Diana Johnstone est l’auteur de croisade des fous : Yougoslavie, l’OTAN et délires de Western. Son nouveau livre est Reine du Chaos : les mésaventures de Hillary Clinton.
L’élection présidentielle française de 2017 marque un changement profond dans les alignements politiques européens. Il y a un glissement en cours de la traditionnelle rivalité gauche/droite à une opposition entre la mondialisation, sous la forme de l’Union européenne (UE), et la souveraineté nationale. Le traitement standard s’en tient à un simple dualisme de gauche/droite : le refoulement « raciste » de l’immigration est la principale question en litige et ce qui importe le plus est « d’en finir avec Marine Le Pen ! » Aller de là à là, c’est comme marcher à travers le miroir d’Alice. Presque tout tourne autour. La gauche s’est transformée en droite et une partie de la droite se transforme en gauche.
Il y a cinquante ans, c’était « la gauche », dont la cause la plus ardente était un soutien passionné aux luttes de libérations nationales du tiers-monde. Ahmed Ben Bella, Soekarno, Amilcar Cabral, Patrice Lumumba et surtout Ho Chi Minh ont été les Héros de la gauche. Pourquoi ces dirigeants se battaient-ils ? Ils se battaient pour libérer leurs pays de l’impérialisme occidental. Ils se battaient pour l’indépendance, le droit de déterminer leur propre mode de vie, de préserver leurs propres coutumes, de décider de leur avenir. Ils se battaient pour la souveraineté nationale, et la gauche a pris en charge de cette lutte.
Aujourd'hui, c’est l’inverse. La « Souveraineté » est devenu un gros mot dans la gauche. La souveraineté nationale est un concept essentiellement défensif. Il s’agit de rester à la maison et de s’occuper de ses affaires. C’est le contraire d’un nationalisme agressif qui a inspiré l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie à la conquête des autres pays, les privant de leur souveraineté nationale. La confusion vient du fait que « la gauche » dans les pays de l’Ouest a été totalement conquise par la forme actuelle de l’impérialisme – alias la « mondialisation ».
C’est un impérialisme d’un type nouveau, centré sur l’usage de la force militaire et d’une puissance « soft » qui permet à la finance transnationale de pénétrer dans tous les coins de la terre et donc de remodeler toutes les sociétés pour la quête sans fin d’un retour en capital sur investissement qui ne cesse d’augmenter les profits. La gauche a été conquise par ce nouvel impérialisme car il avance sous la bannière des « droits de l’homme » et de « l’antiracisme » – abstractions qui ont endoctriné une génération entière, pour en faire la question politique unique de notre époque.
Le « souverainisme » qui se développe en Europe est interprété par les médias mondialistes comme preuve que « L’Europe glisse vers la droite » – sans doute parce que les Européens sont « racistes ». Cette interprétation est biaisée et dangereuse. Il y a de plus en plus d’européens qui réclament la souveraineté nationale précisément parce qu’ils l’ont perdue. Ils l’ont perdue face à l’Union européenne, et ils veulent revenir en arrière. C’est pourquoi les britanniques ont voté pour quitter l’Union européenne. Non pas parce qu’ils sont « racistes », mais surtout parce qu’ils chérissent leur tradition historique et leur autonomie.
Le naufrage du parti socialiste
Alors que sa présidence de cinq ans allait vers une fin ignominieuse, François Hollande a été tenu par son impopularité foncière de laisser son Parti Socialiste (PS) choisir son candidat à la présidentielle 2017 par des primaires. Dans un renversement surprenant, le candidat naturel du gouvernement socialiste, le premier ministre, Manuel Valls, a perdu face à Benoît Hamon, un membre obscur de l’aile de gauche du PS qui a refusé de voter les lois impopulaires, néolibérales, anti-travail conçues par Emmanuel Macron, principal conseiller économique de Hollande.
Pour échapper à l’impopularité du PS, Macron a formé son propre mouvement, « En Marche ! » L’un après l’autre, Valls, Hollande et autres éminents dirigeants du PS l’ont soutenu, laissant Hamon à la barre d’un navire en perdition. Comme Hamon proteste avec raison contre leur trahison, les gros bonnets du parti se sont engager dans le soutien à Emmanuel Macron.
Macron hésite ostensiblement à accueillir ses nouveaux convertis craignant que leur conversion, rende trop évident que son « En Marche ! » est un clone de l’aile droite du PS, sur le chemin de devenir la filiale Français du parti démocrate américain dans sa forme Clintonienne. Macron en proclamant qu’il n’est ni de gauche ni de droite, a discrédité les politiciens de gauche et de droite qui sautent dans son mouvement, à son grand embarras.
Hamon lui-même semble ignorer que la cause fondamentale du naufrage du parti socialiste est sa dévotion incompatible à deux principes contraires : la social-démocratie traditionnelle et l’Union européenne (UE). Macron, Hollande et leurs collègues transfuges au moins ont fait leur choix : l’Union européenne.
Le crépuscule de la droite traditionnelle
Le grand avantage du candidat républicain François Fillon, c’est que ses politiques sont claires. Contrairement à Hollande, qui a tenté de dissimuler sa politique néolibérale et a demandé à être reconnu à gauche sur les questions « sociétales » (mariage homosexuel), Fillon est un conservateur éhonté. Ses politiques visent à réduire la dette nationale énorme. Tandis que les gouvernements précédents tournaient autour du pot (y compris le sien propre, quand il était premier ministre du président Sarkozy), Fillon a remporté l’investiture républicaine sur un programme d’importantes coupures dans les dépenses du gouvernement. Fillon prétend que ses mesures d’austérité feront revenir les capitalistes Français pour investir en France et ainsi sauver l’économie du pays complètement prise en charge par des sociétés étrangères, fonds de retraite américains et le Qatar. C’est très hasardeux, car il n’y a rien dans les règles de l’UE qui vise à encourager les investisseurs Français à investir en France plutôt qu’ailleurs. Cependant, Fillon s’écarte de l’orthodoxie de l’EU, en proposant une politique étrangère plus indépendante et notamment en mettant fin aux « absurdes » sanctions contre la Russie. Il est plus préoccupé par le sort des chrétiens du Moyen-Orient que de renverser Assad.
Il en résulte que la politique pro-capitaliste cohérente de Fillon n’est pas exactement ce que préfère les élites dominantes globalisées. Depuis que Tony Blair et Bill Clinton ont révisé les programmes de leurs partis respectifs, le « centre gauche » est devenu leur choix politique clair. Un centre gauche mettant l’accent sur les droits de l’homme (en particulier dans les pays lointains visés pour changer leur régime) et la diversité ethnique à la maison s’inscrit dans les objectifs mondialistes à long terme de l’effacement des frontières nationales, afin de permettre une libre circulation des capitaux, sans restriction. Le conservatisme patriotique traditionnel, représenté par Fillon, ne correspond pas tout à fait à l’aventurisme international de la mondialisation.
La schizophrénie à gauche
Pendant une génération, les Français de gauche ont mis « la construction de l’Europe » au centre de leur vision du monde. Dans les années 1980, face à l’opposition de ce qui était alors la Communauté européenne, le Président Français François Mitterrand a abandonné le programme de socialisation sur lequel il avait été élu. Mitterrand a nourri l’espoir que la France saurait dominer politiquement une Europe unie, mais l’unification de l’Allemagne a changé la donne. Alors l’Union européenne s’est étendue jusqu’aux nations de l’Europe de l’Est, c’est-à-dire au centre de la sphère d’influence allemande. La politique économique est maintenant fabriquée en Allemagne.
Comme le but traditionnel de la gauche c’est l’égalité économique, il a été abandonné, et remplacé par une emphatique allégeance aux « droits de l’homme », qui sont maintenant enseignés à l’école comme une véritable religion. La vague notion de droits de l’homme était en quelque sorte associée à la « libre circulation » de tout et tout le monde. En effet le dogme officiel d’EU c’est la protection de la « libre circulation » : la libre circulation des marchandises, personnes, travail et en dernier (et non des moindres) du capital. Ces « quatre libertés » ont quasiment transformé la nation et une société politique en marché financier, opportunité d’investissement, et géré par une bureaucratie de prétendus experts. De cette façon, l’Union européenne est devenue l’expérience d’avant-garde de la transformation du monde en un seul marché capitaliste.
Les Français de gauche ont massivement accepté cet idéal, en partie parce qu’il fait faussement écho au vieil idéal gauchiste de « l’internationalisme » (alors que le capital a toujours été incomparablement plus « international » que les travailleurs), en partie à cause de l’idée simpliste que le « nationalisme » est la seule cause des guerres. Les causes de la guerre, plus fondamentales et complexes sont ignorées.
Pendant longtemps, la gauche s’est plainte des pertes d’emplois, de la baisse de niveau de vie, des délocalisations ou des fermetures d’industries rentables, sans reconnaître que ces résultats impopulaires sont causés par les exigences de l’UE. Les règlements et directives de l’UE sapent de plus en plus le modèle Français de redistribution par le biais de services publics et menacent de l’anéantir complètement – soit parce que « le gouvernement est en faillite », soit en raison des règles communautaires de concurrence qui interdisent les pays de prendre des mesures pour préserver leurs industries clés ou leur agriculture. Plutôt que de prendre en compte la réalité, la gauche a surtout réagi en répéter sa demande usée et impossible d’une « Europe sociale ».
Le rêve d’une « Europe sociale » a reçu un coup fatal, il y a dix ans. En 2005, un référendum a appelé les Français à approuver une Constitution pour l’Union Européenne. Cela a conduit à un débat populaire extraordinaire, avec d’innombrables réunions de citoyens examinant tous les aspects de ce long document. À la différence d’une constitution normale, ce document a gelé les États membres dans une politique économique uniquement monétariste, sans possibilité de changement.
Le 29 mai 2005, les électeurs Français ont rejeté le traité par 55 % contre 45 %. Ce qui semblait être une grande victoire pour une démocratie responsable, s’est transformé en une défaite majeure. L’essentiel du même document, rebaptisé traité de Lisbonne, a été ratifié en décembre 2007, sans un référendum. La gouvernance mondiale avait remis les gens à leur place. Cela a produit une désillusion générale envers la politique car des millions de votants ont conclu que leur vote n’avait pas d’importance, que les politiciens ne tenaient aucun compte de la volonté du peuple. Malgré cela, les politiciens socialistes ont continué d’œuvrer pour une allégeance indéfectible à l’Union européenne, toujours avec la perspective que « l’Europe sociale » était en quelque sorte possible.
Pendant ce temps, il est devenu plus évident que la politique monétariste de l’UE fondée sur la monnaie unique, l’euro, ne crée ni croissance, ni emplois comme promis mais détruit les deux. Incapable de contrôler sa propre monnaie, obligée d’emprunter à des banques privées et à leur verser des intérêts, la France est de plus en plus endettée, son industrie est en voie de disparition et ses agriculteurs se suicident, au rythme d’un tous les deux jours. La gauche a fini par se trouver dans une position intenable : inébranlable fidélité à l’Union européenne tout en réclamant des politiques qui sont impossibles en vertu des règles communautaires régissant la concurrence, la libre circulation, la déréglementation, les compressions budgétaires et innombrables autres règlements produits, par une bureaucratie opaque, et ratifiées par un Parlement européen pratiquement impuissant, tout cela sous l’influence d’une armée de lobbyistes.
Benoît Hamon est resté fermement bloqué sur le dilemme fatal de la gauche : volonté d’être « socialiste », ou plutôt, social-démocrate, et loyauté passionnée pour « L’Europe ». Tout en insistant sur les politiques sociales qui ne peuvent être effectuées avec l’euro comme monnaie et selon les règles de l’UE, Hamon se proclame toujours fidèle à « L’Europe ». Il répète comme un perroquet la politique étrangère de l’UE décidée à Washington, exigeant « qu’Assad doit s’en aller » et lançant des rodomontades contre Poutine et la Russie.
Jean-Luc Mélenchon saisit le taureau par les cornes
Le Hamon, conformiste et terne, abandonné par son bienheureux parti, a été totalement battu sur sa gauche par le flamboyant Jean-Luc Mélenchon, un franc-tireur prêt à enfreindre toutes les règles. Après des années de loyalisme au PS, Mélenchon s’est échappé en 2005 pour s’opposer au traité constitutionnel, et est devenu un important orateur fougueux. En 2007, il quitte le parti socialiste et fonde le Parti de Gauche (à gauche). Allié avec le parti communiste très affaibli, il arrive en quatrième position au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 avec 11 % des suffrages.
Cette fois, il est candidat à la présidence avec son nouveau mouvement, La France Insoumise, qui peut être traduite de différentes façons, comme « la France qui ne se soumet pas ». Soumettre à quoi ? Principalement, à l’euro et à la politique antisociale et néo-libérale de l’Union européenne qui ruinent la France. Des drapeaux Français et la Marseillaise ont remplacé l’Internationale lors des rassemblements de Mélenchon. « L’Europe de nos rêves est mort », reconnaît-il, jurant de la « fin du cauchemar de la dictature par les banques et finances ».
Mélenchon en appelle à la désobéissance pure et simple en violation des traités de l’UE qui nuisent à la France. C’est son Plan A. Son Plan B est de quitter l’Union européenne, dans le cas où Plan A ne parvient pas à convaincre l’Allemagne (le patron actuel) et les autres à décider de modifier les traités. Mais, au mieux, le Plan B est une menace vide pour renforcer sa main dans les négociations théoriques. La France est un membre crucial, et il maintient, que la menace d’une France de quitter l’UE devrait être suffisante pour forcer des changements.
La menace de quitter l’Union européenne est juste une partie du programme vaste et compliqué de Mélenchon qui comprend l’appel à une convention nationale pour rédiger une nouvelle constitution pour la France la « sixième République » ainsi qu’à une innovation écologique majeure. Il faudrait changer complètement la France et l’Union européenne, alors qu’il n’y a aucune d’effervescence révolutionnaire dans le pays. Il lui faudrait également obtenir l’unanimité parmi les 28 États membres l’UE. Impossible.
Mais Mélenchon est assez rusé pour avoir reconnu le problème fondamental : l’ennemi des emplois, de la prospérité et des services publics c’est l’Union européenne. Mélenchon est de loin le candidat qui génère une certaine excitation. Il a rapidement distancé Hamon et il attire des foules enthousiastes à ses meetings. Sa progression a changé la compétition : il est devenu l’un des quatre favoris.
Le Pen, Macron, et Fillon lui-même pourraient aller au-delà du premier tour du 23 avril, et à la finale le 7 mai.
Les oppositions sont (presque) les mêmes
Une caractéristique la plus remarquable de cette campagne est la grande similitude entre les deux candidats, censés représenter « l’extrême gauche » Mélenchon, et « l’extrême droite » Marine Le Pen. Les deux parlent de quitter l’euro. Les deux s’engagent à négocier avec l’UE pour obtenir de meilleures conditions pour la France. Tous deux prônent des politiques sociales au bénéfice des travailleurs et des personnes à faible revenu. Les deux veulent normaliser les relations avec la Russie. Les deux veulent quitter l’OTAN, ou du moins son commandement militaire.
Tous deux défendent la souveraineté nationale et peuvent donc être qualifiés de « souverainistes ». La seule grande différence entre eux c’est la question de l’immigration qui suscite donc beaucoup d’émotion et qu’il est difficile de discuter de manière sereine. Ceux qui s’opposent à l’immigration sont accusés de « fascisme », ceux qui favorisent l’immigration sont accusés de vouloir détruire l’identité de la nation en l’inondant d’étrangers inassimilables.
Dans un pays souffrant du chômage, de l’absence d’emploi et de logement pour accueillir l’immigration massive et qui est sous la menace d’attaques de terroristes islamistes, la question ne peut être raisonnablement réduite au « racisme » – à moins que les terroristes islamistes constituent une « race », pour lequel il n’y a aucune preuve. Le Pen insiste sur le fait que tous les citoyens Français méritent un traitement égal quelle que soit leur origine, de race ou de religion. Elle est certaine d’obtenir un appui considérable des immigrés récemment nationalisés, tout comme elle obtient désormais la majorité des voix de la classe ouvrière. S’il s’agit de « fascisme », il a beaucoup changé au cours des années soixante-dix.
Ce qui est important, c’est que malgré leurs différences, les deux candidats les plus charismatiques parlent de la restauration de la souveraineté nationale. Tous deux évoquent la possibilité de quitter l’Union européenne, bien qu’en termes plutôt incertains.
Les médias mondialistes se préparent déjà à blâmer l’éventuelle élection d’un candidat « souverainiste » soutenu par Vladimir Poutine. L’opinion publique en Occident est préparée à des protestations massives contre un possible gagnant non désiré, et les militants « antifafs » (anti fascistes) sont prêts à faire des ravages dans les rues. Certaines personnes apprécient Marine Le Pen craignant la « révolution colorée », mais ont peur de voter pour elle. Mélenchon et même Fillon pourraient faire face à des problèmes similaires.
Le 20 avril, comme un avant-goût des choses à venir, l’Observateur de l’Union européenne a publié un article intitulé «Les réseaux internet Russes inondent de fausses nouvelles les médias Français ». L’un de ces nouveaux « Fact-check » (faux sites) destiné à orienter les lecteurs vers des sites officieux (Bamako), a accusé la Russie de favoriser Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, François Fillon, François Asselineau et Philippe Poutou à partir de ses sites webs. (Ils ont oublié de mentionner l’un des candidats plus « souverainiste », Nicolas Dupont-Aignan, actuellement à la sixième place de scrutin).
Comme, une grande majorité des onze candidats, dont trois des quatre favoris, ont fortement critique l’UE et l’OTAN et veulent améliorer les relations avec la Russie, il semblerait que Poutine ne devrait pas faire de gros efforts pour obtenir plus de convivialité du futur gouvernement Français. En revanche, l’article de l’Observateur de l’Union européenne n’est qu’un petit échantillon de «l’ingérence flagrante dans l’élection Français » des mondialistes pour leur favori, Emmanuel Macron, les plus fervents des europhiles.
L’avenir de la France
Parmi les présumés favoris de la Russie, François Asselineau donne de loin la plus approfondie critique de l’Union européenne. Systématiquement ignoré par les médias depuis qu’il a fondé un parti anti-Union européenne, l’Union Populaire Républicain (EPU) il y a dix ans, François Asselineau a des milliers de fervents partisans qui ont collé ses affiches dans tout le pays. Ses discours didactiques infatigables, reproduits sur internet, reposaient sur plusieurs points clés :
– Il n’y a aucun moyen d’améliorer l’UE de l’intérieur, parce que tout changement nécessiterait l’unanimité parmi les 27 États membres qui sont en désaccord sur les questions clés.
– la seule solution pour France est d’utiliser l’Article 50 de traités de l’UE pour son retrait, comme le Royaume-Uni est en train de faire.
– En quittant l’UE la France peut sauver ses services publics, ses avantages sociaux, son économie et sa démocratie.
– C’est seulement par la restauration de sa souveraineté nationale, que la véritable vie démocratique, avec la confrontation entre un véritable « gauche » et la « droite », peut être possible.
– en laissant l’UE, la France, qui a plus 6 000 traités avec d’autres pays, ne serait pas isolée mais rejoindrait le monde.
Asselineau est le candidat d’une seule promesse. Il promet que dès qu’il est élu, il invoquera l’Article 50 pour quitter l’Union européenne et s’adressera immédiatement à Washington pour se retirer de l’OTAN. Il souligne qu’aucun des autres critiques de l’UE ne proposent une telle sortie claire et dans les règles.
D’autres candidats, dont les plus charismatique, Mélenchon et Le Pen, font écho à certains des arguments d’Asselineau. Mais ils ne sont pas prêts à aller jusqu'à préconiser une rupture claire immédiate avec l’UE, parce qu’ils se rendent compte que la population Française, bien que de plus en plus critique sur l’euro, reste aliénée au « rêve européen », et a encore peur de réellement la quitter, en raison des sévères avertissements de catastrophe des Européistes.
Le premier tour de la première campagne est une occasion pour Asselineau de présenter ses idées à un large public, pour préparer l’opinion publique à une politique cohérente de « Frexit ». L’enjeu le plus fondamental dans cette campagne est de loin le conflit entre l’Union européenne et la souveraineté nationale. Il ne sera sans doute pas pris en compte dans cette élection, mais il ne va pas disparaître. Il s’agit d’un enjeu majeur pour l’avenir, car il est déterminant pour une véritable vie politique possible.
Counterpunch 24 Avril 2017