Soliman contre l’empire austro-hongrois, et bien auparavant avec quelques croisades dont celle de Saint Louis (Louis IX), mort à Carthage en 1270. Tout un symbole.

Mais il faut dire que les Syriens n’ont jamais accepté la création de ce « Protectorat » libanais/syrien qui leur supprimait une partie de leur accès à la Méditerranée et à la plaine fertile de la Bekaa.

Qu’a fait donc la France dans la configuration actuelle de de guerre ? Elle fait profil bas en ne choisissant que de présenter à l’ONU (avec les Américains) un arrêt humanitaire des combats pour une vingtaine de jours ! Et de ne plus livrer d’armes à Israël, sauf qu’elle n’en donne quasiment pas tout en participant quand même à la défense aérienne d’Israël ! Or, il y a près de 20000 Franco-libanais et quelques centaines de soldats Français qui stationnent au Liban. Ne pourrait-elle faire plus, avec un mandat de l'ONU,comme  soutenir l'armée libanaise pour la dédence de sa frontière jusuq'à un accord de "cessez le fzu" ? contre la violation du territoire libanais par Israël ?

L’Iran

Et toujours au centre du viseur, l’Iran et en arrière-plan la Russie qui est présente en Syrie, amie avec l’Iran qui lui fournit des drones et missiles militaires contre Zélensky.

L’Iran qui manage le Hamas, a bombardé récemment Israël par deux fois. En Avril 2024 pour répondre à la destruction de son consulat à Damas en Syrie et causant la mort du général Mohamad Reza Zanedi qui aurait organisé l’attaque du 7 octobre 2023. Puis début octobre 2024, une pluie de missiles balistiques, après l’assassinat de plusieurs hiérarques du Hezbollah.

Cette guerre israélo-palestinienne est devenue d’autant plus menaçante que la volonté israélienne d’extermination du Hamas, se double de celle d’exterminer le Hezbollah libanais, et peut conduire implicitement à un affrontement à l’échelle du Moyen Orient, avec l’Iran, voire à l’Irak et sa majorité de chiites.

Depuis la révolution des Mollahs en 1979 en Iran et la prise de l’ambassade des Etats Unis la même année, la volonté des Iraniens d’acquérir une totale indépendance énergétique avec le nucléaire civil, puis militaire, fait qu’Israël considère l’Iran comme son ennemi principal.

Pour Israël, il ne peut y avoir une autre nation nucléaire au Moyen Orient et surtout arabe, car elle pourrait mettre en cause sa propre puissance nucléaire sur la zone. Or Israël possède « la bombe » obtenue avec l’aide de la France. Il faut se souvenir que les Israéliens, avec ce même principe, ont déjà bombardé un réacteur nucléaire que construisait la France pour l’Irak, en 1981. Et l’Arabie saoudite qui souhaite aussi posséder l’énergie nucléaire, sait ce qui peut l’attendre.

Israël ne cesse donc, avec les « occidentaux » et son parrain américain, de harceler l’Iran de diverses manières. Un régime, comme beaucoup d’autres régimes de la zone baptisés « Etats voyous » par l’empire américain qui par ailleurs n’a jamais accepté la prise de son ambassade iranienne et les morts Américains par les Gardiens de la Révolution en 1979.

Et les iraniens se rappellent que les Américains avaient installé la famille Reza, le « Shah d’Iran », à la tête du pays, lequel vivait sur un train de vie luxueux digne d’un « Roi des rois » tout en pratiquant une répression féroce contre toutes les oppositions : communiste, socialiste, religieuse (dont Khomeini), et autres. Sortant de son exil de Paris où il s’était réfugié avec l’accord des autorités Françaises, l’Ayatollah Khomeini de retour au pays en 1979 lança avec son peuple, la première révolution pour une République Islamique.

Le régime des Mollahs s’use après 45 ans de domination. Il est contesté aujourd’hui par la jeunesse et les femmes, toutes et tous très éduqués, qui veulent sortir de ce type de domination politico/patriarcale stricte pour un Islam ouvert sur la modernité. Mais ne nous méprenons pas pour autant, nous les « occidentaux » : si les Israéliens attaquent l’Iran, la jeunesse et les femmes se rallieront in fine au régime, contre l’attaquant, comme les Palestiniens l’ont fait avec le Hamas, avec l’OLP, le FLDP contre, Israël, etc.., et le font tous les peuples et les nations agressées par « l’impérialisme occidental » !

Le silence des Monarchies arabes

Pour en revenir à Israël, et son affrontement avec l’Iran, les Israéliens ont le soutien ou plutôt le silence et une relative neutralité de la part des Etats et Monarchies Arabes Sunnites, contentes d’être débarrassées de la concurrence des Mollahs chiites dans la bataille pour le califat.

Il est certain que la guerre du kippour en 1973, après la guerre des 6 jours d’avril 1967 signant la défaite de l’Egypte et de la Syrie, ou plus proche encore, la destruction de l’Irak par les Américains (première guerre du Golfe 1990/199, reprise ensuite en 2003/2011), ont de quoi leur faire garder une certaine distance respectueuse et le refus d’une solidarité ouverte avec le monde chiite et l’Iran, malgré la surprise, en février 2024, d’un semblant de reconnaissance réciproque entre l’Arabie saoudite et l’Iran par l’intermédiaire de la Chine.

Mais pour la « rue arabe » la « cause palestinienne » reste « la » cause de tous les temps. Les missiles iraniens sur Israël ont été applaudis par certains Arabes.

La haine des Arabes contre Israël se manifeste dans un « antisémitisme » qui se réactive dans le monde arabe et au-delà, à chaque offensive israélienne. Comme la haine des Israéliens contre les Arabes se manifeste de la même manière à chaque action violente des Arabes contre Israël.

Il est donc impératif que cet enchainement haineux cesse. Il est donc indispensable de trouver une « solution Palestinienne » à deux Etats ou un seul Etat qui pourrait être fédéral avec deux peuples aux mêmes droits égaux

. Sans une Paix définitive signée par les deux parties, il n’y aura pas de « solution Palestinienne » et la Palestine restera un foyer de guerres futures.

On perçoit immédiatement le vrai danger d’une internationalisation de cette guerre s’élargissant d’Israël au Hamas/ Hezbollah/Iran/Irak/Syrie/Usa… sans oublier la Russie qui a réaffirmé sa présence dans la zone.

Conclusion

Ces « guerres totales » ne peuvent être totales, que grâce à l’appui des Américains.

Il y a eu un début d’espoir pour la Palestine avec les accords d’Oslo en 1993 signés entre Arafat du Fatah/OLP, et Rabin pour l’Etat hébreu, chacun reconnaissant l’existence de l’autre sous la houlette du Président américain Clinton. Ce n’était qu’un début, mais Rabin fut assassiné en 1995 par un sioniste juif religieux, preuve de l’existence d’une fraction extrémiste qui va se développer par la suite.

La politique américaine a repris ensuite son cours habituel avec différentes guerres : « pour le changement de régime », le « remodelage du Moyen Orient », « contre le terrorisme » après l’attentat le 11 septembre 2001. Toujours dites pour la « démocratie ». Mais qu’est-ce qu’une « démocratie » amenée à la pointe des armes ? Elle ne s’est jamais implantée chez les populations visées.

Les guerres de Biden

Des millions de manifestants dans le monde se sont mobilisés et continuent de se mobiliser, également aux Usa, pour un « cessez le feu ». Le résultat des élections Américaines pourrait être impacté, car la jeunesse s’est largement mobilisée pour la Palestine contre la politique de Biden ! Mais, hélas, celle de Trump ne sera pas différente s’il est élu.

Biden dit chercher la Paix alors qu’il n’a fait que favoriser la guerre et « l’éradication des Palestiniens » en alimentant Israël en dollars et armements lourds divers et variés. Il a même envoyé son plus « gros navire porte-avion du monde » (L’Orient, le jour, 8 octobre 2023) pour croiser devant la côte israélienne. Et le département de la Défence des USA vient d'annoncer qu'il livrera aux Israéliens un système anti- missile THAAD et es "troupes" pour le faire fonctionner. Des troupes américaines sut le sol Libanais !

C'est ainsi que peut commencer la 3ème guerre mondiale.Pour « contenir » la riposte de l’Iran contre les « assassinats ciblés » exécutés par Israël sur certains de ses hauts responsables. Une pratique israélienne – autrefois celle des Américains eux-mêmes - pour tuer et décimer ses opposants et le commandement du Hezbollah.

Bref, les Américains se préoccupent essentiellement de leur élection présidentielle, plutôt mouvementée avec les deux ou trois tentatives d’assassinat sur Trump, ex président et nouveau candidat, qui rappellent le visage sombre des usa. La non représentation de Biden et l’arrivée d’une toute nouvelle candidate au positionnement international inconnu, mais de toute façon sur la ligne démocrate, Kamala Harris, ex-Vice-Présidente de Biden, a ouvert une phase d’une certaine absence de décision américaine au niveau international.

Par ailleurs, il faut savoir que si les Américains semblent lâcher l’Ukraine, tout au moins militairement, c’est qu’ils veulent impliquer encore plus l’UE dans une guerre contre la Russie. Mais ils seront toujours solidaires avec Israël quelles que soient ses décisions. Et ce n’est pas seulement parce qu’ils se décrivent comme l’« autre peuple de la bible ».

Ils ont fait d’Israël leur fer de lance, leur tête de pont, dans le monde arabe avec des Britanniques inconditionnels et des Européens assez mal à l’aise, comme la France qui pendant toute une période après la guerre de décolonisation de l’Algérie, a prêté une oreille attentive aux revendications du monde arabe et refusé de suivre les Américains dans leur guerre contre l’Irak en 2003.

La Maison Blanche peut-elle accepter que cette guerre se généralise dans tout le Moyen-Orient ? Provoquant le désordre dans le commerce mondial du Pétrole, dont a si besoin la Chine ? Pourrait-elle s’y investir comme elle s’est investie dans la guerre contre la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine ? Sans que son « leadership » sur les affaires mondiales ne finissent par être définitivement contesté, déstabilisant ainsi un monde devenu menaçant ?

Ce qui est certain c’est que Netanyahou veut entrainer les USA dans sa guerre contre l’Iran, comme il l’a fait contre Saddam Hussein en 2002 quand devant le Congrès Américain. Il leur avait dit : « « Si vous éliminez Saddam, le régime de Saddam, je vous garantis que cela aura d’énormes répercussions positives sur la région ». (New York Times, 5 Octobre 2024, Nicolas Kristof). Tout le monde a pu mesurer les conséquences de cette folie.

Nous sommes dans une autre séquence que les années 2000. L’atmosphère est largement surchargée de tensions bellicistes.

Vers la « 3ème guerre mondiale »

A la fin de la deuxième guerre mondiale 1939/1945, l’Europe était détruite moralement, économiquement et donc politiquement. La machine industrielle, militaire et le rêve américain ont fait le reste : une soumission qui dure à la politique et aux guerres américaines.

Aujourd’hui, la montée des BRICS, et surtout de la Chine, est vécue par les Américains comme une atteinte à leur leadership mondial et c’est pourquoi ils tentent de créer une nouvelle Alliance encore plus à leurs bottes.

Les Américains ont donc repris leur politique de « guerre totale » pour « remodeler le Moyen Orient », ce vieux rêve sur lequel la Maison Blanche s’est déjà cassé les dents encore et toujours, en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye... N’ont-ils donc rien retenu de leur terribles échecs qui ont dévasté ces pays ?

Il semble que non, avec cette fois-ci, l’extension de l’Otan vers l’Est russophone et son intégration dans l’UE, ce qui revient en fait, sans le dire, à un « remodelage de l’Europe ».

Il semble que non, on car ils veulent maintenant « remodeler l’Extrême Orient » : la Chine.

Ce sera une autre affaire, car la cible chinoise a de quoi se défendre :

A/par son haut niveau de production high teck diffusée dans le monde. Chaque année, près de 1,5 millions Chinois obtiennent leur diplôme d’ingénieur. La France elle-même collabore à cet essor avec l’accueil d’un certain nombre d’entre eux dans nos facs et instituts de recherche.

B/par l’augmentation extrêmement rapide de son armement, terre, ciel, mer et espace.

C/Mais surtout la Chine, c’est 1 milliard 400 millions de Chinois ! N’oublions pas ce terrible mot que Mao Tse Toung aurait eu dans les années 1960 après avoir réussi sa propre bombe : « si on nous attaque avec la bombe nucléaire, nous aussi on lancera une bombe. Si la moitié de l’humanité meurt, l’autre moitié survivra », sous- entendu l’autre moitié des Chinois survivra ! La Chine des coolies le cul nu, qui ont posé les rails des trains américains à la fin du 19ème siècle est bien fini.

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Il ne peut y avoir de « changement de régime » ou de « démocratie » imposés par une action venant de l’extérieur et de surcroit militaire. Cela ressort de l’unique responsabilité des peuples qui décident, ou non, de s’y engager par eux-mêmes et seulement eux seuls !

Enfin, cette expression martiale de « victoire finale » qui se retrouve dans les déclarations des deux pays actuellement en guerre, ne devrait-elle pas nous avertir qu’il s’agit peut-être là des prémices d’une « troisième guerre mondiale », par laquelle les Usa tenteraient de réaffirmer leur impériale puissance militaire en perte de vitesse face à la montée de la Chine et d’un nouveau monde multipolaire ?

Ne devrions-nous pas nous préparer à cela, en débattre, et nous organiser pour lutter contre cette éventuelle « guerre totale » ?

C’est parce qu’il a fini par renoncer à s’organiser collectivement pour la Paix dans l’Internationale contre la guerre de 1914 que le mouvement socialiste a rendu possible la guerre de 1939/1945. Ces deux guerres mondiales ont dévasté l’Europe. Aujourd’hui c’est contre une puissance inimaginable de feu capable de mettre fin à une grande partie de ce monde, qu’il s’agit de lutter.

Il est urgent d’en revenir à une diplomatie tenant compte des intérêts de chacun. Hélas, c’est la folie des hommes qui semble prévaloir !

5 octobre 2024