Rien n'arrête Israël dans sa campagne pour l'agrandissement permanent de son État, qui ne peut se comprendre, selon les colons juifs, qu'à partir d'une dimension internationale susceptible de lui offrir un hinterland propre a tenir en respect les pays et États adjacents sur lesquels ils ont « élu » leur État colonial. Cette fois, ils ont mené pendant trois semaines une guerre de terreur contre les Palestiniens réfugiés dans la bande de Gaza, la partie occidentale de leur patrie murée, dont les limites ne laissent aucun espoir de vie à moyen terme.

En réalité, qu'est-ce que la bande de Gaza? Un vaste camp de concentration dont l'existence devrait faire monter la honte au front de chaque juif d'origine et de lu communauté internationale -  En fin de compte, elle montre la réelle culpabilité de ceux qui ont défendu la cause des juifs en les aidant à créer une colonie à vocation d'État.

Naturellement, après la shoah subie en Allemagne sous Hitler, en fonction des souffrances abominables de la politique d'extermination de la communauté juive en Europe pendant la seconde guerre mondiale, les survivants de cette communauté devaient être reconnus et soutenus à la hauteur de leurs souffrances. La conscience universelle devait prendre en charge la défense des minorités toujours persécutées. Une cause fondamentale les droits humains, qui pour toujours devait appartenir au patrimoine de l'humanité. Après cinquante millions de morts, les principaux États engagés clans cc combat antifasciste et antinazi devaient construire une civilisation nouvelle, respectant tous les peuples I On devait l'espérer...

Dramatiquement, la création de l'État juif d'Israël tourna le dos à une politique nouvelle anticolonialiste et démocratique et fut programmée comme une colonie de peuplement, impérialiste, anti-arabe, rejoignant la thèse du «foyer juif» de l'organisation sioniste mondiale. L'État juif fut créé par consensus des États-Unis, France, Grande-Bretagne et URSS Cet «État» découlait de la Déclaration Balfour de novembre 1917, favorable à un « foyer juif » en Palestine selon l'idée de Theodor Herzl en 1897. Une thèse que les juifs progressistes et universalistes rejetaient. La Palestine venait d'ère enlevée à l'Empire Ottoman défait par la victoire des « Alliés » en 1918. À cette époque « l'opinion publique» ne voyait pas grand mal à cette idée et le monde arabe, sous la tutelle anglaise et française, était peu considéré. En 1882, la population juive était estimée à 24 000 personnes et n'était encore en 1919 qu'une minorité de 80 000 qui, hors les chancelleries, n'attirait pas encore les intérêts impérialistes. Le «foyer juif» devint un instrument des États-Unis tel un merveilleux porte-avions en Méditerranée.

La libération. Depuis toujours la région est essentiellement arabe et les Palestiniens en font partie. En commun, ils ont lutté pour leur indépendance contre l'oppresseur ottoman, contre l'impérialisme britannique, et ils poursuivent les mêmes combats contre l'occupation de leurs terres par la colonisation juive. Ils n'ont jamais reconnu l'État d'Israël autrement qu'un occupant dont la vocation est de piller leur pays.

Les Palestiniens veulent être indépendants. C'était un mensonge d'espérer qu'Israël pourrait s'y installer sans conflits. Non seulement il fait la guerre aux autochtones et son projet n'est pas un « foyer » contre l'antisémitisme mais le messianisme caricatural d'un peuple « élu », un État fort, dont on dit déjà qu'il dispose de la « 4e » ou de la « 5e » ou plus « modestement » de la « 6e » armée du monde... Son avenir est tracé dans l'expansionnisme d'un État haï, en guerre de longue durée.

La Palestine est en lambeaux, cependant les Palestiniens n'abandonnent pas, il ne reste donc à Israël que de les bombarder jusqu'à ce qu'ils fuient par exodes réguliers et anéantissement. Ne dit-on pas que les rivages de Gaza sont riches de pétrole et de gaz ?

La voie palestinienne de résistance est donc de se rassembler, de rechercher les accords indispensables à l'unité et non la victoire d'une de leur tendance, qui ne serait qu'une course à la défaite, en tenant compte de la lâcheté complice des régimes les plus puissants du monde arabe. Contraindre l'Égypte, la Jordanie, la Syrie, les monarchies du pétrole préoccupées de leurs bonnes relations avec Washington et Israël, à changer le rapport de forces sous une pression irrésistible des peuples de la région. La moindre des conditions est donc de rétablir un front commun entre les frères ennemis. Qu'importe Fatah, Hamas ou Hezbollah, toute priorité à la prépondérance et à l'hégémonie ne fera qu'affaiblir la résistance. Le peuple Palestinien doit s'unir irrésistiblement.

... Et la crise ? Elle va se poursuivre jusqu'à ce que le mouvement social y mette fin. Déjà nous en voyons les prémices : le pouvoir sarkozien épuise les richesses du pays pour colmater les pertes des banques, sans aucune perspective, hors les conseils adressés aux mêmes qui ont conduit le système à la faillite et tremble qu'elle n'aboutisse pas à une « révolution ». En revanche, saluons la jeunesse grecque qui a commencé à lever le drapeau de la révolte et réchauffons-nous de la mobilisation des travailleurs français du jeudi 29 janvier. Le Parti de Gauche se met en place, sa collaboration avec le Parti communiste et son appel à un « Front de gauche » montrent que de nouvelles luttes s'annoncent; le parti socialiste revendique une prime pour les salariés... et on peut lire que « le porte-parole de l'UMP se dit prêt à légiférer pour renforcer le pouvoir des salariés »? Mazette !

Les choses vont-elles changer? Tout dépend de la qualité des revendications et du programme qu'on défend, mais s'il est clair que la volonté de changement est réel les partis de gauche restent bien timorés dans leurs revendications. Entre autres, sur la question fondamentale de lutte contre le libre-échange qui impose le système capitaliste global et nie toute souveraineté populaire. On peut s'étonner que lorsque l'État court au secours des banques, ce sont les banquiers qui en profitent et non pas la nationalisation qui s'impose, et quand on veut « renforcer le pouvoir des salariés » pourquoi on ne pose pas la question de leur contrôle collectif sur les banques et les entreprises pilotes du pays ! Il est temps de s'armer d'un vrai programme anticapitaliste.