La rupture : Hollande, un Président centriste « décomplexé ».

On savait que Hollande était avant tout homme de « synthèse » entre les différents courants du parti socialiste, ce qui se traduisait par des déclarations mi-chèvre mi-choux ne fâchant personne mais qui le confortaient dans un rôle d’homme de recours c'est-à-dire incontournable au « centre » du pouvoir. On a aussi entendu Martine Aubry (même si cela n’est pas sans arrière-pensées de sa part) le traiter de « gauche molle » ou encore J. Chirac annoncer son vote pour Hollande qui devint par la suite, lors des primaires, le candidat des médias. Six mois de présidence et de gouvernement est-ce suffisant pour juger de son action ?

Un centrisme « décomplexé » 

Il y a des signes qui ne trompent pas.

·        Le choix des alliances.

Si Hollande n’a pas fait immédiatement d’ouverture au centre vers Bayrou à l’inverse de son ex compagne S. Royale; s’il a choisi de faire alliance avec les Verts (rassurés par quelques déclarations et projets minimums sur l’environnement, sauf quelques couacs sur le nucléaire, et surtout alléchés par des maroquins ministériels) en sachant que cette organisation hétérogène et brouillonne toujours partagée entre le « ni/ni » ne lui ferait pas d’ombre (alors qu’elle lui offrait de valoriser politiquement les jeunes couches moyennes « globalisées » ,avides d’une vie « cool » et « hédonique », faciles à contenter par des mesures sociétales comme le mariage homosexuel, l’homo parentalité, ou le renforcement –toujours justifié- des droits pour les femmes etc..) : c’est qu’il se considère comme  le centre, autrement dit, le centre c’est lui.

·        Les mesures « sociales » 

Si l’on revisite le passé, on  ne souvient que dès son élection, le gouvernement Mauroy avait choisi une politique rétablissant une certaine justice sociale (relèvement du Smic, du minimum vieillesse, embauche de 55000 fonctionnaires, renationalisations des banques, etc.) période qui a été, il est vrai, très courte mais qui permettait à la population de penser qu’elle renouait avec les conquêtes de 1936. Très rapidement ce ne furent plus les salariés dans l’entreprise, mais « l’entreprise » et « l’entrepreneur », à la place des salariés, qui devinrent le point majeur de la politique du gouvernement.

Ayrault/Hollande ne font que reprendre cette politique en sautant très vite la phase des mesures sociales significatives avec quelques réformettes et retrouver leurs classiques : apaiser les craintes du patronat en l’assurant qu’ils prendraient les mesures indispensables propres à régler les déficits et à favoriser le « redressement productif » de la France.  On peut comprendre que l’État ait transitoirement un rôle à jouer dans le soutien et le développement de l’activité économique pour le bien du pays. C’est ce qu’il a fait pendant quelques décennies, les « 30 glorieuses », qui ont donné à la France quelques succès industriels mais dans un cadre plus social, celui de l’État providence.

Rien de tout cela aujourd’hui. Le cadre capitaliste libéral sera strictement respecté.

·        Une politique à la complaisance monétariste.

En acceptant de souscrire à la « règle d’or » et donc en se soumettant à la politique monétariste imposée par l’Allemagne et les « marchés » pour garantir la valeur de l’euro,

- en prenant le risque d’ouvrir une période de récession par la diminution des dépenses budgétaires utiles socialement et nécessaires au développement économique, car soutenir un euro fort c’est accepter de mettre en place la baisse des salaires, des retraites, de la consommation, une augmentation du chômage, politique qui peut finir par conduire à la déflation (cf. le film Khaos qui montre bien comment petit à petit tout s’enchaîne pour aboutir à gagner tous les secteurs de la vie),

- en allégeant la fiscalité des entreprises, en déminant la nouvelle tranche d’impôt  de 75% au dessus de 1 million d’euros de revenus par un « chaque situation pourra être examinée» (c'est-à-dire en ouvrant une possibilité d’exonération), puis en abandonnant l’impôt sur les achats/ventes d’objets d’art et la non taxation des plus values lors de la cession d’entreprises tout en mettant en place un crédit d’impôt pour ces mêmes entreprises,

- en relevant le taux de la TVA à 20% (sauf sur certains produits de base comme la nourriture), en diminuant les retraites (même de 0,30 %, mais c’est un début),

Ayrault/Hollande ont mis en route un programme de recettes répondant aux critiques de Bruxelles, des « marchés » comme à celles de Merkel et de la social-démocratie allemande (solidaire à cet effet non pas du Ps français mais de la chancelière Merkel) qui estiment que la France n’est pas crédible dans sa manière de traiter sa dette. Bonjour l’amitié franco-allemande ! Ces mêmes recettes généralisées qui partout conduisent la Grèce, le Portugal, l’Espagne et dans une moindre mesure l’Italie vers l’implosion sociale.

·        « La baisse du coût du travail ».

Sans parler de la petite « gaffe » d’Ayrault sur les 35h « il n’y a pas de tabou », reprise en écho « tout peut être discuté » par Chérèque de la CFDT, le patronat a pu mesurer la « bonne volonté » du gouvernement et du réformisme syndical. Il s’est dit « voyons jusqu’où le ventre est mou et parlons du coût du travail », et de pleurer que tous les maux de l’économie française viennent de toutes ces charges incommensurablement lourdes. Si l’on prend la peine de revisiter l’Histoire, c’est en réalité depuis plus de 40 ans que la « baisse du coût du travail » est mise en œuvre. C'est-à-dire la reconquête des avantages acquis gagnés par les luttes des travailleurs.

Petite histoire. L’entreprise a de tout  temps été le champ de bataille ou s’établit le rapport de force entre capital et salariat.  C’est toujours vrai au cours de ces quarante dernières années alors que le rapport s’est inversé en faveur du capital. L’expérience politique des années 60 qui culmina en Mai 1968 et se perpétua jusqu’en 1973 (la grève des Lips) avait été marquée par le thème de l’autogestion dans les occupations d’usines, de services et même de certaines cités et régions de France. Face à ce désir de gérer soi même et collectivement son travail, sa vie citoyenne et politique, et plus généralement sa propre vie (le « mon corps m’appartient, un enfant si je veux, quand je veux » du Féminisme historique) le capitalisme a eu très peur que l’ensemble de la société ne s’en empare, devienne transitoirement ingérable et amorce une remise en cause totale et finale du système capitaliste ne serait-ce que dans les esprits. Dès lors, il n’a eu de cesse de briser cette aspiration révolutionnaire et de détruire les acquis.

Plusieurs étapes. Il y a eu tout d’abord (sous le prétexte d’une obsolescence de la technique mais aussi  l’absence de volonté pour investir dans la modernisation des procédés, car il y avait déjà la concurrence étrangère) la fermeture de plusieurs industries (textile, filière du bois, sidérurgie, métallurgie, etc..) dévastatrice dans les bassins d’emplois du Nord et du Nord Est de la France. La désindustrialisation s’est accompagnée de l’éclatement des « gros bataillons du syndicalisme de classe », ceux de la CGT. C’est le moment qu’a choisi la CFDT pour mettre en œuvre son « recentrage »  (congrès de Brest en 1978), c'est-à-dire : accompagner les restructurations et abandonner le thème principal de « l’autogestion » pour une politique du renoncement à la lutte vers une société plus égalitaire en adoptant un réformisme militant qui reste la ligne actuelle de la direction de la  confédération cédétiste.

Ensuite la libéralisation de la finance ouverte par Bérégovoy en 1981/82 et les programmes de dénationalisations tout comme l’avancée des technologies (informatisation et information) ont accéléré la cadence. En matière par exemple de fusion/acquisition d’entreprises, on commence par garder le « meilleur » c'est-à-dire le plus « rentable » de l’entreprise pour sacrifier le reste (modèle Tapie), on renvoie des productions qui utilisaient une main d’œuvre importante vers la sous-traitance ou la filialisation pour en revenir au « cœur de métier », avec, bien sur, pour ces salariés la perte des avantages liés à l’entreprise mère et  la difficulté de reconstruire une force syndicale. Puis arrivent l’« externalisation », la « globalisation », la « délocalisation » à plus grande échelle, c’est à  dire une nouvelle période de destruction d’entreprises et d’emplois.

C’est aussi le déploiement du  retour sur investissement  - qui vise à intéresser les actionnaires jusque là relativement peu rémunérés car soumis aux aléas des résultats de l’entreprise – à un taux de rémunération de 5% pour en arriver rapidement à un taux de 15% voire 20% qui tue les entreprises trop fragiles et vient alimenter encore plus la fermeture de nombreuses entreprises et amplifier le mouvement de restructuration au détriment des salariés, de l’ouvrier à l’ingénieur en passant par le cadre. Ils ont fait fort : la part de l’industrie (hors secteur bâtiment) dans la valeur ajoutée totale est passée de 18% en 2000 à 12,5% en 2011, ce qui met la France au 15ème rang des 17 pays de la zone euro !

Enfin, aux grands mots du management entrepreneurial :  compétitivité (c'est-à-dire dumping social), allégement des charges du travail (réduction des salaires et de la protection sociale),  flexibilité  (augmentation du rythme du travail), productivité (augmentation de la charge et des rythmes de travail),direction par objectifs  (obligation pour les salariés d’intérioriser les objectifs de rentabilité de l’entreprise et destruction des solidarités sur le lieu de travail qui s’est traduit récemment par un développement des suicides sur le poste de travail), vient se substituer la baisse du coût du travail (suppression complète de la solidarité sociale : cotisations santé, retraite, famille, formation, etc., que l’entreprise devait jusqu’à présent à ses salariés).

Que ce soit le Medef : « il faut baisser les charges patronales » (le Figaro du 14/10/2012) ou F. Chérèque, de la CFDT qui ne renonce jamais à montrer sa bonne volonté (même si cela ce discute) : « il faut abaisser le coût du travail en transférant une partie des charges sur la CSG » (Les Echos du 3/09/2012), ou notre Ministre du redéveloppement, A. Montebourg : « il faut favoriser la réduction des charges sociales patronales » (agence Reuters 8/10/2012), les « marchés » ont bien compris : le capital sera exonéré de toute participation à la redistribution, ce qui est en soi une vraie  révolution conservatrice.

L’entreprise un « deus ex machina » ? Un énorme problème politique apparait alors : décharger l’entreprise de ses obligations sociales, fiscales, n’est-ce pas accepter sa transformation en un corps étranger à la société ? Elle profiterait de toutes les infrastructures lui permettant d’œuvrer : éducation, santé, voirie, télécommunications énergie, etc., pour lesquelles elle serait exemptée de toute contribution ? C’est un vrai danger. Les quelques mesures qui vont dans ce sens permettent déjà à l’entreprise d’exercer le chantage de la délocalisation de son activité, « ailleurs », c’est à dire vers les pays les plus petits disant socialement. Moins les  politiques fiscales sont contraignantes plus elles conduisent un pays, et dans ce cas la France (pour ne pas parler de l’Europe) vers un vrai suicide industriel, social et politique mettant de fait les gouvernements à la merci de la volonté des entreprises et des marchés.

Et la gauche du PS et la gauche à la gauche ?

Les quelques mois du gouvernement Hollande/Ayrault se placent donc sous le signe d’un conformisme centriste plutôt libéral et inquiétant pour la suite car la situation économique ne va pas s’arranger, en l’absence de mobilisations soutenues par un projet politique socialiste crédible.  

Le PS. La gauche du PS semble tétanisée ou plutôt lyophilisée par la direction et les « ministres socialistes ». Le congrès du PS a été fortement cadré : « Tous derrière le gouvernement et ses mesures », même si certaines vont à l’encontre du rétablissement du pays et de l’objectif « social » affiché pendant la campagne. L’ « élection »   du nouveau secrétaire général, Harlem Désir, désigné par  la direction rappellera à certains les souvenirs du temps du PCF ou le Secrétaire général adoubé par Moscou était imposé à tous les militants par le simulacre d’un vote « unanime ».  

Quant à Hamon, (alors que Chevènement avait dit lorsqu’il était ministre « un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne », ce qu’il a fait en démissionnant après avoir exprimé son refus de la guerre en Irak) disons pour être aimable que « lesté » d’un petit ministère il a plutôt choisi de « fermer sa gueule ».

 Quant à Montebourg, qui a retrouvé des accents à la Jeanne d’Arc, il a voulu « bouter » Mittal hors de France  et « nationaliser » temporairement les hauts fourneaux de Florange. Rien de révolutionnaire à ce bricolage.  L’Angleterre, elle-même, n’a-t-elle pas nationalisé la Royale Bank of Scotland pour lui éviter la faillite ? Cette « nationalisation temporaire » devait servir à se donner du temps pour trouver un repreneur industriel. Seulement voilà Mittal c’est plusieurs milliers d’emplois en France et la nationalisation n’a jamais été sérieusement envisagée par un gouvernement qui lui a préféré un compromis acceptable par Mittal. Les salariés de Florange qui bataillent depuis 18 mois et qui tenaient à ce projet, même temporaire, car ils avaient des perspectives de développement de cet acier de haute technologie qu’ils fabriquaient, ont été sidérés par cette « trahison » comme ils l’ont exprimé eux-mêmes. Leur avenir reste fortement incertain et précaire. Quant à récupérer les subventions précédemment accordées au patron mondial de l’acier pour soutenir l’emploi, Mittal a du être rassuré, et Montebourg n’a pas démissionné malgré l’échec de sa mission.  Tout cela met en évidence d’un réel projet industriel.

Florange restera la marque de  la rupture du Ps avec le prolétariat. Il y a donc un immense vide  à occuper à la gauche du Ps.

La Gauche à la Gauche. Le NPA fait les frais de sa politique sectaire et a perdu une grande partie de son influence et Lutte ouvrière se cantonne dans la dénonciation. Il ne reste que le Front de Gauche à la gauche de la gauche qui puisse un tant soit peu se mettre au service de ceux qui veulent lutter.

En effet, si le Front de Gauche est rejoint par de nouvelles forces (comme la gauche anticapitaliste un courant venu du NPA et semblerait-il le groupe desAlternatifs) cet agglomérat hétérogène de diverses petites forces (actuellement 9, issues du Pcf, du Ps, de l’Extrême gauche et de l’Alternative)  jalouses de leurs spécificités mais en réalité assez semblables, peut être l’amorce d’une force de contestation et de résistance propre à ne pas désespérer les militants et les travailleurs. Pour cela le Front de Gauche doit soulever  et résoudre ses contradictions, celles JL Mélenchon et de son programme au risque de se montrer confus et de finir par perdre une grande partie de son influence.

Par exemple, le Front de Gauche refuse la « règle d’or ». Cependant dans le programme du Parti de Gauche et le discours de JL Mélenchon on découvre la proposition de l’extension des prérogatives de la BCE pour consolider l’euro et le refus de sortir de ce « bien commun » au nom d’un « internationalisme européiste » plutôt étrange. Résolution politique d’avril 2011 :« Abandonner la monnaie unique sans combattre, pour « sauver les meubles » franco-français, c’est abandonner les peuples à l’illusion que l’on ne peut pas mener d’autres politiques dans l’UE, c’est les abandonner à la démagogie nationaliste qui les dressera les uns contre les autres, tout comme les politiques néolibérales dressent déjà les travailleurs les uns contre les autres. Garder la monnaie unique comme bien commun des peuples unis d’Europe, nous la réapproprier en menant la politique que nous voulons, c’est provoquer un tel bouleversement dans la représentation collective des possibles que, peu à peu ou bien plus soudainement, c’est la stratégie néolibérale des gouvernements néolibéraux qui deviendra politiquement insoutenable dans la zone euro, c’est leurs gouvernements que les peuples chasseront et non l’euro. » ?

Il est vrai que l’intitulé exact du Front de gauche était à sa création : « Le Front de gauche pour changer l’Europe » Belle démonstration, on peut se demander qui est démagogique ! Certes, la monnaie appartient à tout le monde, mais surtout à ceux qui détiennent le capital car c’est aussi un instrument d’accumulation du  capital même sous forme d’impulsion électronique, pourquoi l’ignorer ? A quand dans les rues de Paris des manifestations « citoyennes » pour « Garderem lou euro  » ?

Est-ce donc vraiment au Front de Gauche de proposer un élargissement du rôle de la BCE ? Pourquoi escamoter le fait que toute banque centrale représente et défend d’abord les intérêts des classes dominantes ? Et si telle est son ambition de régulateur monétaire de l’espace financier européen, pourquoi ne rien dire par exemple sur la création de la nouvelle banque française dédiée au financement des PME et dont la conception a été donnée à la Banque Lazard qui n’a rien de publique, banque d’affaires franco-américaine spécialisée en fusions/acquisitions et donc en opérations de trading c'est-à-dire du même type de spéculations que celles qui viennent de mettre le monde économique occidental à bas? N’était-ce pas alors le moment de lui opposer une campagne pour la renationalisation des « 3 vieilles » (BNP, peut-être sans Paribas, LCL, Sté Générale), sous le contrôle de l’État mais aussi de celui des salariés dotés de nouveaux droits de contrôle et de véto à travers leurs Comités d’Etablissements, comme de celui des usagers ?

Ensuite il lui faut répondre à cette question : Avec qui le Front de gauche pense-t-il « réformer » l’Europe ? Où voit-il ailleurs qu’en France, la possibilité, fragile, d’un processus de redressement de la gauche ? En Allemagne ? Avec SPD qui a adopté (1959) une  ligne libérale devenue la politique de l’Internationale socialiste, ligne développée et renforcée par la suite par Tony Blair ? Die Linke ?, qui voit son influence décroître rapidement devant des groupes qui se présentent apolitiques comme celui des « Pirates » (la « société internet ») qui vient de remporter un réel succès en Allemagne, à Berlin comme dans les autres lands lors des élections de mai 2012. Comme par exemple au Schleswig-Holstein, un Land du Nord pauvre et rural où il a obtenu 8,2% des suffrages, et six sièges. C’est autant que les libéraux du FPD, les alliés de la coalition gouvernementale menée la CDU. Certes, les Pirates sont encore loin derrière les grands partis, 31,5% pour la CDU, 29,9 % le SPD, 13,3% pour les Verts. Mais il a progressé très vite : les « Pirates » ont plus que quadruplé leur score depuis le précédent scrutin, 1,8% en 2009. La CDU perd le contrôle du Land, et Die Linke n’a plus de siège.

Il faut abandonner sans regrets cette chimère d’une Europe unie, solidaire autour d’une monnaie forte, mais dirigée par les « marchés » et revenir calmement sur la mise en place de ce choix imposé aux peuples et ne tenant pas  compte des divergences économiques, sociales et politiques qui existaient entre divers pays. Vouloir se maintenir absolument dans l’euro alors que les conséquences en sont de plus en plus désastreuses n’est-ce pas au contraire finir par apparaître comme servant les intérêts libéraux des forces dominantes en Europe. Ne sont-elles pas capitalistes ?

La « crise » actuelle de l’UMP avec un JF Copé qui a repris après Sarkozy, certains des thèmes habituels au Front National annonce la dérive d’une partie de l’électorat vers une droite aux contours idéologiques de plus en plus flous vis-à-vis de l’extrême droite (qui profite de la « crise » pour se renforcer et devenir une hypothèse crédible) et au contraire très brutale et agressive envers une gauche aux atermoiements qui lui facilite une « reconquête » revancharde. Par ailleurs ce qui se passe dans l’UMP est un bon exemple de  comment un parti exclusivement créé pour porter un homme au pouvoir suprême, finit par se déchirer dans une folle guerre de succession une fois le « grand » leader/tribun rejeté par les électeurs? C’est qu’une telle force politique n’était là que pour servir l’ambition d’un seul homme et de son équipe proche, sans aucune ambition réelle pour son pays.

Pour que soit levée l’hypothèque des droites « dures » ou « extrêmes » prêtes à en découdre plus violement encore contre les derniers acquis sociaux et les droits républicains, le Front de Gauche et JL Mélenchon doivent donc non seulement éclaircir leurs positions et régler par le débat ces incohérences mais œuvrer aussi pour passer d’un rassemblement dont la fonction est essentiellement rythmée par les échéances électorales à un mouvement qui se donne pour tâche de remobiliser la classe là où elle se trouve c'est-à-dire réinvestir aussi le lieu de travail..

Novembre/décembre 2012