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L'Union européenne contre les peuples

De quelque façon que l'on analyse l'Union européenne, rien ne peut en sortir de bon. Il est bien triste de devoir même se référer à la petite histoire selon laquelle De Gaulle, - après avoir expliqué parfaitement au 1er ministre du Royaume-Uni qu'il ne voyait pas nécessaire que son Etat adhère au Marché commun, comme le souhaitait les USA, - mis en place par la France et l'Allemagne d' Adenauer -, pendant un moment de détente et de promenade, avec Mac Millan, se mit à siffloter la rengaine d'Edith Piaf : "... ne pleurez pas, Milord..." Certes, l'homme du "18 juin" qui avait mis fin à la présence de l'Otan en France avait une idée de l'indépendance nationale que le super-président Sarkozy ne peut concevoir au sein de sa cour de milliardaires, sosies de Wall Street.

L'indépendance nationale est fondée sur l'histoire des peuples, rien de moins. C'est à dire le contraire de ce qui s'est fait avec l'Union européenne, qui ne songe qu'à faire disparaître l'identité de chaque nation et aboutir a un maelström, qui élimine les richesses fondées sur la personnalité et la souveraineté de chaque peuple. Tous différents et pourtant si nécessaires, apprenant l'histoire de chaque peuple qui a progressé, la paix et l'estime des autres, ce qui crée tout un enrichissement, de plus en plus constant et {jo_tooltip} Les eurodéputés, pour leur part, sont certes élus sur une base nationale, mais ils ne sont plus comme avant 1979, des parlementaires nationaux. Cette relative "dénationalisation" a été accentuée par diverses dispositions d'inégale importance, par exemple la faculté de pouvoir se présenter aux élections dans un autre pays de l'UE que le sien. Les assemblées successives sont allées dans ce sens de leur propre chef - dans la mesure où elles avaient le pouvoir de le faire - en décidant dès le début, par exemple, de ne pas siéger par pays, mais par ordre alphabétique et, plus tard, par groupes politiques. C'était dans leur esprit une façon de se démarquer des chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que de leurs ministres, restés comptables d'intérêts nationaux, et pour beaucoup d'eurodéputés, de l'étroitesse de vue qui va avec... (Elections européennes, mode d'emploi. Bernard Cassen, Louis Weber. Mémoire des luttes. Editions du croquant) | des liens nouveaux. {/jo_tooltip} Les guerres aussi meurtrières et barbares pouvaient être éliminées définitivement par la décision des peuples de s'unir pacifiquement dans le cadre des Etats-Unis d'Europe. D'unité il n'y a pas eu car l'Union européenne a été fondée autoritairement par le grand capital, main dans la main avec Wall Street, pour perpétuer leur force colonialecontre les peuples colonisés qui souffrirent cinquante ans de guerres... et n'en finissent toujours pas, après l'Irak, l'Afghanistan. Sarkozy ne vient-il pas d'acheter une nouvelle base militaire dans le Golfe, à Abu Dhabi, face à l'Iran. Ce qui ne s'est fait qu'avec l'accord des USA, et son retour dans l'OTAN. La page est tournée du refus de la France à s'engager dans la guerre et l'invasion de l'Irak en 2002 !

L'Europe n'est pas celle des peuples. Strasbourg et Bruxelles sont envahis par une armée de lobbyistes qui jouent les entremetteurs, conseillers, "techniciens", appartenant à l'étiquette dite société civile "que Marx avait l'habitude de démasquer en rappelant qu'elle était purement et simplement la société officielle, la classe dirigeante !"

Les records d'abstentions, qui sont la particularité "démocratique" de moins d'un tiers des suffrages, ont été encore battus en juin 2004 dans les pays qui venaient d'adhérer : Estonie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie... et d'autres qui vont suivre de même le 7 juin. De nouveaux Etats entrent dans l'UE mais la plupart ont trouvé plus facile de s'intégrer dans le business, en devenant au préalable membre de l'OTAN. On ne peut pas mieux déclarer que l'Europe est le rassemblement d'une force armée tournée, de fait, contre la Russie, riche en matières premières... et une puissance militaire inquiétante aux cotés des USA, face à la recherche de pétrole et autres matières premières, chez les autres.

En réaction, la majorité des citoyens va vraisemblablement, de nouveau, rejeter l'Union européenne par l'abstention. Non seulement on les a insultés en ne tenant pas compte de leur vote en 2005 contre la Constitution européenne dite de Lisbonne; mais de plus c'est significativement une seule personne, "le président" élue dans un autre scrutin, qui se permet d'annuler le vote des citoyens en faisant voter des élus à leur place, en "Congrès", trois ans plus tard, en changeant trois ou quatre mots ! Quelle démocratie ? ! 

Comment va t-on se révolter ? C'est évident, il n'y a rien d'autre à faire que mettre Sarkozy en minorité. Il nous faut unemarée de fond, et compte tenu du rejet du régime actuel l'abstentionnisme ne pourrait il pas être majoritaire. Majoritaire absolue ? Quels seraient les arguments, les explications ? L'importance d'un tel vote devrait être reconnue comme une crise de régime où Sarkozy aura conduit le pays. Une fois de plus le peuple pourrait dire Non, comme il l'a dit lors du référendum sur la Constitution de Lisbonne...mais en plus fort car c'est l'Europe, telle qu'elle s'impose, qui serait mise en cause. Minoritaire, De Gaulle s'en va; Sarkozy ?

Personne n'a envisagé cette situation. Il n'y a qu'à voir le nombre de formations qui se sont présentées comme une protection de la dite "démocratie". Tout le monde peut y trouver le parti, la formation qui défendra son point de vue pendant toute la législature... Tout en étant mécontent.

Chacun sait que nous sommes en pleine crise économique. Que des milliers de milliards ont été versés aux banques pour qu'elles sauvent le régime capitaliste; que jusqu'à maintenant la dénonciation du libre échange reste hésitante, que le contrôle populaire, ouvrier-paysan, n'est pas l'exigence démocratique immédiate sur les banques; pourtant le chômage touche de plus en plus de salariés qui n'ont que de piètres recours !

Trois, très importantes manifestations on eut lieu, organisées dans l'unité des six syndicats, des millions dans la rue; peut-on espérer alors qu'un programme de transition vers une société socialiste se discute et qu'une société nouvelle, démocratique se mette en place et voit le jour. Il y eut une mobilisation autour d'un "programme commun" dans les années 70. Il n'était certainement "pas bon", puisqu'il fut abandonné mais peut-être pourrait on s'y mettre pour en avoir un, face à la crise du capitalisme.

Tout cela exige une volonté d'unité principielle. Le parti communiste, le parti de Gauche, la Gauche unitaire ont fondé une force commune : le Front de gauche. Voila ce qu'il fallait faire. Rien que cela leur donne raison sur toutes les autres.

 

Gilbert Marquis
Utopie critique
Revue internationale pour l'autogestion

 

 

Beaucoup de jeunes militants se sont tournés vers la nouvelle formation d'Olivier Besancenot, en espérant qu'elle pourrait les conduire dans la lutte et vers une société socialiste : le Nouveau parti anticapitaliste "NPA", issu en grande partie de la LCR. A sa première apparition électorale lui et ses camarades commettent une trahison envers toute la politique de Léon Trotski qui n'a fait que prôner durant sa vie militante le Front Unique " du prolétariat contre la société capitaliste. Avant tout, l'intérêt de la classe ouvrière et l'ensemble du peuple est de s'unir, de se rassembler face à la classe dirigeante au pouvoir pour lui opposer l'alternative, de tous ceux qui luttent pour une société socialiste. Que ce soit dans la lutte quotidienne ou électorale quand l'occasion s'en présente."...Il faut poser ici comme un principe inébranlable: l'auto-isolement capitulard hors des syndicats de masses, équivalent à la trahison de la révolution, est incompatible avec l'appartenance à la 4" internationale..." (Le programme de transition : Léon Trotski.)