Depuis de nombreuses années des citoyens réfléchissent sur la nécessité de redéfinir le lien entre les citoyens et la République, et d’une refondation démocratique de la Constitution, comme le :
« Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. », animé par André Bellon et Anne Cécile Robert.
Le rassemblement « Nuit Debout »sur la place de la République - lieu symbolique par excellence - peut-être globalement considéré (malgré plusieurs couacs et l’exclusion de quelques uns du débat) comme l’expression renouvelée de la volonté des citoyens de reprendre en mains la pratique démocratique.
Il est donc, peut-être temps, de passer à un stade supérieur comme le défend l’appel ci dessous : la création des comités de citoyens autour de « communes citoyennes ».
La commune, non pas comme simple structure administrative, mais comme premier lieu de la démocratie citoyenne.
Toutefois la démocratie totale ne peut être atteinte que par un processus révolutionnaire vers une « République autogérée » socialiste, c'est-à-dire contrôlée, gérée économiquement et politiquement par les citoyens, pour eux-mêmes.
Pour reprendre le débat, nous republions à la suite un premier extrait du texte « autogestion et socialisme » présenté par Michel Pablo, dit Raptis en Aout 1977, lors d’une conférence internationale sur « Socialisme et Autogestion »réunie autour de la section française de la TMRI (Tendance Marxiste Révolutionnaire Internationale (1965/1996).
L'APPEL des communes citoyennes
Les institutions de la Vème République, celles de l'Union Européenne, et les pratiques politiques de ces trente dernières années ont découragé et éloigné les citoyen-ne-s de la chose publique. La concentration des pouvoirs et le manque d'écoute ne permettent pas de faire face aux défis de notre temps et de donner une réelle perspective à notre société et particulièrement à sa jeunesse.
Il est temps de construire des processus démocratiques associant toutes les composantes de la société.
Élu-e-s et citoyen-ne-s des communes, quelles que soient nos sensibilités ou étiquettes politiques, nous constatons colère ou résignation, qui se traduisent par l'abstention massive ou la soumission aux discours démagogiques. Nous ne pouvons accepter d'avoir pour seul horizon une élection présidentielle en 2017 où, une fois de plus, nous ferions nos choix par défaut sans adhérer à aucun projet.
La crise de la démocratie en France est devenue une véritable crise de régime.
L’idée, que l’on croyait acquise depuis 1789, que le peuple est le souverain et que le citoyen est la cellule de base de la démocratie est aujourd’hui remise en question. Tout processus de refondation de la démocratie doit donc commencer par la réaffirmation des principes inscrits dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ».
On ne compte certes plus le nombre d’appels à reconstruire la démocratie.
Cet appel se distingue des autres parce qu'il refuse les logiques réductrices de personnalisation derrière un leader et qu'il ne prendra aucunement part à la compétition présidentielle.
Chacun est libre, à titre individuel, d’exprimer son choix en exerçant son devoir électoral. Ainsi nous ne remettons pas en cause la participation de chacun à cette élection, au contraire. Mais, nous souhaitons à titre collectif nous placer sur un autre terrain.
Nous proposons d’entamer le processus historique de reconstruction de la démocratie à partir de son échelon le plus proche des citoyens : la Commune. C’est à l’échelon communal qu’est née, dès le Moyen Âge, la démocratie en France.
Les citoyen-ne-s en ont conscience : ils se mobilisent plus pour les élections municipales que pour beaucoup d’autres.
La commune est donc l’échelon naturel d’une mobilisation des citoyen-ne-s au plus proche de leur vie sociale et d’une revitalisation de notre République. C’est-à-dire débattre et construire l’intérêt général.
Par ailleurs, de réforme en réforme, les communes sont violemment attaquées, tant dans leurs compétences que dans leurs moyens. Il est temps que les communes se manifestent, non plus seulement pour protester contre les attaques dont elles sont l’objet, mais pour affirmer leur pouvoir démocratique et leur volonté d’être la base d’une reconstruction de la République.
Nous sommes convaincus qu'associer les citoyen-ne-s localement est une nécessité pour créer des territoires dynamiques.
En démontrant notre capacité à nous associer, nous interpellerons l'État sur la nécessité de reconstruire les processus démocratiques. Nous voulons non seulement aider à la prise de conscience et à l'éveil des citoyen-ne-s, mais encore et surtout créer un espace où leur volonté et leur créativité puissent s’exprimer librement et souverainement.
Nous croyons que la question démocratique est un préalable essentiel au mouvement d'une société vers son progrès. Elle libère les initiatives et les dynamiques qui la remettent en marche.
Sachons nous rassembler et faire vivre la démocratie, ce serait déjà une victoire et un progrès ! Unissons-nous face aux défis de notre temps.
Mettons le poids de nos exigences dans des cahiers !
À l'initiative de comités locaux formés par les citoyen-ne-s des communes, qui pourront être reconnus en tant que comités consultatifs par délibération des conseils municipaux, des cahiers d'exigences seront mis à disposition afin d'y recueillir dans chaque commune, du 21 septembre 2016 au 31 mars 2017, les idées, les observations, les propositions de toutes et tous.
Les réunions de ces comités locaux permettront de consigner les propositions des citoyen-ne-s des communes. Chaque comité local fera une sélection de propositions, issues de son travail, pour la soumettre au vote de l'ensemble du corps électoral de chaque territoire concerné le jour du premier tour de l'élection présidentielle.
Ainsi, plutôt que d'appeler à des revendications, nous souhaitons rétablir le plein exercice de la citoyenneté et sa capacité à forger pour la République des projets d'avenir.
Les citoyen-ne-s, les élu-e-s des conseils municipaux, les maires
Citoyen-ne-s et élu-e-s des communes de France, nous souhaitons nous réunir à l’échelle de nos villes, villages et quartiers pour penser ensemble notre destin commun et réinsuffler de l’air dans les poumons de notre démocratie.