Dans la seconde guerre mondiale le capitalisme a plongé le monde dans la barbarie.

Plusieurs révolutions vont en surgir, mais des révolutions de libération nationale. L’internationalisme agonisant se transforma avec l’aide du stalinisme dans les anciens partis de l’Union soviétique (URSS), la Chine, l’Europe de l’est et les partis communistes en un nationalisme « Socialiste ».

Dans le même temps, les classes laborieuses ont été transformées et le capitalisme a été dominé par le capital financier. L’avant-garde des travailleurs, la conscience de classe, ainsi que les socialistes révolutionnaires furent réduits à une infime minorité.

Le monde change, mais sans donner naissance à une nouvelle vision. L’origine ethnique, la couleur de peau et la langue ont prédominé sur la recherche d’une voie et d’un objectif commun. La haine de l’autre considéré comme inférieur ou infrahumain est supérieure à la colère contre un système social que l’on ne cherche pas à supprimer mais simplement à aménager.

A ce moment précis de la planète et de la civilisation, nous en sommes à 12 moins cinq avant l’effondrement. Les capitalistes croient en l’avenir de leur classe et rêvent d’évasion vers la lune ou vers Mars.

Les migrations de masse sont chaque jour plus importantes avec le changement climatique qui va submerger la planète et créer de nouvelles Atlantides, désertifications des continents, avec des tornades, des typhons sans précédent, de terribles inondations dévastatrices, la destruction des glaciers et des bassins hydrographiques et une perte effrayante de forêts et de sources de nourriture terrestres et aquatiques.

La régression culturelle pourrait être proportionnelle à la catastrophe sociale entre le VIème et le IIIème siècle avant J.C., quand dans l’empire romain dépeuplé et en ruines, l’alphabétisation de masse, le commerce international, les monnaies, les routes, les cultures ont disparu.

La mortalité causée par la peste, les conflits sociaux, les dommages à l’environnement, pourraient réduire d’un tiers la population mondiale comme lors des Peste Noires. Des siècles plus tard, la nature pourrait parvenir à fermer certaines de ses plaies, et de cet écocide, similaire aux effets semblables à une guerre nucléaire mondiale, il pourrait surgir alors peut-être de nouvelles idées et une augmentation de la productivité du travail. C’est sur cela que comptait Mao quand il a déclaré que, dans le cas d’une guerre atomique, il « resterait plus ou moins 300 millions des 1400 millions de chinois », ce qu’il considérait comme suffisant.

Mais que seraient-ils capables de construire et dans quelles conditions ?

Les qualités requises pour mener un combat ou un processus de libération nationale ne sont pas nécessairement les mêmes que celles pour construire un monde basé sur l’autogestion sociale généralisée, la destruction de l’Etat et son remplacement par une Fédération de libres communes démocratiques et une société d’égaux.

On ne construit rien dans la misère matérielle et morale si ce n’est un capitalisme d’Etat régi par une pénurie permanente et le manque de culture des souverains et des gouvernés. Une relation entre égaux qui permette le développement tant des individus que de la communauté à besoin à tous les niveaux de citoyens libres, dignes et éclairés...

Quelle est la situation actuelle ?

Dans les années 70, la Chine est passée de colonie à la première puissance commerciale mondiale et elle mène la course de l’intelligence artificielle et de l’électronique de génération .5 en possédant la plupart des produits essentiels (tels que le lithium et les terres rares). Mais ce n’est qu’un capitalisme d’Etat confucéen, ultra-conservateur, un nouveau despotisme asiatique dirigé par un parti de mandarins militaro-bureaucratiques qui a remplacé le vieil empereur, des fonctionnaires conservateurs et redistributeurs de ressources et, par conséquent, suivis sans discussion. C’est un système austère de sujets appelés à obéir au pouvoir central et familial et disciplinés pendant des millénaires, qui profite de leur homogénéité ethnico-culturelle - la grande majorité des Chinois sont des Han - faisant valoir un nationalisme agressif. C’est aussi l’Inde, où un processus aigu de nationalisme et de racisme hindou menace la laïcité de l’Etat et la coexistence avec d’autres minorités religieuses.

Il y a un obscurantiste similaire et des régimes totalitaires dans d’autres pays asiatiques et y compris dans l’Amérique de Trump soutenu par une majorité de racistes ignorants qui croient profondément dans le créationnisme, rejettent Darwin et l’évolution et appuient toutes les aventures impérialistes. Au Brésil une grande majorité a élu un raciste xénophobe, et en Argentine l’option électorale consiste à réélire le néolibéral Macri soumis au FMI ou la néolibérale Cristina.

Le capitalisme - si la planète survit - tend apparemment à être remplacé par une période séculaire de systèmes militaires, de totalitarismes-bureaucratiques comme ceux pressentis par Jack London dans le talon de fer ou Michel Raptis dans la guerre à venir, jusqu'à ce que les peuples se réorganisent et s’unissent contre leurs nouveaux dominateurs.

Rien de ce qui fut ne disparaît vraiment et le fil rouge de la lutte et la mémoire collective seront encore une fois en première place si la résistance maintient la critique et l’espoir le germe de l’alternative arrivera à se développer.

Mai 2019