Les premières otages ont été libérées contre des prisonniers palestiniens, mais Netanyahou de continuer l’« éradication du terrorisme », c’est à dire d’expulsion des Palestiniens de leurs territoires, avec des « ratonnades » comme l’a fait l’armée française en Algérie, des actions qui déshumanisent et anéantissent l’adversaire.

Fin de la guerre ? Non.

Elle s’étend actuellement à la Cisjordanie où les colons attaquent et s’attribuent violemment les terres palestiniennes. « Le Premier ministre Benjamin Netanyahou annonce le 21 janvier 2025 une nouvelle campagne « vaste et significative » visant à « éradiquer le terrorisme » dans la région de Jénine. Et dernièrement Trump propose d’expulser les Palestiniens vers la Jordanie ou l’Egypte, qui ben entendu, ont refusé.

Face à Israël, une OLP vieillissante, embourgeoisée, qui a reconnu l’existence d’Israël avec Arafat, signé les accords d’Oslo de 1993 avec Rabin assassiné par la suite par un juif ultra religieux. Mais qui aujourd’hui accepte souvent de travailler avec Israël pour « « éradiquer le terrorisme du Hamas ». Il est vrai que Hamas bataille contre l’OLP, parfois avec des assassinats, pour le contrôle des Palestiniens qui ne sont pas unanimement pro Hamas. Or les Palestiniens sont « multiples » : il y a des Palestiniens chrétiens et d’autres sensibilités politiques plus ou moins radicales.

Et la haine, la terrible haine des Israéliens contre les Palestiniens et leur attaque mortelle du 6 octobre avec la prise d’otages, et celle, non moins terrible contre Israël, des palestiniens déportés d’un bout à l’autre de Gaza, un pays transformé en ruines, des gravas à la place de leurs habitats, des souffrances, la faim, les maladies, etc..

45000 morts, près de 100000 blessés ou handicapés essentiellement des femmes et des enfants 60% de la population palestinienne.

Les Palestiniens sont seuls.

Trump/Biden, les Américains ont toujours la même politique : Israël est leur avant pont dans la région. Elle gendarme le Liban et maintenant la Syrie. Il lui reste « à détruire » l’Iran. Cela sera plus difficile, mais Trump est sur la même ligne. Il a donné la preuve de son soutien à Israël en transférant l’ambassade américaine à Jérusalem, faisant signer les « accords d’Abraham ».

Une nouvelle génération de combattants va donc surgir, inéluctablement, à un moment où a un autre, si la question essentielle qui permettrait d’en terminer avec la guerre qui dure depuis la création d’Israël, si la question d’un pays, la Palestine, n’est pas enfin entérinée internationalement !

Depuis les accords d’Oslo, les « accords », ou « Trèves » qui ont cadencé la guerre d’occupation des terres palestiniennes par Israël, ont tous et toutes été rompues. Celle-ci pourrait subir le même sort.

Pas d’Etat palestinien = Pas de Trèves.

Janvier 2025

------

 Hamas

L’accord de cessez-le-feu est une réussite pour notre peuple et notre résistance

Communiqué du 15 janv. 2025

L’accord de cessez-le-feu est une réalisation pour notre peuple, notre résistance, notre nation et les peuples libres du monde.

L’accord de cessez-le-feu est le résultat de la résilience légendaire de notre peuple et de la résistance héroïque à Gaza pendant plus de 15 mois.

L’accord vient en réponse à notre responsabilité d’arrêter l’agression sioniste, de mettre fin aux effusions de sang, aux massacres et à la guerre génocidaire.

Nous exprimons notre appréciation et notre gratitude pour toutes les positions honorables, officielles et populaires qui ont été prises en solidarité avec Gaza.

Nous exprimons notre appréciation et nos remerciements à tous ceux qui ont soutenu notre peuple et contribué à dénoncer l’occupation et à mettre fin à l’agression, tant arabe, islamique qu’internationale.

Publié par la Chronique Palestinienne

 -------

« Saïd Bouamama : « Le cessez-le-feu lui est imposé,

car Israël n’a pas atteint ses objectifs »

par Grégoire Lalieu

Donald Trump l’a annoncé sur ses réseaux. Et Joe Biden a confirmé que leurs deux administrations avaient travaillé de concert : un accord de cessez-le-feu a été conclu entre Israël et le Hamas. Un tournant dans la stratégie des États-Unis ? Quelles conséquences pour les Palestiniens et la région dans son ensemble ? Auteur du Manuel stratégique de la Palestine et du Moyen Orient, Saïd Bouamama répond à nos questions.

Pendant quinze mois, les États-Unis ont apporté un soutien inconditionnel à Israël. Pourquoi imposent-ils un accord de cessez-le-feu maintenant ?

Tout d’abord, cet accord montre que les grandes puissances ne sont pas impuissantes lorsqu’elles le désirent. Nous voyons bien que si c’est dans leurs intérêts, les États-Unis sont tout à fait capables de mettre suffisamment de pression sur Netanyahou pour qu’il accepte un accord qui avait été préalablement refusé.

Et quels sont justement les intérêts des États-Unis d’imposer un cessez-le-feu ? C’est un moment particulier de passation de pouvoir entre Joe Biden et Donald Trump.

Donald Trump a voulu envoyer un message à un certain nombre d’acteurs internationaux. À travers la question palestinienne, il démontre qu’il est en mesure d’arrêter ou de redémarrer des conflits. Et il annonce ses nouvelles stratégies au niveau mondial pour d’autres négociations ailleurs. Je pense notamment à l’Ukraine. Donald Trump confirme ainsi que le principal conflit des États-Unis concerne la Chine. On le constate aussi à travers ses déclarations sur la possible annexion du Groenland et du canal de Panama. Ces enjeux sont liés à la Chine : production des terres rares pour le Groenland et commerce maritime pour le canal de Panama.

Par ailleurs, Trump doit également tenir compte de l’évolution de l’opinion publique mondiale et étasunienne en particulier. Le génocide a dévoilé le véritable visage d’Israël auprès de nombreuses forces politiques qui s’étaient montrées prudentes jusqu’à maintenant. La mobilisation des étudiants sur les campus étasuniens et les manifestations des communautés juives ne sont pas des feux follets qui vont soudainement disparaitre. Trump doit aussi composer avec cela.

Que dit cet accord de la relation entre Trump et Netanyahou ? Beaucoup pensaient qu’ils étaient sur la même ligne idéologique et que le Premier ministre israélien aurait les coudées plus franches que jamais une fois Donald Trump revenu à la Maison-Blanche.

Il ne faut pas trop personnaliser ces questions-là. En fait, une partie de l’administration étasunienne considère que Netanyahou et le courant qu’il représente sont aujourd’hui devenus un obstacle au renforcement-même d’Israël. Ce pays a été créé et soutenu pour gérer le Moyen-Orient. L’intérêt stratégique des États-Unis est d’avoir un État d’Israël stable et capable de pacifier la région. Les accords d’Abraham négociés lors du premier mandat de Donald Trump s’inscrivaient dans cette logique en visant la normalisation des pays arabes avec Israël. Mais le génocide est venu délégitimer la capacité d’Israël à stabiliser la région. Pour sortir Israël de son isolement, Netanyahou apparait dès lors comme un obstacle dans la stratégie de Donald Trump.

Une autre partie de l’administration étasunienne considère au contraire que la violence est la seule solution pour contrôler le Moyen-Orient et qu’il faut déstabiliser un certain nombre de pays arabes, y compris des alliés de Washington.

C’est la stratégie du chaos menée par les néoconservateurs. De l’Afghanistan à la Syrie en passant par l’Irak ou le Yémen, elle a débouché sur des conflits visant à remodeler le Grand Moyen-Orient. Elle était soutenue par Netanyahou. Mais Donald Trump l’a récemment dénoncé de manière détournée en publiant une vidéo sur ses réseaux. On sait que le président élu évalue les stratégies en fonction de ce qu’elles coûtent et de ce qu’elles rapportent. Le remodelage du Grand Moyen-Orient cher à Netanyahou, ce n’est pas une bonne affaire pour Trump ?

Les États-Unis ont dû garantir à Israël une protection totale en cas de redémarrage d’un conflit. Mais ils ont également dû lui faire comprendre que ça ne pouvait pas continuer comme ça. Car cet accord souligne en réalité un véritable échec pour Israël. Tout comme celui négocié au Liban. Les objectifs de guerre que Netanyahou s’était fixés n’ont pas été atteints. Même si elle a été affaiblie, la résistance est toujours bien présente. L’exode massif des Palestiniens n’a pas eu lieu. Et les soldats israéliens commencent à craquer, ils sont de plus en plus nombreux à refuser de retourner au combat. Finalement, les réactions de part et d’autre à l’annonce de cet accord de cessez-le-feu indiquent assez bien qui en sort perdant. En Palestine, on a assisté à des scènes de liesse. Mais en Israël, l’accord a été largement contesté. Preuve qu’il a dû être imposé à Netanyahou.

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, a déclaré que cet accord de cessez-le-feu pourrait ouvrir une ère nouvelle dans le conflit israélo-palestinien. Pourrait-on avancer vers des solutions plus durables ? Où va-t-on maintenir le statu quo ?

Le statu quo va sans doute être maintenu durant une période qu’il est difficile à évaluer. En fait, il y a de nombreux éléments qui vont même pousser Israël à enfreindre le cessez-le-feu. Tout d’abord, les Palestiniens qui ont vécu le génocide ne vont pas abandonner la résistance. Au contraire. Ensuite, il y aura une pression grandissante en Israël de la part des colons et de l’extrême droite à qui on a promis que le Hamas et le Hezbollah allaient être éradiqués. Enfin, le contexte régional reste instable, notamment en Syrie où les combats se poursuivent. Tous ces éléments rendent le cessez-le-feu fragile.

Si les États-Unis veulent la stabilité d’Israël comme gendarme du Moyen-Orient, la solution ne serait-elle pas d’appuyer la création d’un État palestinien ?

Tout dépend de ce qu’on entend par la création d’un État palestinien. S’il s’agit d’un État croupion qui est totalement dépendant de son voisin israélien, ce ne sera pas une solution viable. De plus, l’idée d’un État palestinien a certes progressé. Mais les Israéliens ne sont pas prêts à l’accepter et les rapports de forces ne sont pas encore réunis pour leur imposer.

À quoi les Palestiniens peuvent-ils s’attendre alors avec cet accord de cessez-le-feu ?

Tout d’abord, nous allons assister à un scénario que nous connaissons malheureusement trop bien. Avec un premier temps bienvenu pour panser les plaies, faire le deuil et reconstruire. Les Palestiniens vont une nouvelle fois démontrer qu’ils ne comptent rien céder. Car reconstruire, c’est aussi prouver que l’on continue à vivre.

Nous allons ensuite voir que la résistance n’est pas vaincue. Pour une raison toute simple : ceux qui ont vécu ce génocide ne peuvent en conclure qu’ils ont besoin d’organisations de résistance. C’est d’ailleurs une leçon tirée dans toute lutte de libération nationale. Plus la répression est forte, plus elle contribue à renforcer les organisations de résistance. La résistance palestinienne va toutefois connaître une période difficile. Elle va devoir se réorganiser en tant compte d’un contexte régional beaucoup plus défavorable à présent, notamment avec la disparition de l’allié syrien.

Les monarchies du Golfe pourraient-elles tenter de profiter de ce contexte régional pour prendre le contrôle de la résistance palestinienne et la rendre plus inoffensive ?

Absolument. Par l’intermédiaire de l’aide économique nécessaire à la reconstruction, les monarchies alignées sur les intérêts occidentaux vont certainement tenter de négocier des investissements en échange de l’abandon de la résistance. Mais ce n’est pas nouveau. Le peuple palestinien a déjà connu ça et pour sa grande majorité, ça ne changera rien à son rapport à la résistance.

Cette guerre s’est jouée sur de multiples fronts en dehors de Gaza. Quelles seront les conséquences du cessez-le-feu dans la région ?

L’idée globale de remodeler le Moyen-Orient n’est certainement pas abandonnée. L’Iran reste un obstacle, c’est la prochaine cible. Sa déstabilisation changerait de manière structurelle les rapports de force régionaux et ne laisserait plus beaucoup de possibilités à ceux qui refusent de suivre le nouvel ordre étasunien.

Reste à voir comment Trump va s’atteler à la question iranienne dans les prochaines semaines. Comme vous l’avez souligné, c’est un marchand. Il calcule en fonction des pertes et des profits. Tout dépendra de si les États-Unis oseront chercher à déstabiliser l’Iran dans la mesure où les rapports de force leur seraient favorables. Ou s’ils tenteront d’apaiser les relations avec l’Iran pour isoler la Chine. La dynamique multipolaire est toutefois trop avancée dans des pays comme l’Iran, la Russie et la Chine pour qu’ils se désolidarisent. C’est la solidité de cette dynamique qui déterminera le niveau d’agressivité des États-Unis.

L’imposition d’un accord de cessez-le-feu à Israël montre sans doute les limites d’une stratégie trop agressive ?

En tout cas, quelles que soient les raisons qui ont poussé Trump à promouvoir cet accord, le cessez-le-feu est avant tout imposé parce qu’Israël n’a pas atteint ses objectifs. La résistance n’est pas annihilée et les Palestiniens n’ont pas massivement quitté leur terre. Ces deux objectifs n’étant pas atteints, nous aurons certainement de nouvelles explosions dans les mois ou les années qui viennent.

Investig’Action 16 janvier 2025

---

 Cessez-le-feu, retrait israélien et aide

L’accord de cessez-le-feu offrirait le premier répit de la guerre à la population de Gaza depuis plus d’un an, et seulement le deuxième depuis le début des bombardements israéliens.

L’armée israélienne commencerait à se retirer des centres de population au cours de la première phase, mais resterait le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, connue sous le nom de corridor de Philadelphie, a déclaré mercredi un responsable israélien. Israël maintiendrait également une zone tampon à l’intérieur de Gaza le long de la frontière avec Israël, dont la taille a été l’un des derniers points de friction dans les négociations.

L’accord devrait permettre aux civils palestiniens de rentrer chez eux à travers Gaza, y compris dans le nord dévasté. Il y aurait un afflux massif d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, où les habitants sont depuis longtemps confrontés à des conditions humanitaires désastreuses, a déclaré Al Thani.

Les blessés de Gaza seront également autorisés à quitter l’enclave pour recevoir des soins, tandis que l’aide sera autorisée à entrer dans la bande de Gaza avec des hôpitaux et des boulangeries en cours de réparation, a-t-il ajouté.

Quels otages et prisonniers seront libérés ?

Dans le cadre de cette première phase, le Hamas et ses groupes militants alliés libéreront 33 otages dans la première phase, dont des femmes soldats, des enfants, des personnes âgées et des malades, a déclaré Al Thani.

En vertu de l’accord, les otages américains détenus par le Hamas « feront partie de cette libération d’otages lors de la première phase », a déclaré Biden.

Trois otages civiles israéliennes devraient être libérées le premier jour du cessez-le-feu, puis le septième jour, le Hamas devrait en libérer quatre autres, selon un document partagé par un haut responsable du Hamas, Bassem Naim.

Par la suite, « le Hamas libérera trois détenus israéliens tous les sept jours, en commençant par les femmes (civils et soldats) », indique le document.

« Au cours de la sixième semaine, le Hamas libérera tous les détenus restants inclus dans cette étape, et en retour, Israël libérera le nombre convenu de prisonniers palestiniens des prisons israéliennes, sur la base des listes fournies par le Hamas », poursuit le document.

Selon le document, Israël libérera 1 000 prisonniers palestiniens qui ont été arrêtés le 8 octobre 2023, mais qui n’étaient pas impliqués dans l’attaque du Hamas contre Israël la veille. Sur les 33 otages que le Hamas devrait libérer, neuf malades et blessés seront échangés contre 110 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité, selon le document.

Le Hamas et ses alliés détiennent 94 personnes enlevées à Israël le 7 octobre 2023. Parmi eux, au moins 34 sont morts, selon le gouvernement israélien, bien que le nombre réel soit attendu plus élevé. Quatre-vingt-un des otages sont des hommes et 13 sont des femmes. Quatre-vingt-quatre viennent d’Israël, huit de Thaïlande, un du Népal et un de Tanzanie.

Le Hamas détient quatre autres otages retenus en captivité depuis 2014, dont au moins deux sont morts.

Israël détient au moins 10 000 prisonniers palestiniens, selon la Commission des affaires des détenus et la Société des prisonniers palestiniens – bien que ce nombre n’inclue pas un nombre inconnu de Palestiniens capturés à Gaza. Le nombre de prisonniers palestiniens détenus par Israël comprend 3 376 personnes en détention administrative, ce qui signifie qu’elles n’ont pas fait l’objet d’accusations publiques ou n’ont pas été jugées, dont 95 enfants et 22 femmes.

Deuxième et troisième phases à négocier

Les deuxième et troisième phases du cessez-le-feu doivent encore être négociées au cours de la première. Ces négociations commenceront au 16e jour de la mise en œuvre de l’accord, selon un responsable israélien.

Il n’est pas garanti que le cessez-le-feu se poursuive au-delà de la première phase de l’accord. Cependant, le responsable a déclaré qu’Israël était impatient de « ramener tous nos otages à la maison » et qu’il entamerait de bonne foi les négociations pour la deuxième phase, ce qui pourrait conduire au retrait complet des forces israéliennes de Gaza.

  1. Biden a déclaré que les deuxième et troisième phases comprendraient la libération d’autres otages et le début de la reconstruction de Gaza.

« Lorsque la deuxième phase commencera, il y aura un échange pour la libération des otages vivants restants, y compris les soldats masculins, et toutes les forces israéliennes restantes seront retirées de Gaza, et le cessez-le-feu temporaire deviendra permanent », a-t-il déclaré.

« Et enfin, dans le cadre de la troisième phase, tous les restes finaux des otages qui ont été tués seront rendus à leurs familles, et un plan majeur de reconstruction de Gaza commencera. »

Comment l’accord sera appliqué

En réponse à une question de Becky Anderson de CNN, Al Thani a déclaré que les États-Unis, l’Égypte et le Qatar avaient mis en place un mécanisme pour s’assurer qu’aucune des parties ne rompe le cessez-le-feu.

« Il sera placé au Caire, et ce suivi sera en fait une équipe conjointe des trois pays qui surveillera la mise en œuvre de l’accord », a-t-il déclaré. « Tout a été convenu et sera en place, espérons-le, le jour de l’exécution. »

Al Thani a déclaré que cet accord de cessez-le-feu était différent de celui de novembre 2023 qui n’avait duré qu’une semaine.

« Malheureusement, l’accord de novembre était très transactionnel. C’était donc comme au jour le jour", a-t-il déclaré. « Mais cet accord comporte un mécanisme clair pour les 42 premiers jours, et il existe un mécanisme clair pour négocier les phases deux et trois, et tous les détails des accords seront publiés dans les prochains jours une fois que les détails seront finalisés.

------

La guerre de Netanyahu n’est pas terminée : Israël doit maintenant s’occuper de l’Iran

Il prospère dans le chaos.

Par Armin Rosen

Après les horreurs du 7 octobre et les 15 mois exténuants de guerre, nous avons enfin un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Mais la pause dans les combats peut causer plus de problèmes qu’elle n’en résout. Il innove dans la résolution des conflits : jamais auparavant un pays n’avait accepté d’échanger des territoires stratégiques contre des otages. Et pourtant, c’est ce qu’Israël a promis. En vertu d’un nouvel accord avec le Hamas, l’armée israélienne se retirera du corridor de Netzarim qui divise la bande de Gaza, renonçant ainsi à une grande partie de sa capacité à protéger les communautés frontalières ravagées il y a 15 mois.

Si, en outre, l’accord va de l’avant dans sa deuxième phase prévue, l’armée israélienne quittera la frontière entre Gaza et l’Égypte, abandonnant les précieuses routes de contrebande de la bande de Gaza vers le Hamas, en même temps que des centaines de terroristes du Hamas seront libérés des prisons israéliennes. En retour, Israël recevra un nombre inconnu d’otages vivants. Trente-trois des quelque 100 otages restants devraient être libérés dans la première phase de l’accord, y compris des femmes, des personnes âgées et de très jeunes enfants, mais le Hamas n’a pas dit à Israël lesquels des captifs sont encore en vie.

Il n’y avait pas besoin d’un cessez-le-feu sur le plan militaire. Les lignes de front à Gaza sont stables. Bien qu’il ait perdu environ 400 soldats à Gaza, Israël a fait des victimes de peut-être la moitié de l’armée du Hamas, estimée à 30 000 à 40 000 hommes, et n’a subi aucune pression sur le champ de bataille pour se retirer.

Les détails de l’accord ne sont que là où les problèmes commencent pour Israël. D’ici la fin de la première phase, 50 jours après le début du cessez-le-feu, l’armée israélienne aura abandonné tous les points critiques à l’intérieur des zones densément peuplées de la bande de Gaza sans avoir récupéré les corps des otages morts, une question qui est réservée pour la troisième phase. Si, au cours des négociations prévues entre les phases de l’accord, Israël ne parvient pas à convaincre le Hamas de céder le contrôle de la bande de Gaza, il devra réenvahir Gaza, probablement au prix d’un lourd tribut diplomatique et en termes de réputation. Sinon, il doit accepter la cinglante réalité que la guerre se sera terminée avec les terroristes, les violeurs et les kidnappeurs du Hamas regardant Israël depuis plus ou moins les mêmes positions qu’ils occupaient le 6 octobre 2023.

Le retour de Donald Trump ajoute aux inconvénients de l’accord. Le président élu a apparemment délégué Steve Witkoff, son nouvel envoyé pour la paix au Moyen-Orient, pour cajoler Benjamin Netanyahu afin qu’il accepte le cadre de cessez-le-feu de l’administration Biden. En créant l’illusion d’une victoire en politique étrangère, Witkoff a validé une politique clé de Biden et sapé un allié populaire des États-Unis pour ce qui pourrait être inévitablement des raisons mesquines. Après tout, au début de l’année 2021, Netanyahu s’est attiré les foudres de Trump pour avoir déclaré que Biden avait remporté les élections de 2020.

Le cessez-le-feu annonce des problèmes intérieurs à court terme pour Netanyahu, le Parti sioniste religieux menaçant de quitter le gouvernement si les combats ne reprennent pas après la première phase, une éventualité qui laisserait le Premier ministre avec une faible majorité d’un siège à la Knesset. D’autres divisions se profilent également. Au total, quelque 800 membres des forces de sécurité ont été tués depuis le 7 octobre, ce qui signifie qu’il y a maintenant un nombre considérable d’Israéliens qui considèrent la victoire décisive comme le seul retour acceptable pour le sacrifice de centaines de jeunes hommes. Il y a déjà eu de petites manifestations contre le cessez-le-feu, y compris près des colonies de Cisjordanie qui ont fait un nombre disproportionné de morts de guerre.

Mais accepter cet accord n’est pas un acte de folie. Mis à part la libération des otages d’un enfer, l’objectif de cet accord, comme de nombreuses décisions de Netanyahu au cours de l’année écoulée, a été de créer la liberté d’action nécessaire pour continuer à se battre. Depuis le 7 octobre, Netanyahou a correctement parié qu’une longue guerre finirait par profiter à Israël, un État moderne socialement cohésif doté d’une armée forte et d’une forte croyance en sa propre survie. Le coût d’une longue guerre s’est avéré plus que supportable. En plus d’un an de combats, l’économie israélienne a dépassé les 10 milliards de dollars d’investissements technologiques étrangers et a établi des records d’exportations de défense. Les naissances ont augmenté de 10 %, signe que la société est loin d’être démoralisée. Les relations avec des pays comme l’Irlande et l’Afrique du Sud se sont détériorées, mais ce ne sont pas exactement de grandes puissances. Quant aux inculpations de Netanyahu et de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant par la Cour pénale internationale, elles semblent maintenant plus susceptibles de nuire à la CPI qu’à Israël. L’Italie, la France et la Pologne ont toutes déclaré qu’elles ne se conformeraient pas aux mandats d’arrêt de la Cour, tandis que la sanction de la Cour est l’une des principales priorités législatives du nouveau Congrès dirigé par les républicains.

Netanyahou a peut-être anticipé qu’un conflit prolongé, ponctué de concessions opportunes, pourrait créer sa propre logique imprévisible, laissant à Tsahal des opportunités à saisir au moment opportun.

Si c’était vraiment l’intention de Netanyahou, cela semble avoir fonctionné. Israël n’a envahi Gaza qu’à la fin du mois d’octobre 2023, attendant l’arrivée de conseillers américains de haut rang pour aider à planifier l’opération. Le mois suivant, un accord de cessez-le-feu a libéré environ la moitié des otages du Hamas et a permis à Netanyahu d’obtenir suffisamment de crédit auprès de Biden et des critiques libéraux dans le pays pour poursuivre la guerre jusqu’à l’année suivante. À la mi-2024, les menaces constantes de Netanyahu d’envahir la ville frontalière de Rafah à Gaza ont eu pour effet de créer un effet de levier sur les États-Unis, qui s’y opposaient. Les États-Unis ont passé des mois à négocier avec le Premier ministre dans l’espoir de le retarder – et en attendant d’envahir Rafah, l’armée israélienne a construit le corridor de Netzarim et a intensifié ses attaques contre le Hezbollah au Liban.

Lorsqu’Israël a finalement pris la frontière de Gaza avec l’Égypte, au printemps 2024, il s’est assuré un atout stratégique pour les négociations futures et a achevé l’encerclement total des forces du Hamas, créant ainsi des opportunités de combattre d’autres ennemis plus menaçants. Israël a lancé une opération terrestre contre le Hezbollah au Liban pendant une grande partie de l’été, saisissant l’initiative stratégique et créant une autre longue et inévitablement fructueuse série de négociations avec les alliés d’Israël à Washington. Lorsqu’une invasion a finalement eu lieu, le Hezbollah a perdu presque tous ses commandants supérieurs, la plupart de ses forces d’élite Radwan et beaucoup de ses missiles, ainsi qu’une pléthore de forteresses souterraines et presque autant de combattants que ceux qui sont morts au cours des 13 années de guerre civile en Syrie. La Syrie n’a pas non plus été épargnée par cette approche. La chute du régime d’Assad et la destruction subséquente par Israël des défenses aériennes du pays et de la plupart de ses capacités militaires conventionnelles ont été une conséquence en aval du succès de Netanyahu à poursuivre les combats.

En d’autres termes, Netanyahou a beaucoup gagné en attendant son heure, même s’il a prouvé que les Israéliens et leur armée peuvent soutenir un mélange autrefois inimaginable d’opérations à haut rythme sur sept fronts différents. C’est en effet la raison pour laquelle le cessez-le-feu pourrait aider son pays : en gagnant du temps à la fois à l’intérieur et à Washington, il donne au premier ministre l’espace nécessaire pour planifier et exécuter sa prochaine action.

En premier lieu, l’accord de cessez-le-feu aide à résoudre le mécontentement parmi les Israéliens. Beaucoup blâment Netanyahu pour les souffrances des otages, en raison d’une croyance erronée mais compréhensible qu’il aurait pu accepter de manière responsable un échange de prisonniers beaucoup plus tôt. Dans le même temps, la tension sociale causée par la mobilisation répétée des unités de réserve de Tsahal a alimenté un débat de plus en plus amer sur la conscription forcée des Israéliens ultra-orthodoxes, largement exemptés du service militaire. Six semaines de cessez-le-feu marqueront la première fois en 14 mois qu’Israël n’a pas mené d’opérations terrestres à grande échelle, donnant à l’armée et à la société un repos bien mérité.

L’accord favorise également la bonne volonté de l’administration Trump, dont les politiques au Moyen-Orient sont de plus en plus difficiles à cerner. Witkoff est un promoteur immobilier et une quantité diplomatique inconnue dont la société a vendu l’hôtel Park Lane à la Qatar Investment Authority pour quelque 623 millions de dollars en 2023. L’idéologue pro-Trump Tucker Carlson n’est pas un fan de l’État juif et, pour la première fois depuis des décennies, un courant influent de la droite est sceptique à l’égard de l’alliance des États-Unis avec Israël. Ensuite, il y a Elon Musk. Le milliardaire serait intervenu pour libérer Cecilia Sala, une journaliste italienne emprisonnée en Iran. Certes, l’homme le plus riche du monde, toujours imprévisible, pourrait bouleverser l’ordre mondial s’il conseillait à Trump de conclure son propre accord nucléaire avec la République islamique. En ce qui concerne Trump lui-même, le cessez-le-feu s’est produit d’une manière qui suggère qu’il donne la priorité à ses propres prouesses en matière de conclusion d’accords plutôt qu’au soutien à Israël. Ce n’est pas idéal, mais une pause donne à Netanyahu un temps crucial pour évaluer le nouveau terrain déroutant à Washington.

Pour comprendre pourquoi c’est important, nous devons à nouveau revenir à l’Iran. Étant donné qu’un Iran quasi nucléaire a lancé des missiles balistiques sur son pays depuis plus d’un an, il semble possible que Netanyahu considère l’apaisement des Américains comme une étape désagréable mais nécessaire sur la voie d’une frappe contre le programme nucléaire iranien.

« Il semble possible que Netanyahu considère l’apaisement des Américains comme une mesure désagréable mais nécessaire. »

La réaction du Hamas à l’accord de cessez-le-feu, avec ses dirigeants célébrant au milieu de la dévastation, soulève des questions fondamentales sur le sens de la victoire. Les guerres sont-elles encore gagnées par les mesures habituelles du sang et du territoire, ou la victoire est-elle maintenant plus théorique et glissante, une condition qui existe surtout dans l’esprit ? Compte tenu de l’ampleur des destructions au cours de l’année écoulée, il semble grossier pour l’une ou l’autre des parties de revendiquer la victoire. Et comme me l’a dit un responsable israélien au début de l’année 2024 : « Vous avez gagné quand personne n’a à vous demander si vous avez gagné ou non. » À ce stade, l’événement qui ferait le plus pour faire d’Israël un vainqueur sans ambiguïté est la destruction des principaux actifs de l’Iran et la dévastation supplémentaire du régime qui a théorisé, planifié, armé et financé le massacre du 7 octobre et tout ce qui a suivi.

Bien que les mandataires et les alliés de Téhéran aient été fouettés sur le champ de bataille, il s’agit d’un accomplissement temporaire tant que le régime peut continuer à les armer et à les financer, et les gains d’Israël sont particulièrement réversibles tant que l’infrastructure nucléaire de l’Iran reste intacte. Il est possible que Netanyahou ait simplement signé toutes les réalisations d’Israël à Gaza. Ou il se pourrait aussi qu’en libérant les otages, en apaisant ses critiques internes et en gardant Trump de son côté, il prolonge suffisamment la guerre pour obtenir le soutien, la capacité et l’initiative stratégique nécessaires pour enfin réaliser quelque chose qui change vraiment l’histoire.

Globalufront, 19 janvier 2025