Poutine est dans l’impasse. La 3ème guerre « occidentale » entre « l’Otan » et la Russie se profile ! (« Occidentale » car les deux guerres « mondiales » l’ont été entre-autres par la présence de troupes recrutées dans les colonies.)

Son « expédition punitive » semble marquer le pas avec une armée qui serait sous-équipée en soldats formés et avec des armes en partie obsolètes, selon les dits de l’Otan et des Américains. C’est la seule version dont nous disposons avec la propagande ukrainienne qui est très forte dans ce domaine. Les Ukrainiens, forts du soutien américain, seraient prêts – pour les plus radicaux – non seulement à la reconquête du Donbass et de la Crimée, mais au-delà des frontières à une incursion sur le territoire russe, au prix d’une confrontation nucléaire. Car les Russes ne lâcheront jamais la Crimée, ni les populations qu’ils considèrent comme étant historiquement russes. Et personne en 2014 n'a contesté le rattachement de la Crimée à la Russie ! Poutine a donc décidé de proposer des référendums dans les 4 oblasts qu’il occupe et protège pour leur donner le statut de territoire russe. Les scores mirifiques atteints prêtent à soupçons : plus de 90%. Mais la population qui n’a pas fui et essentiellement russe ou russophile.

UE : le bellicisme des uns et l’attentisme des autres

L’UE, plus ou moins réticente à se lancer dans une guerre militaire ouverte, en raison de ce risque nucléaire dont elle subirait les graves conséquences sur ses territoires, est néanmoins embarquée dans cette guerre avec à sa tête une Walkyrie en chef, Ursula Von der Leyen, revêtue à cette occasion de jaune et de bleu. Devenue l’arrière-cour de la Maison Blanche, l’UE fournit des armes, des milliards, des « experts » et quelques « soldats » instructeurs, pour ne pas dire combattants de ce conflit. Qui a consulté les peuples européens ?

L’UE, du Nord (surtout de l’Est) aux rives de la méditerranée (traditionnellement plus clémentes pour la Russie), semble donc prise dans un engrenage de folie guerrière, qu’elle ne maîtrise pas. Une certaine désunion européenne est toutefois perceptible.

A l’Est, Si Orban joue solo et vient d’être sanctionné pour avoir signé un accord avec les Russes pour fourniture de gaz, dont il dépend à hauteur de 65% ; les Polonais, les Tchèques, les Pays Baltes et les Verts allemands, ont choisi de soutenir l’Ukraine dans un esprit de « revanche » historique contre le « stalinisme », 70 ans après la défaite allemande, trente ans après celle de l’Urss. (Une révision de l’histoire ?). Ils observent la consigne américaine de l’embargo sur les sources d’énergies en provenance de la Russie dont l’Europe à tellement besoin.

Les Verts allemands font leur aggiornamento et veulent non seulement le réarmement de l’Allemagne mais aussi un engagement militaire de l’UE contre la Russie, pour répondre aux Ukrainiens. Notons qu’une autre Walkyrie allemande, la verte Annalena Baerbock, ministre des affaires étrangères, est une atlantiste convaincue et une anti russe primaire ! En cela elle ne fait que suivre le chemin de cet ancien ministre vert, Joschka Fischer, qui en 1998/1999 s’est rallié à la guerre de l’Otan contre la Yougoslavie qui se traduisit par l’éclatement de cette fédération pourtant « non alignée » ! Qu’est donc devenu le pacifisme des verts pour l’harmonie et la nature ?

Même s’ils peuvent prendre des allures guerrières, jusque-là, les Français, les Italiens et aussi une partie des peuples européens attachés à une certaine stabilité pacifiste en Europe, suivent le conflit mais ne veulent pas que cette guerre tourne à un affrontement nucléaire. Ils refusent de se retrouver projetés dans les années 1960, lors de la crise des missiles de Cuba qu’ils ont suivi avec fébrilité. Ils ne voulaient pas alors, comme maintenant, se retrouver au milieu d’un conflit avec échange de missiles nucléaires entre Américains et Russes au-dessus de leurs têtes. Il y a eu alors de grands rassemblements pour la Paix, qui manquent bien aujourd’hui !

Toutefois en ce qui concerne la France la déclaration du président Macron, à l’assemblée de l’ONU le 20 septembre 2022, est claire et nette « alignement sur la doxa américaine et sus à l’impérialisme Russe ! » (Contre l’« impérialisme russe », c’est aussi étrangement le message de l’extrême gauche française).

Par sa voix, la France – enfin Macron et ses conseillers - vient de confirmer son soutien à l’Ukraine dans une envolée lyrique à la dernière assemblée de l’ONU du 20 septembre 2022. Avec un ton quelque peu hystérique, l’ex-pays colonisateur, fait la morale aux ex-colonisés qui ont refusé d’approuver les sanctions contre la Russie. En ce qui concerne la dénonciation du « colonialisme russe » certains ont du bien rire ! Le président Macron aurait dû savoir que les Russes ont toujours soutenu toutes les luttes anticoloniales et les indépendances partout où elles se tenaient en Asie, en Afrique, Algérie comprise, et en Amérique latine ! Par ailleurs on a pu remarquer à ce moment-là, une salle de l’assemblée presque vide. !

Exit donc la politique traditionnelle de la France de garder, au niveau international, mesure et indépendance en toute circonstance. Comme au temps de la conférence de Bandung (1955) qu’il est important de rappeler et qui reste un modèle de résistance aux guerres impériales occidentales !

A cette conférence participèrent 29 pays tous indépendants et décolonisés à l’exception du Ghana et du Soudan : « Du 18 au 24 avril 1955 a lieu à Bandung, sur l'île de Java, la première conférence afro-asiatique, qui réunit vingt-neuf pays dont la plupart sont décolonisés depuis peu et appartiennent au Tiers Monde. L'initiative de ce sommet revient notamment au Premier ministre indien Nehru, soucieux de créer sur la scène internationale un ensemble de puissances qui échapperait aux deux Grands et à la logique de guerre froide. Le texte adopté au terme de la conférence rejette le racisme et le colonialisme, réclame une coopération économique mondiale pour lutter contre le sous-développement et tente de promouvoir une charte des relations entre États. Mais il ne parvient pas à déterminer une ligne commune face aux États-Unis et à l'U.R.S.S. ». « Le Non alignement nait l’année suivante en 1956 à la conférence de Brioni, en Yougoslavie, en présence de Tito, Nasser et Nehru ». (Encyclopedia universalis).

Peut-être serait-il temps de reconstituer une alliance de ce type avec ceux qui refusent de voir à nouveau le monde partagé en deux blocs et la possibilité d’une guerre nucléaire. D’un côté le « bloc occidental » de l’autre les « nouveaux émergents » dont la Chine, l’Inde, l’Afrique et l’Amérique latine, à eux seuls plus de 60% de la population mondiale.

Les Anglais, eux, ont vraiment pris le large après le Brexit, et ils sont très présents, en hommes et en armements, en Ukraine. La nouvelle Premier ministre, Truss, en appelle même à une internationalisation de l’Otan, c’est-à-dire « l’Otan de l’UE à la Chine ». On en regretterait presque la mort de la Reine !

Ceci n’est qu’un ralliement à la volonté américaine qui va effectivement coûter très cher aux peuples Européens.

Certes, le réchauffement climatique impose de modifier les modes de production et de consommation d’énergies carbonées. Mais cela ne peut se faire dans le cadre de décisions à l’emporte-pièce, dans des délais de 2 ou 3 ans comme le prétendent nos gouvernements. Les plans de développement des énergies parallèles, s’ils existent, ne pourront répondre immédiatement aux besoins sans cesse croissants en énergie, et surtout dans un premier temps, à l’arrivée du « général hiver ». Le chauffage va être rationné dans les immeubles d’habitation ou de travail, les centres de production vont moins tourner, car les prix de l’énergie – qui viennent alimenter l’inflation des coûts - vont grimper dans le cadre d’une spéculation à un niveau non supportable pour les citoyens. Cela ne va pas se faire sans réactions des populations.

L’UE veut donner le change pour palier son absence de puissance politique et militaire commune. Elle s’aligne honteusement sur la position américaine : « affaiblir militairement et économiquement la Russie, et le peuple russe ». C’est-à-dire - selon les Américains - tout faire pour écraser ce qui resterait de « l’empire d’Urss » Urss : Union des Républiques socialistes soviétiques. Présentée par certains, comme un « empire absolutiste », il ne faut pas nier pour autant qu’à sa formation, l’Urss, après la révolution Russe de 1917, s’est constituée par l’adhésion libre de divers peuples et nations en Républiques égalitaires fédérées, dont le siège se trouvait à Moscou. Tout le contraire des Empires !. Un terrible anachronisme considérant que la deuxième guerre mondiale ne s’étant pas terminée par la « défaite du stalinisme » ; il faut en finir aujourd’hui ! (Vision soutenue par les pays de l’ex bloc soviétique de l’Est et des ultras de l’Ukraine).

Le mythe de la deuxième guerre mondiale gagnée par les seuls américains

On ne sait pourquoi le mythe de la deuxième guerre mondiale ne cesse d’être réévalué par les dits commentateurs « occidentaux » et les Américains eux-mêmes. Enfin, si ! Ils propagent l’idée que la « victoire » a été uniquement américaine, oubliant les quelques 20 millions de soviétiques morts contre Hitler, les souffrances de Stalingrad, comme celles dues aux goulags ! Ils veulent consacrer y compris « la victoire » américaine sur la « défaite du stalinisme » en 1991 qu’ils s’attribuent grâce à la « guerre froide », et poursuivre jusqu’à l’éclatement de la Russie ! Une vision historique instrumentalisée pour servir leurs projets de domination !

En réalité, les Américains ont tout fait pour que Gorbatchev (qui vient de mourir le 30 août 2022), soucieux d’ouvrir la voie à un « socialisme à visage humain » - et s’inspirant des manifestes du « Printemps de Prague » de Dubcek (1967/1968) dont, hélas, il n’avait ni les moyens ni les hommes pour y parvenir - subisse un échec. Au contraire les « experts », ces « Americansky », formés aux méthodes américaines brutales de gestion libérale économique et sociale, ont mis sur le trône un Eltsine corrompu qui acheva de liquider une partie de cette « URSS » sans prévoir les problèmes qui pourraient en surgir, comme par exemple celui des « frontières » et du statut de millions de Russes installés dans ces « pays libérés » : Ukraine, pays Baltes, etc.. !

Ainsi, quand les chroniqueurs de la presse et de la télé « occidentale » interfèrent le passé et le présent, ils veulent nous persuader que nous entrons dans une troisième guerre mondiale, dont l’ennemi principal est la Russie de Poutine, « ce résidu » du stalinisme ! Ils jettent – en agissant ainsi - un voile d’oubli sur 70 ans de guerres plus ou moins « froides », ou « chaudes » partout où l’influence et l’appui des Russes soutenaient les luttes d’indépendances nationales, en Amérique Latine, en Afrique, en Asie, au Moyen Orient etc., et nuisaient à l’impérialisme américain dans sa volonté de diriger le monde avec ses guerres « pour une démocratie … frelatée » (voir en Afghanistan ou en Irak) ! Les débats tronqués sont toujours pernicieux.

Le risque nucléaire. S’il arrivait que la confrontation devienne nucléaire, même avec des missiles de « petite intensité » mais nucléaires quand même, il y aura, c’est certain, beaucoup plus de morts, plus de destructions y compris sur notre espace européen.

A ce sujet il faut savoir que les Américains disposent de bombes 1000 fois plus puissantes que celle d’Hiroshima. Ils ont aussi le plus haut niveau de dépenses militaires :

En 2019 : 732 milliards, (- 15% en 10 ans, 2,2% du Pib). La Chine suit avec 261 milliards, (+ 85% depuis 2009 et 1,9 % du Pib). La Russie est loin derrière avec 65 milliards, (+ 30% en 10 ans et 3,9% du Pib). A comparaison, la France avec ses 50 milliards (et + 35% et 1,9% du Pib) se classe au 7ème rang, des puissances nucléaires. (Chiffres fournis par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, SIPRI).

Devant la résistance de certains pays européens face à cette menace, la direction ukrainienne attaque les Européens « d’être sous influence russe » !

Toutefois, y compris pour les Américains, le soutien à l’Ukraine coûte cher et retarde les opérations prévues contre la Chine, mais il lui permet de faire tourner à plein régime la machine militaro-industrielle. Jo Biden soutient l’Ukraine, Taiwan, les Ouigours, tout en maintenant une pression sur l’Iran, la Corée du Nord, etc. Bref les affaires impériales sont toujours là et elles ont un coût en argent et en vies humaines ! C’est pourquoi, Jo Biden - après Trump, Obama etc. - veut que les Européens augmentent leur participation et prennent le relais pour qu’il puisse se consacrer à leur prochaine bataille contre l’Asie.

Zélensky, chantre d’une alliance « Ukraine, grande Bretagne, USA ».

Il défend l’Ukraine, mais ses conseillers d’Outre Atlantique (Anglais et Américains réunis), l’orientent sur une mauvaise voie. L’Ukraine, tout comme la Russie dans sa partie occidentale, est d’abord un pays situé sur le continent européen qui subira les conséquences mortelles de leur politique guerrière, et ils le savent très bien.

Cette « prophétie » soutien la politique de Johnson et de Biden pour « une nouvelle alliance anglo-saxonne », une fuite en avant ? On ne peut que rapprocher cette vision de celles qui s’expriment sur l’obsolescence de l’ONU issue de la fin de la deuxième guerre mondiale, et donc de l’intérêt qu’il y aurait d’une nouvelle organisation mondiale.

Certes, le monde a changé. De nouvelles puissances sont apparues. Leur population représente plus de la moitié de l’humanité. Et les résolutions de l’ONU ne s’appliquent pas totalement, par exemple par les Israéliens qui continuent de refuser la création d’un Etat Palestinien !

Mais pourquoi ce changement de pied soudain ? Dans la « vieille » ONU, siègent la Russie, signataire des accords de Yalta (1945) en tant que vainqueur au même titre que l’Angleterre et les Usa de la guerre contre les nazis. Et la Chine (dont l’adhésion a été acceptée en 1971 après l’opposition et le départ de Formose, c’est-à-dire Taïwan). Ces deux nations disposent du droit de véto et de contrecarrer et dénoncer les agissements impérialistes de l’Oncle Sam qui, dans une nouvelle organisation – excluant ces deux-là - redeviendrait la force dirigeante « anglo-saxonne » !

Le jour où ce projet se réalisera, les Européens, pourront alors tout craindre de « leurs alliés ». Et particulièrement la France. L’Allemagne, qui a perdu la guerre ne peut prétendre à ce droit de veto, lorgne depuis bien longtemps sur le droit de veto des Français qui plus est possèdent l’arme nucléaire, dont elle refuse le « bouclier », pour se réfugier chez l’Oncle Sam ! Les récentes déclarations et la volonté de réarmement des Allemands ont un goût amer d’échec pour les Français qui n’ont cessé de proposer une armée européenne à commandement unifié. C’est un revers majeur pour la politique d’indépendance lancée par de Gaulle !

On peut donc aussi penser que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE sonnera le glas de cette Europe. En rejoignant l’UE, l’Ukraine se rapprochera d’une Allemagne dominante et ledit « couple franco-allemand » éclatera au profit d’un basculement du pouvoir « vers l’Est » européen. La Pologne y travaille activement avec les pays Baltes dans une croisade revancharde contre les « crimes de Staline » ! En tant que « victimes de l’Urss » ils ferment les yeux sur leurs propres exactions entre 1940/1945 dans l’extermination des Juifs et des Tziganes, et sur leur collaboration active avec la Wehrmacht et les nazis. Ils nient l’action et la souffrance des Russes dans la guerre contre Hitler ! D’où leur vient cette volonté de travestissement du passé ?

Si « l’occident » se trouve ramené aux quelques pays rassemblés autour des USA, l’UE et certains pays sous influence anglo-saxonne comme l’Australie, le Canada, ce n’est pas le cas des pays dits « réfractaires hostiles aux sanctions contre la Russie », c’est que les peuples ont une mémoire de l’esclavage et du pillage de leurs richesses et des guerres de ce même « occident ». Plutôt que la guerre, ils ont besoin de se développer, de sortir leur population de la misère, de la faim, de l’analphabétisme et d’user librement de leurs ressources. Même s’ils ne remettent pas en cause le système global, ils changent un tant soit peu la physionomie d’un monde dominé par l’exploitation capitaliste. La Chine, elle, se sait la prochaine visée américaine

L’UE a donc fait le choix de l’asservissement. Elle avait les moyens de tout faire pour éviter cette guerre. Elle pouvait intervenir pour régler le conflit entre la Russie et l’Ukraine par la diplomatie, faire respecter les accords de Minsk, ce qui par ailleurs reste toujours possible. Un conflit armé se termine toujours par un accord de paix ! Plus tôt sera le mieux !

Les peuples européens vont payer cette erreur stratégique et politique qui va avoir un coût humain et social. Tout comme les Russes, qui vont payer celle de Poutine d’envahir l’Ukraine.

L’UE s’aperçoit qu’elle ne va pas disposer d’assez d’énergie pour passer une partie de l’hiver 2022 mais surtout de 2023/2024. Ensuite, après une trentaine d’années de « maîtrise des coûts, c’est-à-dire des salaires » : c’est le retour d’une inflation pour certains pays à 2 chiffres.

L’inflation est alimentée par diverses causes. Les problèmes de la covid en Chine qui bloque les livraisons dans un monde « globalisé ». Une hausse des prix agricoles due à la guerre en Ukraine mais pas seulement. En raison aussi de la détérioration des conditions climatiques, de sols fragilisés par une agriculture trop industrialisée. La hausse du coût de l’énergie, la mondialisation des circuits des échanges, qui fait monter les prix du transport, et des produits manufacturés. Et enfin et surtout la volonté de rétablir « les marges bénéficiaires » par la spéculation sur l’énergie, les produits agricoles, et la tentative de récupérer le coût du maintien d’une partie du salaire et de la non activité pendant la covid 19. Sans sous-estimer bien sûr le coût de la guerre elle-même.

Von der Leyen, et ceux qui soutiennent cette politique par veulerie ou intérêts, entrainent les peuples européens vers l’abime.

Les effets politiques et sociaux de cette guerre vont se faire sentir tôt ou tard. D’autant que les gouvernements de droite comme de gauche ont tous choisi le libéralisme qui leur a permis de conduire la baisse les droits sociaux, chercher le consensus de certains courants syndicaux, tout en réduisant et même abolissant par la loi la mobilisation syndicale (par exemple en licenciant les délégués).

C’est ainsi qu’en France, la direction de la CFDT s’est trop souvent axée sur un fort compromis avec le patronat et le discours européen ! Le taux de syndicalisation est au plus bas, moins de 9%.

Le combat s’est alors déplacé, grâce aux Gilets Jaunes, autour de la nature de l’Etat : Social/Républicain, ou Social/Libéral ; Démocratie proportionnelle et nouveaux droits pour les citoyens ou Etatisation autoritaire, à la suite aussi des mobilisations autour du Non à la Constitution européenne proposée en 2005. Ce débat n’est pas tranché. Lorsque que les gouvernements Français – de gauche comme de droite -disposent de l’art 49.3 qui permet de faire passer leurs lois sans discussions au parlement et sans vote, qu’est-ce donc si ce n’est pas de l’autoritarisme ?

Conclusion

Il est donc hypocrite de refuser de comprendre pourquoi les peuples européens se tournent de plus en plus vers ceux qui les cajolent et leur parlent d’identité, de pouvoir d’achat, de respect des us et coutumes, d’intégrité de la famille ! Les élections en Europe se suivent et se ressemblent. Ce sont les droites libérales en alliance ou non avec les droites radicales voire extrêmes, qui l’emportent face à des « gauches » émiettées, antagoniques et surtout incapables de proposer des programmes adaptés à la situation de ce début de 21ème siècle.

Les conséquences de cette guerre dangereuse, seront multiples et ouvrent un chemin de grande incertitude mais aussi de combats de résistances.

Les choix politiques de l’UE pour contrer la « crise énergétique » inaugurent de graves difficultés consécutives au blocage d’achat de l’énergie provenant de la Russie imposé par l’administration Biden qui va nous vendre, cher, son gaz de schiste polluant. Ses réponses tiennent en un seul mot « économies ». Cumulées à la pseudo tentative de réguler l’inflation et la hausse des taux, c’est le mode de vie et les revenus de la majorité de la population, les « 99% », qui vont être touchés et vont provoquer des conflits qui déjà se multiplient dans certains pays.

Ils commencent déjà à s’étendre. Par exemple :

« En Allemagne, les grandes industries allemandes (3ème exportatrices mondiales) sont paralysées par l’explosion des coûts de l’énergie : électricité et gaz dont elles dépendent pour produire. En un seul mois la dépense a représenté la totalité de l’année 2021. Des manifestants de tout le champ politique en Allemagne ont appelé à des manifestations régulières lundi contre la hausse du coût de la vie.

Au Royaume-Uni, où l’inflation est à 10% et s’annonce supérieure pour 2023, les entreprises énergétiques devraient augmenter leurs tarifs de 80% en octobre. [Ndr : les manifestations succèdent aux manifestations des salariés dans plusieurs secteurs d’activité]

Les factures d’électricité aux États-Unis ont augmenté de 15,8% au cours de la dernière année. Les factures de gaz naturel ont augmenté de 33% aux États-Unis au cours de la dernière année. Les coûts totaux de l’énergie aux États-Unis ont augmenté de 24% au cours des 12 derniers mois. Les biens de consommation de base, les aliments et les articles nécessaires à la survie quotidienne, ont augmenté en moyenne de 13,5%. Et ce n’est que le début. » (Chris Hedges « Strike ! Strike ! Strike ! » consortiums news, 20 septembre 2022)

Des luttes importantes se profilent et vont se tenir en Europe, alors que les multiples « gauches » et la pensée socialiste se sont affaiblies en s’alignant sur « le marché global », et en acceptant un euro géré par l’Allemagne qui nie toute politique budgétaire qui desserrerait la pression sur le niveau de vie des salariés atteints par une baisse importante de la valeur Travail en 30 ans. Prises dans leurs multiples contradictions, ces « gauches » ne semblent plus avoir de réflexion sur un programme éco-socialiste équilibré, indépendant, et peinent à se maintenir au niveau électoral. Elles risquent de disparaître car elles se montreront inadaptées à une combativité de résistance qui pourra se développer au dehors d’elles. Si elles le comprennent, elles sauront s’enrichir de ces luttes et se transformer en forces renouvelées, anticapitalistes et socialistes !

Pour l’instant elles n’en semblent pas capables. Y compris dans la seule grande lutte internationale actuellement nécessaire : « Pour la Paix ». Jamais les guerres n’ont été propices aux victoires du Travail, sur le Capital.

25 septembre 2022.

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