Il y a plus d’un an en Août 2013, le Président Hollande, poussait à « une guerre éclair » en alliance avec la Grande Bretagne et les Américains contre le régime de Bachar El Assad qui assassinait son peuple, mobilisé depuis 2011 car il réclamait son départ, dans une guerre civile qui se déroule devant le monde entier, sans que personne n’intervienne pour que cesse ce massacre. Cameron fut débouté par la Chambre des Communes, Obama, de même par son congrès. Malgré son engagement à poursuivre la « lutte contre le terrorisme « (et les « forces du mal») initiée par son prédécesseur, il n’est jamais très chaud pour revêtir ouvertement la devise militaire et se retrouver seul sur le terrain, d’autant qu’il a été élu sur la promesse de quitter l’Irak et l’Afghanistan. Puis arriva la proposition russe d’obtenir de la Syrie la destruction de ses armes chimiques ce qui calma les ardeurs guerrières. Hollande, dépité, renonça, mais, il y a eu le Mali, le Centre Afrique, puis...
Un an plus tard, Américains, Anglais et Français, bombardent les troupes de l’Etat Islamique (sunnite) en passe de conquérir la Syrie, la partie Kurde et shiite de l’Irak. Ils se retrouvent ainsi de fait soutenir le régime de Bachar El Assad. Mieux, l’ennemi juré shiite est appelé à la rescousse et le Hezbollah de participer officiellement aux actions militaires contre l’EI, aux côtés d’une coalition hétéroclite où figure l’Arabie saoudite ennemie de Bachar et des shiites, qui redoute, après les émeutes qui ont secoué le Barheïn en 2012, un soulèvement des shiites vivant dans le royaume (10 à 18% de la population)!!
Depuis la fin de la guerre Urss/Afghanistan, les Moyen et Proche Orient (et maintenant une partie de l’Afrique Subsaharienne, voire Centrale) payent les incohérences des politiques impérialistes promptes à dégainer les armes pour se garder un accès privilégié à la richesse pétrole et autres ressources de leurs anciennes colonies ou zones d’influence (comme l’uranium au Mali), sans se poser la question des conséquences sur les populations concernées, dont ils méconnaissent pour ne pas dire qu’ils se fichent complètement de leurs espoirs, de leurs volontés de maîtriser eux-mêmes leur vie, en lieu et place de soutenir leur développement social et économique.
Et même bien avant la guerre Urss/Afghanistan. La commémoration de la guerre 14/18, nous rappelle, par exemple, comment ont été tracées les frontières de ces pays et le partage des territoires entre les deux impérialismes français et britannique après la défaite de l’Empire ottoman allié de l’Allemagne (les Kurdes devaient avoir un Etat mais la Turquie s’y est opposée). Tout comme la partition du monde àYalta à la fin de la deuxième guerre mondiale où a été « oubliée » entre autre la création d’un Etat Palestinien qui devait l’être conjointement à celui d’Israël.
100 ans après, cette configuration imposée aux uns et aux autres de ces peuples, éclate.
En Irak, l’impérialisme semble agir pour une partition en trois zones plus ou moins autonomes qui combine séparation religieuse : shiite/sunnite, et ethnique : Kurde/Arabe/Perse, et laisser un semblant de pays aux Kurdes, dont ne veut toujours pas la Turquie.
En Libye, l’intervention française lancée par Bernard Henri Levy et Sarkozy s’est traduite par la « tri-partition » du pays : Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan, et à ouvert la possibilité à de multiples petits groupes armés refusant de rendre les armes de se revendiquer du « djihad islamiste », de se tailler de petits territoires dans lesquels certains peuvent trafiquer en toute quiétude (armes, prises d’otages, et passage de « clandestins » qui finissent dans les fonds marins) et de se faire adouber par « Al Qaïda ».
Au Mali, la pression de l’armée française aura calmé pour un temps l’ardeur des boutes feu brandissant le sabre de l’Islam guerrier, mais quid des vrais problèmes de non développement auxquels se heurte la population, et la misère qui finit par alimenter en hommes les groupes « djihadistes » revendiquant la partition du pays ?
Il est donc clair que, dans ce cadre des guerres impérialistes, l’intervention militaire ne résout rien, si ce n’est d’augmenter la déliquescence d’Etats déjà fragiles, de favoriser les guerres civiles et de donner lieu à des séparatismes ethniques et religieux entre populations qui vivaient auparavant plus ou moins dans un ensemble toléré.
En fait, ce n’est que la poursuite par l’Otan de la recette qui a été appliquée sur la Yougoslavie : la partition de l’Etat-Nation (dans ce cas précis fédéraliste) en micro-Etats ethniques ou religieux qui seront d’autant mieux soumis au pouvoir central.
A l’ « Ouest » c’est l’Otan (et la force principale, les Usa) qui détient le pouvoir de décision, les réponses militaires et donc politiques, c’est là que réside la puissance de pays qui sont confrontés par ailleurs à une perte d’influence dans cette « globalisation » totalisante (pour ne pas dire totalitaire) qu’ils ont eux-mêmes créée.
Ainsi la guerre civile qui se perpétue en Ukraine est en fait le cheval de Troie d’une guerre de l’ « Ouest » contre la Russie (même si celle-ci n’est pas dénuée d’une volonté de maintenir son influence sur les ex territoires de l’Urss, l’ex « glacis » qui la « protégeait » de l’impérialisme « occidental ») alors qu’elle pourrait être résolue par l’acceptation d une certaine autonomie des régions de l’Est, proposée par Poutine lui-même et qu’il fallait prendre au mot.
Tout comme le renforcement de la présence militaire navale américaine qui encercle la Chine, qui bien que bailleur de fonds essentiel des Usa devient dangereuse pour l’impérialisme américain.
Tout comme l’affrontement en Afrique, commandé par la volonté d’annexion de la ressource pétrolière (malgré « l’indépendance énergétique » qui serait acquise par le gaz de schiste) et des autres nombreuses richesses de ce continent, entre impérialismes de l’ « Ouest » et la Chine sans que les peuples locaux en tirent un quelconque bénéfice.
Tout comme l’impérialisme nord américain utilise sa puissance pour renforcer sa loi et sa main mise sur tous les continents (ses « partenaires »), par le moyen du soi-disant : « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ». Un « partenariat » qui a pour objet réel de soumettre définitivement les échanges commerciaux, financiers, les économies, et donc les politiques sociales et de défense propres aux différents pays, qui vont devoir courber l’échine devant le Droit proclamé par l’empire Usa à son avantage exclusif.
Quoique l’on pense de cette banque, l’amende de 9 milliards imposée à Bnp Paribas par le tribunal de New York pour des opérations réalisées en dollar et légales selon le droit international mais frappées d’interdiction par la loi nord américaine, tout comme l’action de « fonds vautours », et d’un seul individu contre l’Etat argentin pour le remboursement immédiat de sa dette, devraient faire réfléchir chacun des gouvernements y compris ceux de l’Europe avant de signer ce « pacte satanique ».
Partout où le regard se pose, les conflits ou les risques de conflits violents se renforcent.
Devant l’absence de volonté de lutte anticapitaliste et anti-impérialiste des « gauches» en Europe converties de fait au soutien des « Marchés » et de l’Euro et qui ont pour résultat la casse sociale, c’est aux citoyens de se lever, comme ils l’ont fait dans le cadre des mobilisations précédentes comme celles d’«Ooccupy wall street», de « Podemos » et des « Printemps » arabes ou encore lors de celle de Hong Kong, de s’auto organiser et recréer leurs propres instruments politiques pour combattre et définir un nouveau projet politique ayant le socialisme autogestionnaire pour horizon.
Une mention spéciale pour Israël : ses guerres « préventives contre le terrorisme » et l’incessant développement des colonies sous le regard conciliant des « Grands impérialismes » condamnent toujours plus les Palestiniens à l’indignité, au désespoir, à l’exil ou la mort, comme dans la récente guerre de Gaza.
Octobre 2014